La crise sanitaire a mis les entreprises dans une situation jamais rencontrée. Elle a permis de mettre en exergue la face cachée de l’organisation de certaines entreprises. La mise en situation réelle montre que certaines manières de fonctionner peuvent aujourd’hui être largement remises en cause et que le monde d’hier ne sera peut-être pas le monde de demain. Zoom sur quelques apprentissages qui pourraient bien nous servir de leçon.
L’influence directe de l’activité sur l’environnement
Il était déjà clair que l’activité humaine influait grandement sur l’environnement sauf pour quelques-uns que nous ne citerons pas. Depuis le confinement qui devient de plus en plus planétaire il est évident que le niveau de pollution a fortement baissé à l’échelle mondiale. Ainsi quelques scènes notamment avec des animaux qui reprennent du territoire ou se déplacent dans des zones inhabituelles donnent le sourire aux lèvres. Notamment les canards qui s’approprient les arcades de la rue de Rivoli. Le premier constat reste donc que l’activité des entreprises influe directement sur l’environnement. Il est donc possible, même si cela s’avère très difficile pour l’économie, de changer du jour au lendemain. Une base de réflexion pour que certains des comportements actuels deviennent la norme de demain.
Le télétravail, une norme possible
Autre constat : celui que le télétravail est largement envisageable dans les entreprises. Elles sont nombreuses à avoir dû y faire appel pendant cette période. Si certaines activités ont dû s’arrêter car le télétravail est inenvisageable, le nombre de télétravailleurs a littéralement explosé. Et il n’est de secret pour personne que les déplacements de millions de personne chaque jour multiplient les problèmes environnementaux. Ceci devrait amener à une réflexion majeure sur la répartition future du travail. Ne pourrait-il pas s’effectuer certains jours à la maison et d’autres au bureau notamment à des fins environnementales ?
N’est-il pas lié au bon sens d’organiser différemment le travail après la crise ? S’ils s’effectuent aujourd’hui dans des conditions difficiles comme la présence des enfants qui n’ont pas d’école, le manque de matériel performant ou l’absence d’anticipation par le manque de formation aux outils de travail à distance voire d’installation, cela pourrait se modifier. Créer par exemple des espaces coworking en banlieue devrait permettre de supprimer un certain nombre de déplacements et donner un espace de travail performant aux salariés.
Les salariés aiment leur lieu de travail
Il apparaît également à l’inverse que si les salariés peuvent télétravailler, ils préfèrent se rendre tout de même au travail. Il existe vraiment une vie au travail, désiré notamment par 76% d’entre eux qui attendent avec impatience de revenir au bureau. Nul ne doute que ce chiffre pourrait devenir beaucoup plus important si le confinement venait à durer. Si nombre d’entre eux préfèreraient évidement pouvoir être chez eux en ne travaillant pas, il semble donc que le lieu de travail soit aujourd’hui véritablement considéré comme un lieu de vie à part entière pour bon nombre de salariés. Une idée rassurante même si elle reste à prendre avec des pincettes.
Tout délocalisé ?
Cette crise montre aussi que la tendance mondiale à la délocalisation ne devrait pas concerner tous les secteurs. Et que pouvoir s’approvisionner localement reste du bon sens. Déjà parce qu’on conçoit mal pourquoi certains produits traversent le monde dans un sens puis dans l’autre. Ensuite parce que la possibilité de se fournir rapidement de certains éléments est nécessaire (on pensera aux masques et aux médicaments qui sont en pénurie ici). Cette réflexion existait déjà au travers de la production notamment de denrées alimentaires. Celle-ci se met progressivement en place en France mais devrait faire l’objet d’une réflexion approfondie dans les années à venir. Surtout, il faut bien constater que l’impact écologique devra véritablement être au centre des réflexions si on ne veut pas que ce qui se passe à titre sanitaire ne nous arrive à un autre niveau, celui de la famine.
La conscience que les entreprises sont liées
S’il y a bien un enseignement indirect dans cette crise c’est bien que personne n’est capable aujourd’hui de savoir qui contribue à quoi et de dissocier véritablement une activité d’une autre. Le gouvernement est ainsi aujourd’hui incapable de dire quelles entreprises doivent s’arrêter et d’autres continuer. Il est déjà difficile de savoir quelles entreprises ont des activités directement liées à la santé . De plus, le maillage indirect paraît aujourd’hui hautement complexe et impossible à décrypter. Ainsi une entreprise qui ne semble pas avoir de lien avec la santé peut faire vivre une autre société dont une activité possède un lien avec la santé. Celle-ci ne pourrait exister sans que les autres activités existent.
La solidarité peut exister
Dernier enseignement que nous voulions mettre en avant sur cette crise, celle qu’il est possible de faire preuve de solidarité certes entre les individus mais qu’il pourrait être bien de penser à des solidarités entre entreprises. Dans un monde où elles sont toutes liées entre elles de manière indirecte ou directe, il pourrait être intéressant de retravailler sur notre manière d’utiliser les ressources et notamment humaines surtout pendant les crises. Si cette crise semble temporaire, il faut bien constater que d’autres plus longues peuvent arriver et qu’il faudra peut-être revoir entièrement la copie à ce niveau… A chacun de voir et de se remettre en question.