Après s’être rencontrés sur les bancs d’une école d’informatique, Sebastian Krawczyk et Sébastien Loyer ont lancé Coders’ Corner, une agence de développement digital proposant des prestations pointues. Portrait de deux amis devenus digital entrepreneurs.
Au-delà d’avoir le même prénom, les deux fondateurs de Coders’ Corner partagent surtout les mêmes passions : le développement digital et l’entrepreneuriat.
De l’amitié aux premiers projets en freelance
En pleine formation à l’école d’informatique Epitech entre 2010 et 2013, ils commencent à travailler en freelance sur la création de sites web. « Notre amitié s’est conjuguée au travail en commun. C’était assez naturel en fait », exprime Sebastian Krawczyk, président de Coders’ Corners [qui était le seul disponible pour répondre à nos questions, ndlr].
Progressivement, les deux compères acquièrent de solides connaissances en langages bas niveau tels que le C/C++. Fin 2012, ils se lancent en freelance dans la création de sites web et complètent leur formation sur le tas en apprenant de nouveaux langages comme le Ruby, le JavaScript, l’AngularJS, le HTML, le CSS, etc. Afin de passer à l’étape supérieure et de continuer à travailler avec leurs clients de façons plus fluide, ils forment une équipe homogène et officielle, et créent la SAS Coders’ Corner, en avril 2014.
Sebastian K. explique ce choix : « Durant deux ans, nous avons travaillé ensemble de manière harmonieuse. Cela marchait bien. Nous commencions à fidéliser nos clients et le statut freelance nous permettait de garder la flexibilité que nous apportait le travail en libéral. Et puis, petit à petit, nous nous sommes sentis les épaules pour nous lancer dans l’aventure entrepreneuriale et l’avons fait. Cela représentait aussi une occasion de nous tester. »
Un premier client comme point de départ
Pour lancer leur activité, ils investissent des fonds personnels et ont l’opportunité de poursuivre une collaboration avec un premier client qu’ils avaient déjà avant la création de leur SAS. Il s’agit de Boaterfly, premier site de location de bateaux entre particuliers. Sebastian confie à ce propos : « Travailler sur le site de cette start-up nous a poussé à monter notre propre boîte. Le travail avec Boaterfly s’est passé dans de bonnes conditions et nous avons pu suivre le développement du site de A à Z. Ce qui est motivant pour des développeurs comme nous. »
La difficulté de définir son offre dans le secteur web
Aujourd’hui, Coders’ Corner possède plusieurs gros clients, en majorité des start-up. Sebastian K. assure que leur société « tourne plutôt bien » avec un chiffre d’affaires avoisinant les 200 000 euros en 2015. Mais il se souvient que se positionner sur ce marché n’a pas toujours été simple : « La première difficulté a été de bien définir le service que l’on veut proposer et d’établir son rapport qualité/prix. Combien facturer notre prestation par rapport au temps que l’on y passe ? Et notre concurrent, combien facture-t-il pour le même service ? Toutes ces équations ont dû être résolues pour offrir un service cohérent et rentable. »
Rester cohérent avec ses valeurs de travail
Après une phase de démarrage plutôt prometteuse, il était temps de s’essayer à la phase de production à plus grande échelle, ce qui impliquait l’augmentation de leurs ressources. Parmi les différentes possibilités qui s’offraient à eux, les deux aventuriers ayant de grandes ambitions décidèrent de saisir une opportunité, qui se présenta en début d’année 2015 : ils se lancèrent dans la sous-traitance en offshore grâce à un partenariat avec un groupe international, d’environ 200 personnes, voulant renforcer son implantation en France. Une stratégie commerciale plus importante a également été mise en place grâce au recrutement de plusieurs commerciaux.
L’impact de cette stratégie sur certaines de leurs valeurs n’était pas des moindres.
Pour arriver à un certain équilibre vis-à-vis de la charge de travail imposée, un consensus au niveau de la qualité a été nécessaire: « Nous nous sommes retrouvés à piloter plusieurs équipes mobilisant ainsi 20-30 personnes. Mais c’est une toute autre façon de travailler et étant donné que les objectifs que nous nous étions fixés n’ont pas été atteints, nous avons finalement estimé qu’il était préférable de nous positionner sur une offre plus qualitative et évoluer à notre rythme. ».
Pas de regrets
Néanmoins, les deux entrepreneurs ne regrettent pas cette expérience, qui leur a permis de mieux se connaître professionnellement. C’est d’ailleurs le conseil principal que donnerait Sebastian Krawczyk pour se lancer dans l’entrepreneuriat : « Savoir bien définir son produit, sa stratégie pour le vendre, ses cibles, voir si tout cela est cohérent avec sa culture de travail et enfin, le plus difficile, faire en sorte de s’y tenir ! ».