Rien n’aura été plus chargé d’enseignements pour se diversifier que la crise sanitaire qui a remis en question plus d’un business model. Du jour au lendemain la matière première, les produits entre autres se sont trouvés en rupture de stock et ont conduit certaines entreprises à mettre la clef sous la porte. Les dirigeants de ces entreprises ont souvent regretté de n’avoir pas fait le choix de se diversifier en amont.
De nombreuses entreprises arrivent à la limite du développement de leur business et recherchent des idées pour rendre pérenne leur entreprise et se lancent des défis pour prendre un nouveau souffle. Ce choix de diversification doit être constamment à l’esprit du dirigeant et ils sont nombreux à en faire un principe : BlaBlaCar, Uber…
POURQUOI SE DIVERSIFIER ?
Décider de diversifier les activités de son entreprise est avant tout pour obtenir une rentabilité plus élevée ou pour devenir très compétitif par rapport à un marché concurrentiel et garder aussi ses salariés. L’entreprise développe ses activités et enrichit ainsi son portefeuille d’activités. Mais elle se doit de maîtriser de nouvelles compétences pour réussir et c’est là le revers de la médaille.
Quels sont les avantages de se diversifier ?
Ils sont loin d’être anodins et peuvent permettre un réel développement du chiffre d’affaires : la répartition des risques, la diversification des clients, la réduction des coûts sur le long terme, les nouvelles opportunités de croissance pour l’entreprise et entre autres l’amélioration de la position concurrentielle de l’entreprise, le développement de nouvelles synergies. Mais aussi dans un contexte économique difficile et une concurrence accrue, elles assurent leur survie et anticipent le déclin des produits en trouvant d’autres activités plus fructueuses.
Quelles sont les difficultés qui pourraient faire que la diversification soit un échec ?
Ne jamais sous-estimer les craintes de dirigeants
Ces inconvénients font partie des craintes des dirigeants et il ne faut pas les sous-estimer : un coût d’investissements importants pour intégrer le nouveau domaine d’activité (création d’un nouveau produit pour attirer de nouveaux clients), les risques liés à l’entrée sur un nouveau domaine d’activité (non adhésion des clients à cette ouverture). Pour que cette stratégie de diversification soit efficace, l’entreprise doit être capable de maîtriser la technologie de sa nouvelle activité et doit pouvoir assumer en particulier les risques humains (trouver les nouvelles compétences ou bien former et impliquer les salariés).
Quelles sont les différentes manières de se diversifier ?
- se diversifier par le biais des produits : l ’entreprise développe de nouveaux produits qu’elle choisit d’offrir sur son marché actuel et peut rencontrer un revers. L’un des exemples les plus connus est celui de Bic, qui produit à la fois des stylos, des rasoirs et des briquets. La société s’est lancée sur le marché des parfums et cela n’a pas été un succès, sans avoir de conséquence fâcheuse sur l’entreprise.
- se diversifier sur le plan géographique : pour s’implanter dans une nouvelle zone géographique en offrant les mêmes produits. En revanche, le Groupe SEB est devenu la référence mondiale du petit équipement domestique et se trouve présent dans près de 150 pays. Il a conquis de fortes positions sur les différents continents grâce à une offre produits ample et très diversifiée, valorisée par un portefeuille de marques exceptionnel mais c’est aussi un Groupe multispécialiste avec ses articles culinaires, ses appareils électriques culinaires, les soins de la maison et de la personne mais aussi ses articles professionnels : machines à café professionnelles, équipement hôtelier…
Se diversifier en prenant une nouvelle orientation
L’entreprise choisit dans ce cadre à la fois de s’intéresser à de nouveaux marchés et d’offrir de nouveaux produits. Le développement repose sur la confiance que vous accordent les clients actuels.
Ainsi, Le Groupe La Poste, confronté à la disparition de son métier historique, le transport de courrier, s’est adapté en diversifiant ses services et entend poursuivre et moderniser ses missions de service public ainsi que son action citoyenne en proposant de nouvelles activités d’intérêt public autour de la transition énergétique, de la confiance numérique et de la modernisation de l’action publique.
En avril 2014, Le Groupe La Poste a mis en place une nouvelle organisation en cinq branches d’activité. Les priorités sont claires pour chacune d’entre elles : la branche Services-Courrier-Colis développe les nouveaux services du facteur ; GeoPost pilote l’expansion d’un réseau de livraison hybride BtoB et BtoC européen ; La Banque Postale poursuit son développement commercial, en particulier sur le marché des professionnels ; le Réseau La Poste se positionne comme le réseau de référence en matière de service de proximité ; la branche Numérique accompagne la transformation numérique du Groupe, de ses clients et de la société.
Et selon Philippe Wahl, président général du groupe La Poste souligne que la diversification est une mutation cruciale pour La Poste : « Le phénomène va bouleverser la société française. On va passer de 600 000 nonagénaires aujourd’hui, à 1,2 million à l’horizon 2030. Cela crée d’immenses besoins de proximité humaine et de services à domicile. Or le facteur est tout simplement la personnalité préférée par les personnes âgées et la seconde chez les Français de tous âges. Cela fait de lui un prestataire de confiance. » En conclusion, on peut dire que se diversifier veut dire avant tout anticiper et mesurer les risques.