Ces dirigeants qui ont fait un burn-out

Les chefs d’entreprise portent sur leurs épaules un poids considérable et peuvent facilement basculer dans un état dépressif dangereux pour leur santé et pour leur business. Pourquoi ces dirigeants font-ils un burn-out ?

Pourquoi les patrons n’avouent-ils jamais leur burn-out ?

L’observatoire Amarok livre, propose une étude sur le burn-out des dirigeants ou ce qu’on appelle la « dépression patronale ».

L’OMS définit le burn-out (ou épuisement professionnel) comme « un syndrome résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès ». Il ne touche pas uniquement les travailleurs salariés. Avant la crise de la COVID-19, 17,5 % des dirigeants de TPE-PME étaient concernés, soit environ 560 000 dirigeants. Les facteurs de risque diffèrent entre le salariat et l’entrepreneuriat. S’il n’est pas détecté dès les premiers signes, l’épuisement professionnel (physique, émotionnel et mental) peut conduire à une rupture physique (maladies cardio-vasculaires, cancers, paralysies…) conduisant à une incapacité de travail.

Les modèles patronaux dans le monde sont aujourd’hui très médiatisés : Bill Gates, Michel Dell, Steve Jobs,  Prince el Walid, etc. En fait, cette médiatisation véhicule une image indestructible du patron qui puise sa force dans un état mental et psychologique très fort. Si le dirigeant a le droit d’échouer, il n’a certainement pas le droit de « craquer » mentalement parlant.

Ce sont là les nouveaux diktats de l’univers professionnel. L’échec est même perçu comme une seconde force, comme l’occasion de rebondir en ayant appris de ses erreurs. La dépression est une toute autre histoire. C’est même la ligne à ne pas franchir, au risque de ternir son image voire celle de son entreprise. Elisabeth Guillaumond, désignée Top Manager de l’année à la tête de Fabrix et spécialiste de la menuiserie aluminium à Poitiers, avoue flirter avec le burn-out depuis ses débuts. Cette patronne de PME fait bien partie des rares à aborder ce sujet qui reste tabou.

Quelles sont les causes psychologiques du burn-out ?

Les causes psychologiques du burn-out patronal sont plus nombreuses qu’on ne le croit :

  • le désir d’excellence caractérise les patrons trop acharnés sur leur travail. Ce profil de chef d’entreprise refuse tout type d’échec même partiel. Citons alors l’exemple de Bernard Loiseau, le premier chef cuisinier côté en bourse. Il finit toutefois par se donner la mort en 2003 suite à une rétrogradation de 19/20 à 17/20.
  • le refus de nuire aux autres même si cela est parfois nécessaire pour l’entreprise. Devoir licencier des salariés est souvent vécu avec beaucoup d’amertume et de remords. C’est le cas d’Arnaud Dupuis qui a dû licencier 300 employés sur 600 et a fini avec une sévère dépression qui l’a contraint à 6 mois de repos intensif.

Quelles sont les causes physiques du burn-out ?

La première cause physique du burn-out est de toute évidence : le manque de sommeil. Mais il reste difficile de déterminer s’il s’agit de la cause ou d’une conséquence. En effet, les patrons ont tendance à dormir moins pour pouvoir travailler plus. Malheureusement, le manque de sommeil atténue l’attention et l’efficacité nécessaire à l’accomplissement du travail.

Dormir moins (ou mal) crée chez le patron une fatigue chronique qu’il ne pourra jamais gérer à long terme et qui aura de très mauvaises répercussions sur son travail. Dans son rôle de leader, le chef d’entreprise doit jouir d’un esprit vivace, d’une capacité à réagir au plus vite et à trouver des solutions. En cas de fatigue chronique, ce sont toutes ces facultés qui sont touchées.

A savoir : Cela peut sembler paradoxal, mais prendre le temps de se reposer et de se faire plaisir est la clé de réussite entrepreneuriale. Pour éviter le burn-out, il faut absolument s’organiser et se détacher émotionnellement des soucis professionnels. Ou du moins essayer de le faire… jusqu’à ce que ça devienne naturel !

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