Les dirigeants et la digitalisation des petites entreprises dans le contexte de crise sanitaire

Les petites entreprises (1 à 9 salariés) représentent 2/3 des entreprises françaises. Or, jusquau confinement, elles nétaient guère enclines à vouloir mettre en place la digitalisation puisque leurs entreprises réalisaient un chiffre daffaires intéressant sans y avoir recours. Elles se fiaient à la proximité, à la fidélité des clients grâce aux liens tissés par leur réputation et la qualité de leurs prestations, services ou produits.

Mastercard a mandaté l’IFOP afin d’interroger des dirigeants de très petites entreprises employant entre 1 et 9 salariés. Selon cette étude, la crise sanitaire aura été vecteur d’accélération de digitalisation pour 18% des TPE françaises.

Pour inciter les TPE à digitaliser leur entreprise, la communication est indispensable

L’étude souligne qu’il est indispensable de communiquer auprès des dirigeants de TPE les moins digitalisés. Ils sont 51% à juger que ces projets ne sont pas prioritaires pour leur entreprise. 67% appréhendent en effet cette digitalisation comme “un passage obligé” plutôt que comme une opportunité. Il faudra donc les convaincre de changer leurs habitudes et au fond d’intégrer des outils qu’ils ne maîtrisent pas et dont ils ne voient pas la nécessité car les intégrer engendrent un surcroît de travail qu’on le veuille ou non éloigné de leurs tâches habituelles.

Selon Solenne Marquet, Director, Product Management chez Mastercard « La digitalisation est une des clés de la résilience des très petites entreprises. Nous sommes conscients des nombreuses contraintes qui pèsent sur les dirigeants de TPE et des difficultés à s’approprier un sujet qui n’est pas le cœur de leur activité. Il nous appartient donc de leur démontrer que la numérisation de l’entreprise n’est pas une contrainte supplémentaire mais bien un levier essentiel pour leur croissance et leur développement. » 

Les TPE se sont équipés de matériels performants ces dernières années

 Pourtant ils ont adopté les logiciels de gestion, de comptabilité ou de RH (65%), des sites internet vitrine (61%) ou bien encore une page professionnelle sur les réseaux sociaux (60%). Ils ont conscience de leur utilité dans ce monde où la notoriété passe par internet et où les plateformes s’imposent en leaders. Cependant les plus petites TPE (employant 1 ou 2 salariés) ne sont que 11 % dans ce cas. 

Il est à noter que très petites structures sont encore 66% à ne pas disposer de site Internet de e-commerce permettant la vente de leurs produits ou services en ligne. 33% ne possèdent pas de site internet « vitrine » afin de présenter son entreprise ou son activité. De plus, 47% n’ont pas de référencement ou d’outil d’optimisation de leur référencement sur internet. Par ailleurs, 55% n’ont pas d’outil de communication collaboratif ou de visioconférence comme Skype, zoom, ou MS Teams, et 42% ne disposent pas de logiciel de gestion commercial.

La crise, un vecteur de digitalisation

Cependant, l’étude met en exergue le fait que la crise a été, ou sera, le vecteur d’accélération de la digitalisation pour près d’une TPE française sur cinq : 

15% des TPE qui ont au moins un équipement ou un projet d’équipement digital (soit 92% de l’échantillon interrogé) ont ainsi accéléré leur projet de digitalisation. 5% des TPE qui ont un projet mais qui n’ont pas encore entrepris de démarches déclarent aussi qu’elles vont accélérer dans le domaine.

Des résultats hétérogènes

Ces résultats sont particulièrement hétérogènes si l’on considère les critères de taille et de secteur d’activité de l’entreprise, certaines d’entre elles étant significativement plus enclines à voir leurs projets digitaux s’accélérer depuis le début de la crise sanitaire :  

  • secteur des services (19% ; +4),
  • TPE implantées en Île-de-France (20% ; + 5pts)
  • TPE de 6 à 9 salariés (28% de celles qui emploient, soit 13 pts de plus que la moyenne)

ont accéléré leur digitalisation durant la crise. 

 Comment vont-ils aborder leur digitalisation ?

Ils vont mettre en priorité 

  • la création d’un site internet « vitrine » qui permet de présenter son entreprise ou son activité (34%),
  • la création d’un site Internet de e-commerce qui permet de vendre leurs produits ou services en ligne (34%), 
  • l’étude du référencement ou l’optimisation de leur référencement sur Internet (33%), 
  • la création d’une page professionnelle sur des réseaux sociaux comme Facebook ou LinkedIn (31%) 
  • l’acquisition d’un outil de communication collaboratif ou de visioconférence comme Skype, zoom ou MS Teams (25%).

La digitalisation, une difficulté à en connaître les tenants et les aboutissants.

Les TPE sont 70% à savoir précisément ce qu’est le référencement d’une page internet. Cependant, 59% ne se font pas une idée précise de ce que sont les outils d’aide à la création de site internet comme, par exemple, WordPress (45% n’en ont même jamais entendu parler) : 79% ne savent pas précisément ce qu’est un logiciel de “cloud computing” et 85% ne sont pas à l’aise avec le terme de logiciels S.a.a.S (software as a service).

Les raisons de ne pas se préoccuper de la digitalisation 

12% d’entre eux déclarent que c’est parce qu’ils ne s’en sentent pas capables faute de connaissances mais là où il existe encore un chemin à parcourir est le fait qu’ils n’en ressentent pas la nécessité pour leur entreprise (51%). Les autres raisons avancées sont le sentiment d’être déjà suffisamment équipé (32%), mais l’investissement trop important que cela représente en temps (27%), en argent (27%), ou encore en formation (12%). 

Etude réalisée par l’Ifop pour Oxygen/Mastercard 

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon raisonné de 400 dirigeants de TPE employant entre 1 et 9 salariés. Les interviews réalisées par téléphone du 7 décembre au 22 décembre 2020.

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