Rupert Stadler, le PDG d’Audi a été arrêté ce lundi 18 juin en Allemagne pour éviter des risques de dissimulation de preuves. Il a été mis en cause pour fraude dans le cadre de l’enquête du trucage des moteurs diesel du groupe Volkswagen. Parmi les entreprises de l’automobile, plusieurs ont été accusées de falsification d’indicateurs d’émissions de CO2. Le scandale du DieselGate a mis de nombreuses entreprises dans la tourmente impliquant des sanctions et des difficultés colossales.
Un commencement en 2015
Le Dieselgate est un scandale qui se répercute sur toute la planète. Il commence en septembre 2015 lorsque l’Agence américaine de l’environnement (EPA) accuse Volkswagen d’avoir falsifié les résultats des tests antipollutions à l’aide d’un logiciel frauduleux. Avec ce système, l’entreprise a pu dissimuler les émissions polluantes de ses voitures. En réalité, elles produisaient jusqu’à quarante fois plus de gaz (Oxyde d’azote – NOx et Dioxyde de carbone – CO2) par rapport aux normes autorisées. Le scandale concerne l’ensemble des marques du groupe Volkswagen comme Skoda, Audi, Seat et Porsche. Avec cette découverte, 11 millions de véhicules sont déclarés comme non conformes aux normes antipollutions. À la suite des accusations de l’EPA, le président du directoire du groupe Volkswagen, Martin Witerkorn démissionne en 2015.
Le scandale perdure depuis plus de trois ans et les démissions continuent de se faire. En Allemagne où siège le groupe Volkswagen, plusieurs enquêtes ont été ouvertes pour fraude, manipulation du cours de la bourse ainsi que pour publicité mensongère. La falsification des résultats lors des tests antipollutions implique aussi un mensonge sur les arguments publicitaires mis en avant auprès des consommateurs. À la suite du scandale, plusieurs dirigeants du secteur automobile ont été incarcérés comme le patron d’Audi, Rupert Stadler, ce 18 juin, Jorg Kellner, un haut responsable de Porsche en avril. Concernant les anciens PDG de Volkswagen, Martin Winterkorn, Matthias Müller ainsi qu’Herbert Diess, ils restent soupçonnés dans diverses enquêtes.
Un scandale qui se propage
Début juin, le groupe Volkswagen n’était plus seul au tableau du Dieselgate. Les autorités allemandes ont ordonné le rappel de 600 000 voitures Daimler (maison-mère de Mercedes Benz). Le gouvernement vise l’entreprise pour des faits similaires au groupe Volkswagen. Avec un logiciel, elle aurait aussi faussé les résultats des tests antipollutions. Le ministère allemand des transports a demandé le rappel de 774 000 véhicules en Europe. Pour le moment contrairement à son homologue allemand, le groupe Daimler conteste les accusations. Depuis le début du scandale en 2015, les entreprises de l’automobile sont scrutées par les gouvernements pour s’assurer de la véracité des tests antipollutions. Le nombre d’entreprises épinglées dans ce scandale se multiplie et les véhicules diesel perdent de la crédibilité auprès des acheteurs. Depuis la découverte de la falsification, le groupe Volkswagen a rencontré des difficultés colossales par des sanctions et de nombreux rappels de véhicules.
Des sanctions colossales
Un tel scandale constitue de grandes difficultés pour le groupe Volkswagen. Les 600 000 véhicules présents aux États-Unis ont été rappelés et stockés au sein de grands parkings pour être remis aux normes. En mai, 60 000 Porsche équipées de logiciels non autorisés sont rappelés. Début juin, il s’agit de 60 000 modèles d’Audi A6 et A7 qui font l’objet des mêmes obligations de la part des autorités allemandes. Un coup dur de plus pour le groupe Volkswagen qui s’est déjà acquitté de 22 milliards de dollars aux États-Unis destinés aux autorités, aux clients et aux concessionnaires. Quant à l’Europe, le groupe s’est seulement acquitté d’une somme d’1 milliard d’euros en Allemagne. Plus complaisante en Europe, la législation n’oblige pas un possible dédommagement pour les acheteurs des véhicules de la marque. Ce scandale a généré au total une perte de 26 milliards d’euros pour Volkswagen en dédommagements et procédures judiciaires. Il s’agit d’un gros manque à gagner pour l’entreprise.
Une image de marque ébranlée
Les pertes financières restent colossales mais l’image de marque, s’est trouvée elle aussi écornée. Les consommateurs font d’autant moins confiance à l’entreprise et aux véhicules diesel en général. Malgré un coût moins élevé que les véhicules essence, les diesels deviennent la bête noire des gouvernements, en cause, la pollution engendrée. Plusieurs pays mettent en place des législations et des taxations pour réduire la prolifération de ces véhicules sur les routes. Volkswagen à la suite du scandale a souhaité retravailler son image de marque. Le successeur du premier PDG incriminé, Matthias Müller a engrangé une restructuration après le scandale. Avec une suppression de 30 000 postes et la mise en place de la production de véhicules électriques, la marque a tenté de se racheter en matière de mesures écologiques.
L’apparition d’une telle crise comme le Dieselgate peut réellement impacter une entreprise, même mondiale. Plus qu’un badbuzz, le sujet suit le groupe Volkswagen depuis trois ans maintenant, un coup dur à supporter. L’arrestation du dirigeant d’Audi, Rupert Stadler remet le scandale sur la table. Non loin d’être terminé, le Dieselgate ébranle véritablement le groupe et son image de marque même pour les marques les plus haut de gamme comme Porsche ou encore Audi.