Quand le coronavirus provoque des bad buzz en tous genres

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L’épidémie de coronavirus qui a débuté en décembre 2019 dans la ville de Wuhan, en Chine centrale, s’est progressivement propagée autour de la planète. Quelques sociétés et individus peu scrupuleux tirent parti de cette épidémie exponentielle pour leur profit quand d’autres en deviennent des victimes collatérales, malgré eux. Voici une sélection des bad buzz les plus affligeants autour du COVID-19.

L’apparition d’une cryptomonnaie pariant sur le COVID-19.

On pourrait croire à une mauvaise blague ou simplement à une rumeur sans fondement… Pourtant, fin février, l’univers des monnaies virtuelles a vu apparaître une nouvelle cryptomonnaie des plus mauvais goûts, prénommée « le CoronaCoin ». Lancée le 20 février via la plateforme de discussion Reddit et maintenant via le site coronatoken.org, elle repose sur un principe des plus immoraux en pariant sur la propagation du coronavirus et sur le nombre de victimes qui pourraient y succomber.

Plus le nombre de victimes du coronavirus prendra de l’ampleur, plus la valeur de cette cryptomonnaie progressera. L’un de ces sept créateurs morbides, Sunny Kemp, l’a présentée comme « la première blockchain au monde qui suit la propagation du virus sur la base de sa fourniture de jeton. La réserve de jetons a commencé à 7,6 milliards (qui correspond au chiffre de la population mondiale, nldr) et est brûlée tous les deux jours pour suivre les statistiques officielles de l’OMS ».

Pour faire passer ce business douteux comme une manœuvre de solidarité, ces instigateurs ont précisé que le CoronaCoin avait été lancé pour contribuer à « l’effet de secours » et que 20 % des recettes seront reversés à des associations et œuvres de bienfaisance comme la Croix-Rouge. Selon le site ethplorer.io, qui permet de suivre les différentes transactions des cryptomonnaies, dès les premiers jours de son apparition, 731 personnes se sont accaparées cette « CoronaCoin » et ils sont plus de 1 798 en fin mars.

Les arnaques autour des masques, gels et autres produits se multiplient.

De nombreux arnaqueurs et escrocs fleurissent sur internet promettant plusieurs quantités de masques et de gels hydroalcooliques, agitant des médicaments miracles ou mettant en place de fausses cagnottes de soutien aux soignants ou aux malades. Une société pharmaceutique rouennaise, Cerp Rouen, vient d’ailleurs de tomber dans l’un de leurs pièges, devant l’une des entreprises victimes les plus escroquées aujourd’hui en France, autour du COV-19. Elle avait passé quelques semaines auparavant une commande d’un million de masques de protection et de gels hydroalcooliques auprès de ce qu’elle pensait être son fournisseur habituel, mais en réalité, elle se trouvait être une société fantôme qui avait usurpé l’identité de son fournisseur. La commande n’est jamais arrivée, avec en prime, une perte de plus de 6,6 millions d’euros. Une enquête pour « escroquerie » et « faux et usage de faux » a été ouverte le 16 mars afin de retrouver les responsables de cette malversation.

Europol, agence européenne de police criminelle a mené depuis début mars une grande opération pour lutter contre ces arnaques et a dévoilé quelques chiffres le 25 mars : dans 90 pays, 4,4 millions de faux médicaments ont été saisis, 37 groupes de criminalité organisée ont été démantelés, 121 personnes ont été arrêtées et 2 500 sites web, réseaux sociaux et annonces en ligne renvoyant vers des produits liés au Covid-19 ont été fermés.

La bière Corona, victime collatérale de la crise, malgré elle.

Si les blagues et autres plaisanteries sur la célèbre bière mexicaine Corona se sont multipliées depuis plusieurs semaines sur les réseaux sociaux pour détendre une atmosphère lourde, l’heure n’est pas à la rigolade pour la marque de boisson alcoolisée. La société productrice, Constellation Brands, a vu son image fortement bouleversée, notamment aux États-Unis à cause de son association malheureuse avec le nom du virus. C’est ce que démontre un sondage publié par la société internationale d’étude de marché YouGov, le 26 février. Alors qu’elle disposait d’une forte popularité auprès des Américains à l’été 2019 avec 80 % d’opinions positives, elle chute aujourd’hui sous la barre des 50 %. Seulement 5 % des Américains interrogés comptaient acheter de la Corona, au moment du début de la médiatisation de l’épidémie de coronavirus. L’entreprise estime que sa perte de revenus pourrait atteindre plus de 285 millions de dollars.

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