Si vous allez bientôt prendre le microphone et faire une présentation ou une intervention, sachez qu’il existe des techniques qui peuvent rendre votre intervention plus vivante. A défaut, vous pourriez bien endormir rapidement votre auditoire. Quelles sont donc ces bonnes pratiques de base pour faire un discours efficace ?
La capacité d’attention est fort limitée
Selon un communiqué de Samsung début décembre, notre capacité d’attention est passée de 12 à 8 secondes depuis l’an 2000. D’ici la fin de la décennie, on peut s’attendre à ce que la durée maximale d’un morceau de musique soit en moyenne de deux minutes. De façon plus générale, la culture s’adapte à nos capacités et accentue le problème en le faisant. Alors pour une conférence, il va falloir à l’intervenant de bonnes pratiques pour conquérir l’attention.
Commencer par une anecdote personnelle
Le début de votre conférence marque le ton pour la suite. Le double avantage de commencer par une anecdote personnelle est d’une part qu’elle vous met dans une zone confortable (celle de votre mémoire) et d’autre part qu’elle peut marquer les esprits. Il vous suffit de trouver une anecdote en lien avec votre conférence du jour et de tout simplement la raconter. Vous pouvez raconter notamment quelque chose qui vous est arrivé dans la matinée ou une réflexion intéressante que vous vous êtes faite le matin même. N’hésitez pas à la marquer sur le papier afin de bien la résumer et de créer des temps forts. Il ne s’agit pas d’y passer un temps trop long mais bien d’imaginer une accroche percutante dès le début.
Faire appel régulièrement au public
Si votre intervention doit durer plus que quelques minutes, il va falloir réveiller votre auditoire qui aura tendance à perdre très rapidement sa concentration. Il est reconnu qu’on ne peut se concentrer que quelques minutes alors autant réveiller le public. Vous pouvez par exemple dire : « je ne sais pas ce qu’en pense le public ? Ou qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà vécu cela, cette expérience ? ». Vous pouvez même éventuellement faire interagir le public pour être sûr de capter un maximum l’attention et en faire une conférence interactive. Chacun pourra penser que vous pourriez faire réintervenir une autre personne du public et donc gardera son attention pour éviter d’être pris à défaut de ne pas avoir écouté.
Halte aux slides trop longues
Il existe certaines personnes qui inscrivent absolument tout ce qu’elles vont dire sur les slides. C’est oublié que si les gens voulaient simplement lire, ils n’auraient pas besoin de vous. Vos slides ne sont faits que pour appuyer votre discours ou vous rappeler vos idées de forces. Il n’agit donc de mettre un minimum de mots avec de grandes images. Evitez donc les slides trop chargés pour ne pas focaliser l’attention sur elles. Il est très difficile de lire et de vous écouter en même temps. De la même manière, si vous avez des notes, il vous suffit de mettre les mots clés et non pas l’ensemble de votre discours. Il peut être très difficile de se repérer dans un texte long lorsque vous êtes en train d’intervenir.
Le silence peut être d’or
Si le silence est souvent mal vécu quand on va prendre la parole, il peut être nécessaire pour commencer votre discours surtout si vous voyez que la salle est en plein tumulte. Faire en sorte de rester quelques secondes dans le silence avant de prendre la parole génère une attention démultipliée sur vos premiers mots. Il suffit parfois d’attendre un peu pour que l’attention soit maximale et le niveau sonore au plus bas. Alors pourquoi ne pas en profiter ?
Préparer vos transitions
Quand un sujet à plusieurs idées forces sachez qu’il ne sera pas possible pour la plupart de vos auditeurs de retenir plus de 3 idées forces. Il est même souvent conseillé de n’en avoir qu’une pour marquer les esprits. A défaut de pouvoir vous limiter à un message, créez les transitions en amont. Il s’agit de moments clés qui rythmeront votre intervention et qui doivent capter votre auditoire. Vous pouvez utiliser l’humour (du moment que c’est vraiment drôle) pour le faire. Attention car ce dernier n’est pas universel.
Ne restez pas statique
Il y a des moments où ce n’est pas possible mais dans la plupart des interventions vous pouvez vous déplacer et vous n’avez pas forcément à rester assis sur votre siège. Vous pouvez ainsi combler l’espace et rendre votre intervention plus attractive. Dans l’idéal, vous devez absolument vous mettre en position d’ouverture dès le début. Si vous êtes dans une position de fermeture avec les bras croisés, vous aurez tendance à le rester tout au long de votre intervention. Pensez donc bien à votre position de départ. Plus vous êtes ouvert au début, plus votre corps aura tendance à se mettre naturellement en mouvement.
Souriez !
Si vous commencez votre discours sur un ton morne et non jovial, cela n’incitera pas à vous écouter. N’hésitez pas à sourire même pendant que vous ne parlez pas ou à rire d’une blague faite par un autre intervenant par exemple. Pas la peine d’en faire des tonnes cependant. Il s’agit qu’on vous trouve sympathique mais pas forcément farfelu.
Mettre quelqu’un dans la salle
Vos différentes interventions auront plus ou moins d’impacts sur votre public. Parfois, il peut être difficile de savoir comment le public va réagir à une de vos interventions. N’hésitez pas à mettre quelqu’un dans le public qui pourra noter les réactions du public à votre discours. Il peut noter autant les phrases qui ont eu un impact positif que négatif. Grâce à cela, vous pourrez vous améliorer au fil de vos interventions surtout si le sujet est un sujet redondant. Cette personne peut également poser la première question si vous avez une séance de questions-réponses à la fin.
Casser le rythme.
Si votre intervention doit être longue, la mise en place par exemple d’une vidéo au milieu de celle-ci peut créer des temps pertinents ou l’insertion tout simplement de quelques slides peut s’avérer judicieuse. Il ne s’agit pas de faire des vidéos trop longues mais de casser le rythme. Vous créez ainsi des moments qui vont permettre de recréer de l’attention. Vous pouvez également casser le rythme par une anecdote en revenant au sujet principal par la suite.
Théâtraliser votre intervention
La gestuelle du corps est très importante autant que votre tonalité. D’ailleurs les gens retiennent très peu de ce qui est dit en termes de contenu et nous passons la plupart de nos messages indirectement par notre posture et notre ton. Une même phrase n’aura pas le même sens suivant votre posture. Vous pouvez même prendre des cours de théâtre si vous souhaitez être plus à l’aise devant votre auditoire et adopter des postures conformes à votre message.