La Coopérative d’Activités et d’Emploi (CAE) est une entreprise multi-activités qui rassemble de 20 à plus de 400 personnes. Ouverte à tous, elle s’adresse à toutes celles et ceux qui souhaitent poursuivre un projet entrepreneurial sans pour autant vouloir créer une entreprise.
Chaque entrepreneur(e), au sein d’une Coopérative d’Activités et d’Emploi (CAE) développe son activité économique en toute autonomie dans une entreprise qui correspond à ses aspirations, qu’il partage avec d’autres entrepreneur(e)s ayant des compétences et des projets très diversifiés.
L’intérêt majeur de la CAE est d’offrir un statut « d’entrepreneur salarié » qui permet de percevoir un salaire et de bénéficier de la couverture sociale d’un salarié classique.Les coopératives d’activités et d’emploi (CAE) constituent un concept original permettant à un porteur de projet de tester son activité en toute sécurité.
A savoir !
La loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire définit le cadre général de fonctionnement d’une CAE. Le décret du 27 octobre 2015 précise les modalités d’organisation et de fonctionnement des CAE. Ses dispositions entrent en vigueur le 1er janvier 2016.
Une entreprise ouverte à tous…
Il n’existe pas de sélection des projets selon des critères de rentabilité économique : on rejoint la CAE dès que l’on se sent prêt à se lancer. La plupart de projets relèvent de cinq grands secteurs : les NTIC, les services aux entreprises, le commerce, l’artisanat et l’artisanat d’art, les services aux particuliers.
Chaque entrepreneur bénéficie d’emblée d’un accompagnement individuel et collectif pour l’aider à mettre son activité sur les rails et à commercialiser, sous sa propre marque, ses produits ou services. Cet accompagnement est financé conventionnellement par les partenaires publics de la coopérative, collectivités territoriales ou services de l’état, comme n’importe quel autre dispositif d’aide à la création entrepreneuriale.
Dès les premières facturations, la CAE contracte avec l’entrepreneur un CDI.
Le salaire, qui est fonction de son chiffre d’affaires, est faible au départ mais stable et lissé dans le temps. Il est revu à la hausse d’un commun accord, chaque fois qu’est fait le constat d’un développement de l’activité. L’accompagnement s’inscrit dans la durée, de même que le développement du projet : l’entrepreneur apprend son « métier d’entrepreneur » en le pratiquant, avec l’appui de l’équipe qui anime la coopérative, et celui d’autres entrepreneurs salariés (c’est « l’accompagnement mutuel »).
Juridiquement et socialement, les entrepreneurs sont des salariés : c’est la coopérative qui facture, encaisse les règlements et porte la responsabilité juridique sur tous leurs actes professionnels. Chaque entrepreneur verse 10 % de son chiffre d’affaires dans le « pot commun » afin de participer aux frais de fonctionnement de l’entreprise partagée.
Parvenu à un régime de croisière économique, il ou elle peut choisir de faire durablement de la CAE le cadre d’exercice de son métier et devenir ainsi associé (la CAE est juridiquement une SCOP), entérinant ainsi son engagement dans cette entreprise collective qui est la sienne. Bien entendu, chacun est également libre de quitter la coopérative à tout moment, parfois pour créer sa propre entreprise : la CAE lui aura alors permis de tester et lancer l’activité en toute sécurité et de le préparer à la gestion de son entreprise.
Quels sont les avantages à entreprendre en CAE ?
- Ne pas être isolé : les entrepreneurs sont accompagnés par l’équipe qui anime la CAE et s’épaulent les uns les autres, au travers d’apprentissages mutuels. Ils bénéficient ainsi de conseils professionnels adaptés et d’importants effets réseaux. De nombreuses rencontres, réunions, ateliers, formations… sont organisés pour améliorer les compétences de chacun mais aussi pour tisser des liens privilégiés avec les autres entrepreneurs.
- Pouvoir se concentrer sur la commercialisation de ses produits ou services : tous les aspects administratifs, comptables, fiscaux, assurantiels ou juridiques de l’activité sont mutualisés à échelle de la coopérative.
- Sécuriser la démarche entrepreneuriale : le cadre du salariat en CDI permet de développer son activité à son rythme, en toute sécurité, sans perdre d’éventuels droits sociaux et en lissant ses revenus et ses charges dans le temps, y compris en permettant des couvertures mutuelles de trésorerie entre activités.
- Autoriser la multi-activités : les chiffres d’affaires tirés de deux ou trois savoir-faire différents peuvent se cumuler et contribuer à la création durable de l’emploi salarié de l’entrepreneur.
- Se procurer une couverture sociale protectrice : sur son chiffre d’affaires, l’entrepreneur finance sa propre protection sociale (retraite, maladie, chômage…) à hauteur de celle de tout autre emploi salarié.
- Mutualiser certaines charges : le projet d’entrepreneuriat collectif permet de mutualiser les efforts et certaines charges.
- Autoriser des collaborations professionnelles souples et des fonctionnements de réseaux : les sous-traitances réciproques ou les collaborations, au sein d’une même entreprise juridique, sont rendues simples et souples, et permettent l’expansion des activités sans à-coups et sans risques.
Au-delà de la poursuite de son projet individuel – celui qui lui permet de gagner sa vie – l’entrepreneur est bien partie prenante d’une entreprise collective. À mesure qu’elle grandit et se renforce, la CAE met aussi en place des mécanismes de mutualisation, de protection et d’apprentissage mutuels : accords de participation et d’intéressement, incubateurs de projets collectifs, locaux partagés, actions commerciales communes, outils financiers de développement, actions de prévention des risques professionnels, etc.