Nécessaire et efficace pour certains, social pour d’autres, le phénomène du Crowdfunding, fait l’unanimité. La France comptait 672 plateformes de Crowdfunding en 2013. Face à ce développement irrésistible, le développement du Crowdfunding (financement participatif) nécessite peut-être une certaine forme de régulation.
Comment interpréter les raisons de cet engouement ?
L’émergence de ce phénomène coïncide avec la démocratisation des NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication) qui permettent désormais aux individus d’interagir à moindre frais. Il faut dire également que l’augmentation considérable des coûts de transaction liée à l’accroissement de l’offre avait rendu désuètes certaines formes de transaction comme les enchères ou le troc. Cela a encouragé la professionnalisation et la prépondérance d’autres formes de transactions.
Des coûts de transaction réduits
Grâce aux NTIC, la réduction considérable des coûts de transaction a régénéré d’anciennes formes de transactions et le retour aux sources du marché. Dans le cas du Crowdfunding, la possibilité de faire un appel massif de fonds auprès des internautes ne coûte presque rien par rapport au retour démultiplié de petits montants.
Le développement d’une structure
Ce phénomène de financement participatif dont le développement a commencé après 2005, est en train de se structurer. Son succès est incontestable : en témoignent le taux de croissance colossal et une collecte au niveau mondial estimée à 5,4 milliards de dollars pour 2013, contre 2,7 en 2012. Il faut envisager la possibilité qu’un marché de millions de petits investisseurs pourrait donner naissance à un nouvel ordre économique puis à un nouvel ordre social. Ne sommes-nous pas en marche vers une manière de se distinguer du type de capitalisme aujourd’hui dominant ?
L’autorégulation peut-elle suffire ?
Le développement massif des plateformes de Crowdfunding nécessite peut-être une certaine forme de régulation pour protéger d’une part les internautes épargnants des plateformes contre les escroqueries dont ils risquent d’être victimes et d’autre part les bénéficiaires actuels du système qui craignent toute nouvelle forme de concurrence. Mais une autorégulation peut-elle suffire ? Tandis que la voie de la réglementation par le législateur a été empruntée dans le monde entier, les acteurs du financement participatif demandent un assouplissement du cadre de financement aux entreprises, jugé totalement inadapté, courant ainsi le risque de verser dans l’excès inverse.