Les nouveaux business model ont le vent en poupe et attire de nombreux investisseurs notamment dans les start-ups françaises qui connaissent un engouement sur la scène internationale. Les levées de fonds ont des montants de plus en plus élevés et le succès semble au rendez-vous. Cependant, certaines critiques émergent qui mettent en avant un dysfonctionnement qui pourrait bien être réel.
Des entreprises qui ne font plus de bénéfices
Le nombre de cas d’entreprises, qui ne font jamais de bénéfices et qui enchaînent des pertes qu’on pourrait même dire record chaque année, explose. Ces entreprises ne survivent que grâce à l’apport toujours important de capitaux et il semble parfois qu’elles n’ont même pas trouvé de business model viable encore aujourd’hui, des dizaines d’années après leur lancement. La logique est relativement simple : il s’agit du fameux « Winner Take All » autrement dit que le premier arrivé sur le marché remporterait l’ensemble de celui-ci. Pourquoi pas pourrait-on se dire à la limite en pensant de la manière suivante : inspiré de grandes Success Story qui ont mis en avant d’abord la capacité à drainer de l’utilisateur comme Google ou encore Facebook puis à gagner de l’argent, le concept peut séduire. Sauf qu’il semble que le business model n’arrive jamais et on peut se demander si ce sera le cas un jour.
En attendant, ces sociétés jouent souvent avec la guerre des prix contre des acteurs qui eux respectent le fait de gagner de l’argent et elles ne font au final que faire de la vente à perte même si elle n’est pas caractérisée comme telle. Sous prétexte de l’atteinte d’un point mort dont on ne voit pas la fin, elles pratiquent des prix très bas et perdent de l’argent. Rappelons que la vente à perte est interdite et qu’il semble juste qu’elles contournent la difficulté sous prétexte d’être dans le service. Bref une manière de faire plus que douteuse et qui pourrait rappeler des manières de procéder anticoncurrentielles.
Des business model basés sur du faux entrepreneuriat
Si certains business model sont bâtis sur une véritable volonté d’indépendance, force est de constater que les nouveaux sont conçus pour, non répondre à une volonté d’indépendance ou de liberté, mais tout simplement par obligation. Ces sociétés semblent se baser sur un entrepreneuriat plus ou moins forcé afin de trouver du boulot qui ne fait que prendre l’apparence d’un choix et qui finalement remplace des métiers qui existaient déjà auparavant sous forme salariale avec de meilleures conditions au profit de ce qui ressemble à de l’exploitation. Il s’agit tout simplement d’utiliser des mots différents et de donner un semblant de liberté sous prétexte d’offrir un service alors que celui qui réalise le service semble clairement sous les ordres de la société en question.
Quelle en est la raison ?
Sauf que le principe d’une personne qui devient indépendante est, qu’en général, elle se retrouve mieux payée de cette manière que si elle n’était salariée afin de couvrir les charges mais surtout parce qu’elle absorbe la majorité des gains. La contrepartie de ce surplus est en général de couvrir le risque.
Or, aujourd’hui les plateformes, dont nous parlons dans cet article, ne déleste pas l’indépendant de contraintes externes sauf celle de l’apport de clients mais a contrario, elles imposent bon nombre de règles à l’apport client qui ressemble très étrangement à un pouvoir de direction. On pensera à la livraison ou encore à bon nombre de plateformes VTC et on peut se demander comment elles comptent évoluer même si rappelons-le tout le monde dans ce domaine n’est pas concerné.
On comprend qu’elles rendent un service qui peut être utile et qu’elles existent dans certains cas comme là où d’autres solutions alternatives n’existent pas comme le covoiturage par exemple. Ce dernier n’existerait probablement pas sans ce type de plateforme. En revanche, dans des métiers qui préexistaient, la question peut réellement se poser et interroge sur la destruction d’emplois plutôt que la création d’emplois.
L’absence de production d’un service en soi / de produits
Ce qui commence de plus en plus à être critiqué en dernier point dans les nouveaux business model, c’est que finalement bon nombre de ses business models sont basés sur du vide. Autrement dit, qu’ils ne font rien en eux-mêmes à part rendre service à ceux qui font la prestation. Ils ne produisent aucun des produits, n’ont aucun stock et ne produisent rien de la prestation finale. Ils représentent des interfaces vides.
Si cela ne choque pas dans un premier temps, il faut considérer qu’aujourd’hui ce sont ce type de business models, qui semble gagner le plus d’argent et qui peut choquer au final, reste de se dire que ceux qui produisent la prestation ou le produit ne captent qu’une valeur résiduelle de la somme totalement payée et non l’inverse. Pourtant sans ceux qui réalisent le produit ou la prestation, l’autre n’aurait aucune raison d’exister. Un phénomène qui entraîne des critiques que chacun pourra apprécier selon la situation où il se trouve.