Créer sa société en France n’est pas si compliquée, contrairement à ce que l’on pourrait croire. Ce dossier a pour objet de vous expliquer quelques-unes des étapes juridiques essentielles que vous devrez effectuer pour que votre entreprise ait une existence légale, tout en vous donnant des recommandations et pratiques d’expert.
Dans cette première partie, nous attirons votre attention sur le fait qu’il demeure important de ne pas vouloir aller trop vite dans les démarches de création.
Le plus difficile quand on crée, c’est l’idée
La véritable problématique de la création d’entreprise, c’est de trouver une idée qui réponde à un besoin, qui va simplifier la vie des consommateurs et générer suffisamment de chiffre d’affaires pour que la société puisse se développer. Il faut aussi que le marché soit prêt. On parle beaucoup de produits ou de services innovants mais il n’y a pas qu’eux qui peuvent simplifier le quotidien des consommateurs ou des entreprises. Cela peut être tout simplement l’amélioration de l’existant.
Une fois que votre idée est aboutie, la partie création en elle-même n’est pas très compliquée, à condition de ne pas sauter d’étape essentielle.
Existe-t-il des raccourcis pour créer sa société plus rapidement ?
D’un point de vue juridique et financier, une création de société se prépare, et il ne faut pas voir cela comme une contrainte. Préparer une création d’entreprise c’est mettre toutes les chances de son côté. Nous sommes fréquemment interrogées sur l’existence de raccourcis à la création : les entrepreneurs veulent aller vite, ils ont raison. Les entrepreneurs veulent gagner du temps et de l’argent pour pouvoir se consacrer pleinement au développement de leur entreprise : c’est précisément là qu’il faut faire attention.
Sauter l’étape d’un business plan par exemple ne constitue pas un gain de temps. Au contraire, préparer un business plan solide permettra au créateur de mettre toutes les chances de son côté pour préparer au mieux son lancement. Il pourra notamment vérifier la viabilité de son projet et procéder aux ajustements nécessaires. Il sera en mesure de présenter son projet à ses partenaires et à ses associés, de convaincre les banquiers et investisseurs de lui faire confiance.
Les aspects juridiques à bien observer
Concentrons-nous quelques instants sur les aspects purement juridiques de la création d’entreprise. Les entrepreneurs nous disent souvent « je n’ai pas le temps pour ça », et ils survolent certains aspects. Évidemment, le droit ne passionne pas tout le monde. Mais négliger les aspects juridiques d’une création en choisissant par exemple des modèles de statuts gratuits pour gagner du temps et de l’argent semble un mauvais calcul. Les statuts d’une société demeurent un acte essentiel de la création d’entreprise. Ils organisent notamment la répartition des pouvoirs dans la société et passer trop vite sur ces étapes mettra les fondateurs dans une situation à risque pour le futur, notamment en cas d’entrée d’investisseurs.
Nous rencontrons régulièrement des créateurs qui regrettent amèrement de ne pas s’être penchés sur les clauses d’agrément ou de préemption, les clauses d’exclusion des associés ou d’autres, au moment du lancement de leur projet. Ceux-là ont parfois été évincés par leurs propres associés. Il est donc très important de prendre le temps de comprendre ce que contiennent vos statuts.
Tous les projets de création d’entreprise ayant leurs spécificités, il est essentiel de prendre le temps de vous informer, de comprendre et de prévoir les clauses qui protègent le mieux vos intérêts. Là encore, attention aux raccourcis. Sur internet, le meilleur côtoie le pire. Ne consultez pas des sites avec des auteurs inconnus, sans formation ni expérience juridique, ils vous mettent à risque. Vérifiez la fiabilité de vos sources d’informations et vos sources documentaires, c’est très important et c’est normal : ce n’est pas une question de défiance, c’est une question de prudence.
Lorsque l’on gère les aspects juridiques d’une société il faut donc faire les bons choix : attention aux mauvais gains de temps et d’argent.
La suite de cette tribune : Créer sa société, ce n’est pas si compliqué ! (partie 2)