7 conseils pour passer d’étudiant à entrepreneur

On apprend beaucoup de choses dans les écoles et universités. Mais il n’y a aucun diplôme qui vienne attester de la maturité d’un porteur de projet ou d’un entrepreneur. C’est bien connu, la seule chose qui soit permanente, c’est le changement. Or, pour la création et la gestion pérenne d’une entreprise, il va falloir produire l’effort, jour et nuit, si nécessaire, pour lancer sa start-up puis en assurer le développement. 

1/ Oubliez vos bulletins scolaires

Je voudrais, pour une fois, apporter un témoignage personnel : j’ai fréquenté quelques mois l’Université Libre de Bruxelles. Un jour, j’y ai été applaudi par l’amphi, pour avoir récolté la note maximale. Mais la même année, à 20 ans, je n’avais pas eu de déclic sur le droit fiscal, matière dans laquelle j’ai donc connu l’échec. Pourtant aujourd’hui, il n’est pas un jour sans que je doive réfléchir à des questions de fiscalité, pour satisfaire mes clients. En réalité, la mention « très bien » ou la mention « passable » ne signifie plus rien pour celui qui est passé du statut d’étudiant à celui d’entrepreneur pragmatique et économe, qui s’efforce de faire toujours « juste assez » et « juste à temps ».

2/ Affichez votre confiance, c’est le job !

Ce n’est pas seulement pour être à jour de sa propre liste de tâches que l’étudiant insouciant devenu chef d’entreprise doit s’imposer une discipline de fer. Faire toujours bonne figure et afficher en toutes circonstances une confiance inébranlable (au moins en apparence) fait partie du job.  L’entrepreneur doit montrer l’exemple à son équipe et rassurer les tiers : les clients, les fournisseurs et les investisseurs scrutent les hommes-clé. C’est à ce point vrai que les business angels et les banquiers s’intéressent autant sinon plus au « bonhomme » qu’à votre business model novateur, dans lequel ils ont d’ailleurs du mal à se projeter.

3/ Sautez du coq à l’âne avec aisance

A l’école, les cours sont séquentiels. Les matières se succèdent l’une après l’autre et le programme pédagogique de l’élève suit une progression logique et raisonnée. Pour le dirigeant d’entreprise, rien de tout. Les tâches, les rendez-vous, les décisions qu’il faut prendre bousculent sans arrêt les neurones du jeune patron. On attend de l’entrepreneur qu’il arbitre et tranche en permanence. Il disposera rarement de séquences longues pour travailler et réfléchir au calme. Et ses priorités peuvent changer à chaque instant.

4/ Sortez de votre zone de confort

Homme-orchestre, le jeune entrepreneur est forcément confronté à des sujets qu’il n’aime pas. Par exemple, la comptabilité. Avec un peu de chance, vous savez tirer quelques enseignements d’une liasse fiscale ou d’un bilan. Et .. cela va vous aider dans la gestion de votre jeune entreprise ! Hélas, de simples notions économiques ne vont pas suffire à faire de vous un gestionnaire. Vous devez également être capable de mesurer vos risques stratégiques et d’optimiser la trésorerie ou la fiscalité de la boîte. Il va falloir aussi trouver du temps pour lire des bouquins pas drôles, de l’argent pour payer des cours accélérés de comptabilité ou travailler avec un coach pour venir à bout des lacunes qui mettent la crédibilité d’un dirigeant en péril.

5/ Passez de la bande de copains au réseau professionnel

Au quotidien, le jeune entrepreneur a moins de chance que d’autres d’être au bistrot aux happy hours, comme du temps de la vie étudiante. Autant dire que celui qui aspire à devenir entrepreneur avant que sa jeunesse soit passée doit faire preuve d’une maturité précoce. Seul responsable de son destin, le jeune patron va parfois devoir défier la nature. Par exemple, quand, de retour d’une nuit sur un dancefloor, il découvre sur sa boîte mail, qu’au lieu d’aller dormir, il va devoir passer son dimanche à travailler, pour gérer un imprévu. Le jeune entrepreneur a de nouvelles attentes dans sa relation aux autres.

Les bières éclusées en terrasse avec de bons potes et les conversations potaches vont devoir laisser la place à la nécessité de se positionner dans des relations de réseau. Si vous avez étudié, ce sont les mêmes qui vous ont ramené à votre chambre, un jour ou vous aviez trop fait la fête qui pourront vous rendre un jour un service utile pour votre entreprise. Donner une inflexion professionnelle à une relation avec des camarades est un exercice qui demande du tact. Comme représentant de l’entreprise, le jeune dirigeant va devoir aussi se faire accepter dans le cénacle de nouvelles relations.

Créer d’indispensables liens avec des interlocuteurs-clés de votre secteur d’activité n’a rien d’une sinécure. Vos ainés et tous ceux qui sont déjà « installés » vous toisent de haut et pourtant, il faut aller au contact : certains d’entre eux peuvent beaucoup pour vous. Il va falloir faire preuve d’audace modeste. C’est ce qu’on appelle un oxymore !

6/ Dissimulez vos convictions intimes et vos excès

La jeunesse est enthousiaste et prompte à défendre ses opinions avec véhémence. Le monde de l’entreprise exige que le dirigeant sache se tenir à une neutralité de façade sur les sujets de société et les débats politiques. En effet, prendre position sur ces sujets c’est construire une segmentation. Ceux qui ne partagent pas vos avis risquent de prendre leurs distances : les prospects et clients, d’abord, et vos employés et votre banquier qui sont peut-être dans le lot. Vous ne pouvez pas vous le permettre : quand on a besoin de tout le monde, il faut savoir se taire. Il faut aborder aussi les suites fâcheuses de la diffusion sur internet d’une vidéo, prise il y a 5 ans, et dans laquelle, encore étudiant, vous brandissez le poing en criant des slogans hostiles à une cause dont, aujourd’hui vous faites la promotion, parce que les circonstances des affaires vous y ont poussé.

7/ Assumez la solitude

Comme jeune entrepreneur, vous portez votre entreprise à bout de bras. Seul ! Le temps ou les camarades de classe vous refilaient leurs notes de cours pour vous permettre de rattraper les cours séchés est révolu. Le succès entrepreneurial dépend de votre seul enthousiasme, celui qui vous pousse à explorer des pistes et à persévérer encore là où les autres auraient renoncé. A condition d’accepter d’être seul, en position de chef qui assume toutes les responsabilités, vous arriverez paradoxalement à l’être un peu moins, puisque vous donnerez envie à des personnes de collaborer avec vous.

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