Crowdfunding, crowdlending, crowd-equity : comment s’y retrouver ?

Ces termes très en vogue n’ont pas pu vous échapper. Le financement participatif connaît un véritable engouement chez les porteurs de projet depuis quelques années, mais que savez-vous réellement des variantes de ce mode d’investissement ? Voici un petit guide des spécificités du crowdfunding, du crowdlending et du crowd-equity.

Le financement participatif : toute une histoire !

Apparue au XVIIIèmesiècle, la pratique qui consiste à demander de l’aide aux populations pour financer un projet ne date pas d’hier ! Lorsque les banques refusent un prêt aux porteurs de projet, ceux-ci se tournent alors vers le public. A cette époque, cela se faisait au cours de grandes manifestations dans lesquelles les entrepreneurs hélaient la foule pour convaincre d’éventuels investisseurs. De nos jours, le financement participatif s’opère sur internet. Les créateurs exposent leurs idées sur une plateforme et les visiteurs intéressés peuvent y contribuer en leur versant un montant de leur choix. Il s’agit du crowdfunding, littéralement « financement de foule ». Il en existe cependant quelques variantes, telles que le prêt participatif, aussi appelé crowdlending ou le financement permettant de devenir actionnaire, crowd-equity. Commençons par le plus basique, le crowdfunding.

Le crowdfunding : un financement communautaire par le don

Le financement participatif, ou crowdfunding, reste un moyen fiable de financer un concept. Cette pratique, qui a fait ses preuves, consiste à recueillir des fonds sous forme de dons. Ceux-ci sont versés par des tiers, particuliers ou professionnels, qui s’engagent à contribuer à un projet à hauteur d’un montant qu’ils déterminent eux-mêmes. Aussi dénommé financement communautaire, le crowdfunding s’effectue aujourd’hui sur des plateformes en ligne telles qu’Ulule ou KissKissBankBank. Les visiteurs séduits par une proposition restent libres de donner et reçoivent parfois des cadeaux en échange, tels que des goodies ou des remerciements personnalisés. De nombreux projets dans tous les domaines optent pour cette méthode pour financer tout ou partie de leurs besoins. A titre d’exemple, beaucoup d’associations s’en servent pour mener à bien certaines initiatives. Dans ce cas précis, ces établissements comptent sur la générosité de publics défenseurs de leur cause. Pour les entreprises souhaitant adopter un fonctionnement similaire, le prêt participatif peut aussi constituer une option adéquate.

Emprunter aux particuliers pour se développer : le crowdlending

Les sociétés déjà installées peuvent employer une technique similaire : le crowdlending. Signifiant littéralement « prêt participatif », ce mode de financement se présente sous la même forme que le crowdfunding, c’est-à-dire sur une plateforme en ligne. Il consiste, en revanche, à demander un prêt et non un don, à des particuliers qui recevront des bénéfices en échange de leur investissement. Le crowdlending semble mieux adapté aux entreprises et permet d’emprunter à des personnes intéressées plutôt qu’à une banque. Des bénéfices restent à verser aux prêteurs dans les deux cas mais la solution communautaire paraît souvent plus humaine et personnalisée. Le prêt participatif se déroule sur la toile, au travers de plateformes comme Bolden ou Unilend. Ces serveurs présentent les différents projets auxquels les investisseurs accordent une somme de leur choix. Les demandeurs proposent également un taux d’intérêt afin de permettre aux à ceux qui souhaitent financer d’estimer le montant de leurs gains plus facilement. Les TPE/PME réalisant déjà un bon chiffre d’affaires raffolent de cette pratique, qui leur confère la possibilité de se financer rapidement auprès d’investisseurs impliqués.

Le crowd-equity pour attribuer des actions aux investisseurs en ligne

Ce mode de financement attribue directement des parts d’une société à ses investisseurs. Idéal pour les start-up en gestation, le crowd-equity, ou crowdfunding en capital, confère à l’internaute des actions dans la société qu’il finance. Egalement présenté sous la forme d’une plateforme participative, le crowd-equity représente un moyen de lever des fonds rapidement pour mettre au point un nouveau produit, service ou encore recruter du personnel. Le financement avec participation s’adresse aux jeunes pousses souhaitant toucher des investisseurs potentiels, de futurs clients ou même des groupes d’intérêts prêts à assumer un risque financier. La rétribution des donateurs-actionnaires ne rapporte que si la société rencontre le succès ! Les plus célèbres plateformes de crowdfunding en capital demeurent Wiseed, Anaxago, SmartAngels et Sowefund. Ces dispositifs offrent la possibilité aux investisseurs de prendre part eux-mêmes à l’entreprise : en acquérant une action, ils gagnent également une voix de participation.

Le financement participatif, réellement bénéfique aux entreprises ?

Ces trois modes de financement participatif rencontrent un succès grandissant. Véritable alternative au prêt bancaire, ils offrent une plus grande liberté aux investisseurs comme aux entreprises. Les sites comme MyMajorCompany (célèbre plateforme de crowdfunding, ndlr) existent parfois depuis une dizaine d’années mais cartonnent depuis moins longtemps. Ce mode de financement entre petit à petit dans les mœurs : fin 2015, plus de 2 300 000 Français auraient déjà participé au moins une fois sur l’une de ces plateformes. Le montant des fonds collectés ne cesse d’augmenter. Entre 2014 et 2015, il a littéralement doublé pour passer de 152 millions d’euros à 296,8 millions d’euros.
Si les associations recourent de plus en plus au financement participatif, qui leur réussit, les entreprises semblent aussi tirer leur épingle du jeu. 94% des demandes de prêts et 99% des demandes d’investissement provenaient de firmes en 2015. Le taux de réussite se révèle très encourageant : 60% des dons avec contreparties se révèlent gagnants contre 90% dans les autres familles réunies.

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