Dois-je rejoindre un accélérateur de startup ?

L’Accélérateur, 50 Partners, The Family, … les structures d’accélération de startups se multiplient dans le sillage du Camping. Je suis loin d’être capable de comparer ces structures pour aiguiller les entrepreneurs que vous êtes, mais je peux vous donner quelques clés pour répondre à une question simple : dois-je rejoindre un accélérateur de startup ?

Présentation

Commençons par le commencement. Je m’appelle Vincent Péré, j’ai co-fondé Flipmylook en 2012. Nous éditons des applications mobiles clé-en-main pour les marques de mode, dont voici 3 exemples : Flipmylook, Kulte et Nunettes.

Nous tirons notre épingle du jeu en proposant des expériences utilisateurs inoubliables : l’appli Kulte permet de découvrir toute la collection de la marque en jouant sur les associations de vêtements, l’appli Nunettes permettra prochainement d’essayer virtuellement des lunettes sur son propre visage.

Autre particularité nous utilisons tout le potentiel du mobile pour « rénover » les canaux traditionnels. Ainsi on retrouve l’appli Kulte sous forme de borne iPad dans une boutique de la marque, et le site web flipmylook affiche sur chaque fiche produit un look idéal, créé grâce à l’application Flipmylook.

Sortir du garage

Flipmylook vient de rejoindre la promo 3 de l’Accélérateur, le « Y combinator à la française ». Comme d’autres, l’Accélérateur accompagne les startups en leur fournissant coaching, avantages et argent en échange d’une prise de participation au capital.

La question de rejoindre un accélérateur se pose généralement dans la phase de « transition » entre le statut de « startup » et celui d’ « entreprise ». Vous avez rassemblé tout votre courage, créé votre boîte, passé 6 mois à mettre au point votre produit avant de le lancer à grand renfort de presse (car vous n’avez pas d’argent).

Je dirais que dans une majorité des cas, une fois l’effervescence du lancement retombée, la traction de votre activité vous déçoit. Qu’elle soit « bonne » ou « mauvaise », elle vous déçoit, simplement parce que l’énergie que vous y consacrez est incommensurable.

L’heure vient alors de se poser les vraies questions, celles qui fâchent. C’est là que le rôle d’un accélérateur est intéressant.

Assainir son business model

Tout programme d’accélération commence par un questionnement sur la qualité intrinsèque du produit et du business. On est assailli de questions par les coachs : « Est-ce que j’apporte réellement de la valeur ? », « à qui ? », « pourquoi mon service plutôt qu’un autre ? » et « qu’est-ce que mes clients pensent de mon service ? ». Cette étape est aussi cruciale que difficile à vivre il faut bien l’avouer, car elle remet en question vos croyances les plus profondes en les confrontant à l’avis de vos clients.

On sort généralement de cette étape lessivé, mais en ayant troqué des croyances en son produit contre des convictions sur son business model. De mon point de vue, ça n’a pas de prix. Flipmylook a par exemple fait évoluer son business model du B2C vers le B2B à cette occasion. L’Accélérateur ne nous a rien appris qu’on ne savait déjà (on nous avait déjà conseillé ce modèle économique), il nous a juste appris à écouter…

Améliorer l’exécution

Ensuite vient le temps de gagner de l’argent et pour vous aider, un accélérateur n’a pas la science infuse mais l’expérience de dizaines de startups accompagnées, qui ont forcément rencontré un de vos problèmes à un moment. Conquérir, fidéliser, industrialiser, telles sont les sujet sur lesquels vous allez réellement gagner du temps au contact d’un accélérateur. En la matière il n’y a qu’une loi : le test. Préparez-vous à tester une nouvelle idée par semaine.

Pénétrer de puissants réseaux

Vous avez désormais un bon produit, que vous savez vendre. Reste à trouver une oreille à qui parler. Voilà le cœur du sujet. Autant vous pourriez réaliser les premières étapes sans aide extérieure, autant les réseaux auxquels un accélérateur vous donne accès pèsent lourd, très lourd. Investisseurs, grands comptes, partenaires, vous serez toujours introduits par vos coachs qui sont désormais vos ambassadeurs. Lever des fonds n’est certes pas une priorité pour tous mais un VC rencontré via l’Accélérateur nous a confié n’avoir jamais investi dans un seul dossier envoyé directement par une startup : 100% de ses investissements sont issus d’une mise en relation.

Vous l’aurez compris, je fais partie des heureux de suivre un tel programme. Pas pour le prestige ni pour les avantages mais pour avoir réussi à m’extraire de mon confort pour me remettre en question. La réussite d’un programme d’accélération dépend donc autant de la présence des coachs (ni trop ni trop peu) que de votre capacité d’écoute.

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