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Crédit bancaire : quelles évolutions pour les PME ?

Crédit bancaire : quelles évolutions pour les PME ?

Si la crise financière de l’automne 2008 a profondément marqué l’environnement économique, les banques semblent vouloir entretenir de bonnes relations avec les PME. Mais qu’en est-il au niveau du crédit bancaire ? Accordent-elles davantage de crédits ? Y a-t-il des solutions complémentaires ? Quels dispositifs d’accompagnement pour les entreprises ? 

Pour les banques françaises, le financement de l’économie demeure leur « priorité stratégique » et cela passe, bien entendu, par les entreprises. Plus d’un million d’entre elles se financent par le crédit, selon la Fédération Bancaire Française (FBF). « Par sa solidité et sa capacité à financer les projets des particuliers et des entreprises, l’industrie bancaire française est un atout pour l’économie du pays. Le moteur du crédit fonctionne bien, et les banques françaises financent chaque heure l’équivalent de 150 logements et deux rames de train régional ! », s’enthousiasme la présidente de la FBF, Marie-Anne Barbat-Layani. Sur l’année 2016, près de 2 169 milliards d’euros d’encours de crédits étaient totalisés, professionnels et particuliers confondus, soit une croissance de 4,4 % sur un an.

La tendance à l’octroi de crédits, en faveur des PME

Avec 866 millions d’euros de nouveaux crédits octroyés aux entreprises par jour, contre 700 millions en 2016, ce sont, chaque heure, 36 millions d’euros qui sont mobilisés, d’après la FBF. Il faut également savoir que la moitié des crédits accordés aux entreprises revient aux PME. Plus de 385,1 milliards d’euros de crédits ont été mobilisés l’année dernière, soit 2,7 % de plus qu’en 2015, pour près de 1,1 million de TPE/PME en France. Environ 7 % des PME ont émis, la même année, une demande pour un nouveau crédit de trésorerie et 23 % pour un crédit d’investissement, pour lequel la demande s’avère deux fois plus forte que celle effectuée par les TPE. Sur le premier trimestre 2017, on recense près de 94 % des PME qui obtiennent le crédit d’investissement demandé, soit plus de 9 PME sur 10. En ce qui concerne le financement de leur trésorerie, le taux s’avère de 82 %, ce qui représente environ 8 PME sur 10. 

Les banques françaises prêtent plus que celles de la zone euro…

Depuis 2013, les crédits accordés aux entreprises ont progressé de plus de 5 %. Ceux de la zone euro, quant à eux, affichent une croissance de 2 %, qui n’est devenue positive qu’à la mi-2015. « Un atout de la France dont on parle rarement : nous avons un système bancaire solide, nous avons les volumes de crédit les plus dynamiques d’Europe – pour les entreprises comme pour les ménages – et nous avons les taux du crédit les plus bas d’Europe », lance François Villeroy de Galhau, Gouverneur Banque de France. Pour les PME, les taux d’intérêts pratiqués pour les nouveaux crédits restent, depuis 2008, relativement bas avec un taux de 1,77 %, contre 2,31 % pour la moyenne de la zone euro. La totalité des crédits issus des établissements bancaires en France représenterait d’ailleurs plus de 20 % de ceux accordés dans la zone euro. Pour atteindre un tel taux, les banques prennent des risques. Si son coût s’avérait de 10,3 milliards d’euros l’année dernière, il reste néanmoins maîtrisé puisqu’il a nettement diminué sur plusieurs années, affichant une décroissance de 20 % par rapport à 2015.

Des solutions de financement complémentaires

Si les banques ne sont pas toujours en mesure de prendre en charge chacun des dossiers, des solutions complémentaires peuvent être adoptées. Simplement, votre banquier pourrait, en cas de difficulté, vous octroyer des facilités de caisse ou l’autorisation d’un découvert plus large. Autrement, des solutions plus complexes existent. La première repose sur la cession de créance, qui consiste à transmettre sa créance à la banque qui vous reversera le montant équivalent, en échange d’une commission. Notez que dans le cas où votre débiteur serait considéré comme « en défaillance », vous êtes toutefois solidairement responsable, ce qui signifie que la banque pourrait vous réclamer tout ou partie de la somme due. L’affacturage, quant à lui, renvoie au fait de vendre une facture client à son établissement bancaire. À l’inverse de la cession de créance, ce dernier rachète la dette puis vous reverse le montant de la facture, moins une commission. L’avantage s’avère que vous n’êtes plus solidairement responsable mais, en principe, la commission se révèle assez élevée étant donné que la banque assume le risque d’impayé. Pouvant être assimilé à une avance de trésorerie, l’escompte reste aussi à considérer. En échange de la cession d’un effet de commerce, incluant taux d’intérêts et commission, la banque vous reverse ainsi le montant d’une dette client, sur facture.

Les aides publiques, autre alternative ?

Pour soutenir la création mais aussi le développement des entreprises, l’État a mis en place des dispositifs d’aide aux PME. Le Codefi (Comité départemental d’examen des problèmes de financement des entreprises) se place comme un moyen d’obtenir des prêts. Une sorte de médiateur entre les administrations fiscales et sociales, et les banques, qui finance également les diagnostics ou audits allant jusqu’à 40 000 euros et/ou les plans de restructuration, dont le plafond n’excède pas les 800 000 euros. Ordinaires ou participatifs, ces prêts restent toutefois réservés aux entreprises de moins de 400 salariés. On remarque aussi le Ciri, équivalent du Codefi, mais destiné aux entreprises de plus de 400 salariés. Enfin, la Bpifrance, une Banque publique d’investissement, propose des prêts à taux zéro, des avances remboursables sur CIR (Crédit Impôt Recherche) ou encore des subventions. Pour en savoir plus sur la nature de ces aides, les CCI (Chambres de Commerce et Industrie) et CMA (Chambre des Métiers et de l’Artisanat) restent de bons indicateurs.

Une volonté d’accompagnement des PME par les banques

Quatre mesures, à la mi-2016, visant à améliorer la transparence et la lisibilité des tarifs des produits de financement court terme ont été prises par la FBF : « la réalisation d’un glossaire pour mieux comprendre la tarification de chaque solution présentée dans les plaquettes » ; « la mise en place d’une nouvelle présentation des lignes tarifaires par produit de financement court terme sur les plaquettes à destination des professionnels et des TPE » ; « la proposition systématique d’un rendez-vous annuel entre le professionnel/dirigeant de TPE et son banquier pour faire le point sur ses besoins de financement court terme » ; ainsi que « la création d’un nouveau service d’information récapitulant de façon agrégée les frais annuels payés en 2017 pour les produits de financement court terme les plus utilisés ». La création d’un site pratique dédié : www.aveclespme.fr, facilite également l’échange d’informations entre le FBF et les PME. Une marque de plus, dans un marché concurrentiel, de l’engagement d’accompagnement pris par les banques françaises.

Ces dernières semblent donc répondre aux besoins des entreprises, qu’il s’agisse de crédit d’investissement ou de trésorerie, et les risques demeurent maîtrisés, dans une logique de « crédit responsable ».

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