Grisel Lamotte est entrepreneure depuis désormais trois ans. Avec son entreprise, CM Plus France, elle entend répondre aux besoins des entrepreneurs en matière de relation clients notamment sur le retard de paiement des factures. Grâce à son parcours, la chef d’entreprise a plus d’un conseil dans son sac et se fait une joie de les partager.
C’est en septembre 2013 que Grisel Lamotte met au monde sa société CM Plus France. À travers cette création, un objectif : accompagner les entreprises, répondre à leur problématique de cash par le conseil et l’opérationnel.
« Une entreprise peut avoir beaucoup de clients et tous les suivre peut s’avérer une tâche difficile. Nous intervenons à ce moment-là. », explique l’entrepreneure. « On appelle les clients au nom de l’entreprise. Nous sommes souvent un renfort pour le service comptabilité de la société en question. À travers les nombreuses informations que nous recevons, on peut détecter la source des retards de paiements. Si les processus utilisés ne sont pas efficaces, nous pouvons réorienter le client sur sa manière de fonctionner. On nous soulève des problèmes, on recherche et propose des solutions adaptées. »
Entreprendre : une envie venue au fil du temps
Bien avant d’envisager l’entrepreneuriat, Grisel Lamotte sort diplômée de faculté de droit et commence à travailler dans un cabinet de recouvrement, où elle s’occupe notamment de contentieux, de la gestion des assignations, de procédures judiciaires… Mais au fond d’elle, Grisel sait que ce n’est pas réellement ce qu’elle souhaite faire, elle est plus attirée par la négociation.
Elle s’engage, peu de temps après, dans une entreprise où elle occupe le poste d’adjointe crédit manager. C’est l’avant-dernier poste qu’occupe Grisel avant de se lancer sur la pente de l’entrepreneuriat. Alors qu’elle passe par la case chômage, la future chef d’entreprise est contactée par une de ses connaissances qui lui propose de rejoindre sa société afin qu’elle s’occupe de la trésorerie. Elle accepte et y travaille pendant un moment, au cours duquel elle se rend compte que le business model de cette enseigne est enviable. Cela l’inspire et lui donne progressivement des idées pour mettre en place un projet qui commence à naître dans son esprit. À la fin de sa mission, Grisel en est sûre : elle désire entreprendre.
Le bonheur sur le plan professionnel, mais aussi personnel
Aujourd’hui, Grisel a réussi. Au bout de sa troisième année, CM Plus France réalise un chiffre d’affaires d’environ 60 000 euros, contre 20 000 euros en 2014. Au fil de l’aventure, l’entrepreneure a su s’adapter. La mise en place d’un outil informatique, un logiciel de recouvrement, lui a permis de mieux se structurer et de gagner du temps. Grisel a également revue le modèle de son offre, désormais restreinte aux TPE/PME justifiant d’au moins trois ans d’existence et réalisant au minimum 500 000 euros de chiffre d’affaires. Un service qui propose soit du nettoyage de grands livres, soit la gestion du suivi de factures. Et côté réseau, elle entend bien développer ses partenariats basés sur Paris ainsi qu’en Normandie, d’où elle est originaire, afin d’augmenter le nombre de ses clients.
Mais le plus grand succès de cette fondatrice n’est pas seulement professionnel. À 42 ans, Grisel est trois fois maman. Et le petit dernier est arrivé en même temps que la création de son entreprise. L’occasion pour la créatrice de revenir, sourire aux lèvres, sur une anecdote originale.
« Au moment de la création de mon entreprise, je venais d’accoucher. J’imposais donc aux banquiers et avocats que j’allais rencontrer en rendez-vous, la présence d’un nourrisson, qu’il fallait souvent alimenter et bercer. », raconte-t-elle. L’expérience ne l’a bien sûr pas empêché de mener les deux projets de fronts, puisque CM Plus France a vu le jour au mois de septembre 2013, au moment même où son nouveau-né soufflait les bougies pour ses six mois d’existence. Une belle histoire.
Trois questions à … Grisel Lamotte
Être une femme, cela a-t-il été un frein pour vous dans votre parcours entrepreneurial ?
Je pense que le sexe d’une personne ne compte pas lorsque l’on parle d’entrepreneuriat. Ce qui compte réellement, ce sont les compétences d’une personne. Ce qui bloque souvent chez les femmes-entrepreneures, c’est l’idée qu’elles se font d’elles-mêmes. Je crois que finalement, les disparités entre hommes et femmes existent de moins en moins dans l’entrepreneuriat mais peut-être un peu plus dans le salariat.
Que vous a apporté l’entrepreneuriat jusqu’à présent ?
Je dois avouer que j’ai découvert des activités et des milieux professionnels que je ne connaissais pas. En termes d’enrichissement, cela a été plus que satisfaisant. Mais j’ai aussi vécu des déceptions, comme par exemple celle d’avoir une idée et de s’apercevoir par la suite que la réaliténe vous permettra pas de parvenir à la concrétiser… Parfois, on peut se dire : « j’ai un super service et les clients vont tomber tout seul ! », mais ce n’est absolument pas le cas. On envoie ses premiers devis et on se dit : « super, j’ai un client !», alors qu’en réalité le devis reste juste une manière de prospecter et le client peut refuser votre offre. Je constate qu’il faut beaucoup d’humilité quand on est entrepreneure.
Quelle est votre méthode pour vous évader de la sphère professionnelle ?
La famille m’aide beaucoup car elle représente un sas d’aération. Quand je suis avec elle, j’adopte un principe simple : entre 18h et 20h, je ne réponds plus au téléphone, car je passe du temps avec mes enfants. Je ne réfléchis plus, je ne pense plus je ne fais rien de relatif au business. En revanche à 20h, tout reprend à nouveau. Ce qui demeure important, c’est que j’aurais eu 2 heures de temps où je suis loin du professionnel et cela fait du bien !