Connaître les contraintes liées au projet

Les contraintes, les difficultés, les obstacles… nombreux sont ceux qui les évoquent lorsqu’ils s’adressent à un porteur de projet. Non pas pour agiter un épouvantail mais pour éviter que celui-ci ne se retrouve dans une situation inextricable pour ne pas avoir su les évaluer. Tout au long de l’année 2019, vous avez pu lire les interviews dans Dynamique qui vous montrent comment les entrepreneurs visualisent les contraintes et comment ils les utilisent pour mieux réussir.

Quel que soit le projet de création, il a pour corollaire des contraintes. Se voiler la face est un défaut qu’il faut exclure en tant que dirigeant. Cette notion de contrainte demande une analyse précise, rigoureuse en amont du projet et donc de déterminer chaque facette de ces contraintes pour ne pas avoir à renoncer à son projet.

Analyser les contraintes propres au produit ou à la prestation

Cette contrainte est normalement celle qui pose le moins de problèmes au créateur. Le produit, ou la prestation, fruit du projet, est en général également son origine. Néanmoins, s’assurer que l’on maîtrise le processus de fabrication, ou les tenants et les aboutissants de sa prestation, est le minimum vital du projet.
En effet, il faudra tenir compte par exemple des conséquences financières inhérentes au produit ou à la prestation comme le coût de la création d’une marque(logo, plaquette…), du coût du packaging et de la distribution, du coût du stockage et bien sûr de la taille du produit car plus le produit est volumineux, plus le stockage est important mais aussi de l’environnement si la fabrication du produit peut nuire par le bruit ou par des odeurs…et donc se trouver en difficultés par des plaintes du voisinage.

Cerner les contraintes de marché

Si un porteur de projet connaît en général son produit ou sa prestation, il n’est pas toujours conscient du marché dans lequel il va évoluer et il est donc nécessaire qu’il étudie les caractéristiques du produit ou de la prestation et son implantation sur le marché : innovant, en croissance, en pleine maturité, en déclin, saturé, fermé, dépendant d’un autre marché, captif, peu solvable, etc. Il conviendra par conséquent d’être particulièrement attentif aux caractéristiques du produit, et au prix appliqué. Ces éléments ne pourront pas être correctement évalués sans une analyse fine de la clientèle cible, mais aussi de la concurrence.

À ce titre, le créateur devra tenir compte de la contrainte géographique, mais aussi de son style de clientèle. Enfin, s’il y a un marché pour la vente, il y a également un marché pour les achats. Le choix des fournisseurs est une donnée primordiale, car le prix d’achat déterminera la marge commerciale, et les modalités de règlement accordées influenceront le besoin en fonds de roulement. Il devra envisager également les frais de communication et de prospection, les moyens qui permettront de se démarquer de ses concurrents.

Connaître les contraintes légales : fiscale, sociale, juridique

Créer une société est un acte juridique. Mais le fait de vendre ou d’acheter l’est également. Le créateur doit par conséquent comprendre que lancer une entreprise, et la gérer, revient à conduire une voiture, sans pour autant avoir le permis. À lui de comprendre, et d’apprendre, quelles sont les règles, quels sont les droits et les devoirs.

Rappelons que créer et gérer une entreprise a

  • une incidence fiscale (le créateur devient collecteur de la TVA, et est imposé sur ses bénéfices), 
  • une incidence sociale (le choix du statut social du dirigeant est primordial), et bien évidemment 
  • une incidence juridique (notamment en termes de responsabilités ou de réglementation qui imposent par exemple des contraintes d’aménagement des locaux). 

Enfin, si le porteur de projet a une idée innovante, il a la possibilité de la protéger et il devra s’adresser à L’INPI

Anticiper les contraintes liées aux moyens 

« L’entreprise à 1 euro », cela existe… surtout si le créateur, en plus de maîtriser parfaitement son idée, est un excellent financier, juriste, communicant, artisan, voire magicien ! En effet, une entreprise, ce sont des capitaux (ou des dettes) qui permettent de financer des investissements, nécessaires à l’activité. Néanmoins, le but premier d’une société est de gagner de l’argent, autrement dit, de générer des profits, afin d’avoir un retour sur l’investissement initial. Il paraît par conséquent évident que des études de faisabilité fiables, basées d’une part sur une observation fine du marché et du produit, et d’autre part sur des prévisions financières, juridiques et comptables, doivent être faites, en amont de toute formalité. Créer, c’est anticiper, pour mieux avancer. C’est pourquoi, il devra bien étudier les difficultés d’approvisionnement, la nécessité de constituer des stocks importants, les difficultés de recrutement de personnel compétent, l’obligation de consentir des délais de paiement importants.

N’hésitez pas à créer des grilles d’analyse qui vous permettront de supprimer tout obstacle à votre projet.

Article par PIERRE VIEILLARD | EXPERT | RÉSEAU EXCO

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