40 % des entreprises échouent dans les cinq premières années, selon l’Insee. L’échec est souvent redouté, et beaucoup le considèrent comme une faute, voire le simple résultat d’un manque de savoir-faire pouvant s’apparenter au point final d’une entreprise.
Les défaillances d’entreprises sont, paradoxalement, en forte diminution (– 29 % pour les PME) à la mi-novembre 2020 par rapport à 2019.
Source : Publications BODACC jusqu’au 08 décembre 2020, traitement auteurs, stabilisées jusqu’à la fin de la 45ème semaine et enrichie avec les données issues des publications hebdomadaires de la Banque de France jusqu’à la fin de la 48ème semaine.
L’échec, une vision naturellement formatée
La vision de l’échec d’une personne, est conditionné par sa culture sociétale via l’inconscient collectif lié à l’histoire de la nation au sein de laquelle elle a grandi, et par le contexte familial dans lequel elle a évolué. Par exemple, socialement, l’échec n’est pas du tout perçu de la même manière aux Etats-Unis et en France. On note le même type de différences entre l’Italie et la Grande Bretagne ou encore les pays Scandinaves.
D’un côté, les pays latins, comme la France, associent le fait d’échouer à une tâche dans le CV. L’emploi même du mot « échouer » fait trembler. Des termes tels que « avoir un contretemps », « avoir eu des difficultés à mener à bien une action », sont préférés, bien que plus compliqués. L’évidence en est que l’échec est connoté de manière strictement négative.
D’un autre côté, dans une culture aux racines germaniques ou anglo-saxonnes, c’est l’inverse. Concrètement, lorsqu’un employeur américain ou norvégien recrute ; s’il se trouve, d’une part, face à un postulant au parcours sans encombre, puis d’autre part, face à un second postulant comptant plusieurs erreurs dans ses choix professionnels voire personnels ; il est indéniable que cet employeur dirigera sa préférence vers le second. Il n’est pas ici question de subir un échec, mais de savoir rebondir et gérer une situation d’échec.
La peur de l’échec et le déshonneur qui en résulte sont deux notions plutôt latines et particulièrement connu en France. Le système scolaire peut parfois en être l’exemple, car pour atteindre l’approbation du corps enseignant, il faut être « bon élève ». Ainsi, cet état d’esprit est régulièrement répété dans le cercle familial, de manière inconsciente. En outre, les talents périscolaires n’ont souvent que peu d’importance. De nombreux millionnaires ont connu des échecs dans leurs apprentissages scolaires et dans leurs premières entreprises.
Ces Hommes qui ont « mal commencé »
Voici quelques exemples intéressants d’hommes et de femmes ayant eu une carrière phénoménale, ayant même marqué l’histoire. La liste est très loin d’être exhaustive :
– En politique. Winston Churchill fût rejeté de son propre parti de 1929 à 1939 pour ses « idéologies », lui qui a marqué l’histoire ensuite par sa politique et ses idées.
– En ingénierie. Les professeurs de Thomas Edison disaient de lui « qu’il était bête et qu’il ne pourrait rien apprendre ». Albert Einstein avait de grandes lacunes également.
– Dans l’art. Les professionnels du spectacle disaient d’Harrison Ford ou encore de Marilyn Monroe qu’ils n’avaient aucun avenir au cinéma. Par exemple, Steven Spielberg a cumulé échecs et refus avant de devenir une référence. Des producteurs ont refusé Elvis Presley en lui disant « qu’il ferait mieux de conduire des camions et de renoncer à la musique ».
– Au sein de l’entrepreneuriat. Henri Ford a commencé par se forger une mauvaise réputation tellement ses échecs dans le domaine de l’automobile ont été multiples. Walt Disney s’est fait renvoyé de son premier emploi dans un journal par un rédacteur en chef pour le motif « de manquer d’imagination ». Bill Gates a vu sa première entreprise faire faillite, avant de devenir l’un des hommes les plus riches du monde.
– Dans le sport. Michael Jordan est considéré comme l’un des meilleurs joueurs de basket-ball au monde. Cependant, au lycée, il était mis à l’écart de l’équipe officielle et a cumulé de nombreux découragements.
Peu importent le domaine choisi et la manière dont l’échec se traduit, celui-ci semble tout simplement faire partie du parcours de réussite de ces grands hommes et femmes.
L’échec, un outil de réussite
Tous les Grands le diront. Développer son entreprise et réussir demande une grande part de travail et une petite part de chance. Quand vient un échec, plusieurs plaident le manque de chance ou le manque de travail. Et si c’était le contraire ? Si l’échec était la chance de travailler sur ces capacités à persévérer, à puiser dans ses ressources, ses qualités, et au préalable dans sa faculté à anticiper pour savoir prendre un virage au bon moment ou amortir la chute dans le seul but de « se relever » ?
Ce type de vision n’est pas un discours moral pour soulager les souffrances d’entrepreneurs en difficulté. C’est une technique de travail basée sur l’analyse de situations, la remise en question et l’adaptabilité des plans d’action. Technique qui a fait ses preuves dans l’Histoire, au sein de divers secteurs d’activité. Le dicton dit que la véritable mesure d’un Homme se fait au milieu de l’épreuve. Appréhender l’échec de manière positive est une stratégie, plus qu’une simple philosophie.