Les créations d’entreprise se sont multipliées en une décennie et ont transformé le paysage de l’entrepreneuriat. L’échec qui était un sujet tabou particulièrement dans l’hexagone, a pris une nouvelle connotation. Il est associé aujourd’hui à des mots comme rebond, défi, challenge qui dévoile un créateur qui n’a pas peur de se lancer dans une entreprise et de prendre des risques. Les nouveaux entrepreneurs sont sortis du carcan des entreprises instituées traditionnellement par une hiérarchie sociale qui laissait peu de place à l’innovation. Looks différents, méthodes de gestion et de management renouvelées… Les caractéristiques demeurent nombreuses ! Mais quelles sont les réelles différences ?
Des nouveaux codes vestimentaires
Eh oui ! Exit l’entrepreneur avec une image austère, surveillant du haut de son balcon ses salariés et portant tous les jours un costume cravate afin de se différencier de ses équipes. Ce dernier a laissé la place à toute une génération d’entrepreneurs qui considèrent que « l’habit ne fait pas le moine » et que les salariés constituent les véritables ressources de l’entreprise.
Le nouveau dirigeant a délaissé ses vêtements de commerciaux pour ceux du quotidien. La cravate n’est plus à la mode !!! À l’inverse, porter un jean, une chemise et un haut de veste est, aujourd’hui, devenu la manière standard de s’habiller. Ce changement s’est effectué à l’échelle internationale. Pour preuve, Mark Zuckerberg, le mythique fondateur de Facebook lui-même, déclarait lors d’une séance de questions/réponses : « Je n’ai pas d’énergie à gaspiller dans des choses aussi futiles de ma vie personnelle. Je dois prendre le minimum de décisions en dehors de celles qui servent la communauté Facebook ».
Une petite anecdote qui rappelle la manière de penser d’un autre visionnaire, Steve Jobs, le fondateur de la célèbre marque informatique Apple. Mais les entrepreneurs français ne sont pas en reste. Il suffit d’évoquer Xavier Niel, fondateur de Free ou encore Jacques-Antoine Granjon de vente-privee.com, qui ont tous deux gardé leur propre style. Mais attention à ne pas se tromper : le look « à la cool » ne traduit pas de la négligence de la part de ceux qui l’adoptent, mais bel et bien un changement de mentalité.
Un dirigeant ultra-connecté
Le dirigeant d’aujourd’hui n’est plus le même que celui d’hier. Rarement isolé, on peut régulièrement l’apercevoir avec son smartphone à portée de main, que ce soit en conférence, dans les transports ou bien en vacances. Il utilise les nouvelles technologies et partage constamment avec son réseau des informations, dont la nature peut d’ailleurs être professionnelle ou personnelle suivant les cas. Ce créateur des temps modernes reste rarement présent sur l’ensemble des réseaux sociaux, car il en privilégie, en général, un seul par rapport aux autres.
Ultra-connecté, l’entrepreneur « à la page » répond rapidement à ses e-mails, souvent de manière succincte, ce qui peut surprendre quand on sait à quel point l’emploi du temps d’un créateur se remplit. Il s’informe en permanence des actualités afin de rester le plus possible au courant de ce qui se passe autour de lui et ne pas rater une information essentielle qui pourrait lui donner une idée pour son business.
Une prise en compte de l’opinion des salariés
Le dirigeant moderne ne considère plus le salarié comme une simple machine. Il reste convaincu que l’ensemble de l’équipe constitue le moteur essentiel de l’entreprise, ce qui lui permet d’avancer. La société ne pourra se développer au-delà d’une certaine échelle sans les compétences d’une équipe au service du projet. Gardien de la vision stratégique, l’entrepreneur prend en compte les opinions de chacun, surtout quand il s’agit d’innovations liées aux difficultés rencontrées sur le poste de travail. Il sait également que l’implication des collaborateurs peut devenir un avantage concurrentiel important. Par ailleurs, le sentiment d’appartenance à l’entreprise lui paraît essentiel et il s’attache ainsi à impliquer ses collaborateurs autant que possible dans les décisions stratégiques.
Les entrepreneurs soutiennent la communauté
Le chef d’entreprise actuel n’hésite pas à donner son opinion et défend avant tout la cause entrepreneuriale. Il ne rechigne pas à condamner ce qui nuit à la communauté et peut même parfois s’opposer aux politiques en place lorsqu’il ressent une injustice. Conscient des difficultés de l’exercice, le nouvel entrepreneur investit dans les start-ups et soutient ceux qui démarrent. En témoignent les nombreux fonds constitués par les entrepreneurs à succès qui investissent du temps et de l’argent. L’entrepreneur moderne possède aussi l’avantage d’être de plus en plus apprécié par l’opinion publique, notamment depuis la loi de 2009 sur le statut d’auto-entrepreneur qui a permis de populariser et de démythifier la fonction. Nombreux ont pu tenter l’aventure et constater qu’il ne s’agit guère d’un monde de privilégiés mais d’une expérience à haut risque et néanmoins très enrichissante.
L’innovation permanente au service du client
Le nouvel entrepreneur en demeure persuadé, c’est dans l’innovation permanente et dans la la satisfaction du client que réside la clé de la pérennité de son entreprise. À ce titre, il n’hésite pas à mettre en place des processus afin d’améliorer son produit en permanence. Fervent supporter de méthodes comme le « Lean start-up », il reste conscient que sortir immédiatement le produit parfait n’est pas possible, car ce dernier doit évoluer avec le temps et s’adapter aux modes de consommation qui évoluent en permanence.
L’entrepreneur « à la page » croit fortement que la confrontation au marché permet également de mieux adapter le produit. En ce sens, il n’hésite pas à remettre en cause ses propres aprioris en fonction de l’opinion de ses clients s’il la juge pertinente ou s’il constate une transformation de son environnement. Il se veut réactif et espère répondre au plus proche du besoin du consommateur avant même que celui-ci ne lui en fasse part. Il espère parfois même inventer la consommation de demain.
Un management plutôt cool
Distributeurs de boissons, repas communs, présence d’objets permettant de se relaxer comme un baby-foot ou un billard, rien ne semble trop bon pour les salariés. Il essaie autant que possible d’améliorer le cadre de travail. Conscient de la limite de l’exercice et qu’une ambiance à la cool ne signifie pas que tout le monde fasse n’importe quoi, il remixe parfois les règles en proposant des horaires totalement flexibles ou des congés illimités, du moment que les objectifs sont atteints.