Comment protéger ses salariés du grand froid ?

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L’hiver est bien là avec ses températures glaciales. Or les articles L4121-1 et suivants disposent que l’employeur doit garantir la sécurité et la santé des travailleurs en fonction des risques identifiés. S’il s’agit d’une obligation de moyen (et non de résultat), il s’agit de prendre les mesures adéquates. En effet, certains employés travaillent en extérieur ou dans des environnements peu ou pas chauffés. Dans ce contexte, la protection des salariés face au grand froid ne relève pas seulement d’une question de confort, mais bien de sécurité et de santé au travail. 

Pour les chefs d’entreprises et les entrepreneurs, il est primordial d’anticiper les conditions climatiques extrêmes afin de garantir des conditions de travail sûres, conformes à la réglementation et respectueuses du bien-être des équipes. Voici des pistes concrètes et des actions préventives pour protéger vos salariés en période de grand froid.

Adapter les équipements de protection individuelle (EPI)

Lorsque les températures chutent, les travailleurs exposés au froid doivent être équipés de manière appropriée pour éviter tout risque de dégradation de leur santé. Les équipements de protection individuelle (EPI) jouent un rôle central dans cette démarche. Ils permettent de réduire les effets du froid sur le corps, mais aussi de prévenir des risques liés à l’humidité, au vent, ou encore à la visibilité en extérieur, notamment lors de conditions de faible luminosité.

Vêtements thermiques et isolants

Les vêtements doivent être adaptés aux conditions climatiques. En hiver, il est impératif de fournir des manteaux, vestes, pantalons et vêtements qui isolent efficacement du froid. Ceux-ci doivent également être conçus pour permettre une mobilité optimale, en particulier dans les secteurs où les salariés sont amenés à se déplacer fréquemment (construction, logistique, etc.). Il est conseillé de privilégier les vêtements multicouches, qui permettent une meilleure régulation de la température corporelle. Une sous-couche thermique, une couche isolante et une couche extérieure imperméable constituent une solution efficace.

Accessoires de protection supplémentaires

Les gants, bonnets, écharpes, et chaussettes thermiques sont également essentiels pour protéger les parties du corps les plus sensibles au froid. Les mains et les pieds étant les plus vulnérables aux gelures et à l’engourdissement, les gants doublés en laine ou en matériaux isolants, ainsi que des chaussures imperméables et antidérapantes, sont indispensables. Les bonnets en laine ou en polaire, combinés à des écharpes adaptées, permettent de maintenir la chaleur corporelle et de prévenir les risques de blessures liées au froid.

Chaussures et accessoires pour la sécurité

Les chaussures doivent être antidérapantes pour éviter les chutes sur des surfaces glissantes. Le choix de la semelle est déterminant pour garantir une adhérence optimale, en particulier sur des sols gelés. Des accessoires tels que des crampons ou des semelles chauffantes peuvent aussi être envisagés pour renforcer la sécurité des employés travaillant en extérieur. Ils préviennent notamment des risques de chute. 

Organiser des pauses régulières et des espaces chauffés

Le travail en extérieur par grand froid engendre des risques pour la santé des salariés. L’hypothermie, la déshydratation, les engelures et les accidents dus au froid sont des dangers réels. Il est donc nécessaire d’aménager des pauses régulières permettant aux salariés de se réchauffer. Ces pauses ne doivent pas seulement être vues comme une opportunité de récupérer, mais aussi comme un moyen de préserver la santé des employés.

Aménager des zones chauffées et sécurisées

Il est essentiel que les salariés exposés au froid aient accès à des espaces chauffés où ils peuvent se réchauffer pendant leurs pauses. Ces zones doivent être équipées d’installations adaptées : chauffages d’appoint, couvertures chauffantes, ou encore des boissons chaudes comme des thés ou des cafés pour favoriser la circulation sanguine. Ces zones doivent aussi permettre aux travailleurs de se reposer confortablement, loin des conditions climatiques extrêmes, et ainsi prévenir la fatigue liée à l’exposition prolongée au froid.

Pauses régulières pour éviter l’hypothermie

La fréquence des pauses doit être adaptée en fonction de la durée de l’exposition et des conditions météorologiques. Par exemple, un salarié qui travaille dehors par des températures inférieures à -5°C doit pouvoir faire une pause toutes les 45 minutes à une heure. Ces pauses permettent de limiter les risques d’hypothermie et de favoriser une meilleure circulation sanguine.

Former les salariés aux risques liés au froid

L’une des meilleures manières de protéger vos employés face au grand froid est de les sensibiliser aux dangers du froid et aux comportements à adopter pour éviter les accidents. Une bonne formation permettra de prévenir les situations à risque, d’apprendre à repérer les premiers signes de troubles liés au froid, et de comprendre comment y réagir efficacement. La formation doit inclure des informations sur les symptômes de l’hypothermie, des gelures et des engelures. Les travailleurs doivent savoir reconnaître les signes de fatigue, de somnolence excessive, d’engourdissement ou de peau pâle, qui peuvent indiquer une exposition prolongée au froid. Il est également important de leur rappeler l’importance de la réhydratation et de l’alimentation dans la prévention des risques liés au froid, car la déshydratation et une mauvaise nutrition peuvent accentuer les effets du froid. 

En complément de la formation sur la prévention des risques, les employés doivent être formés aux gestes de premiers secours. Cela inclut des actions simples mais essentielles, comme comment réchauffer un collègue victime d’hypothermie ou d’engelures, et comment contacter rapidement les secours. Il est également important d’informer les salariés sur les démarches à suivre en cas d’accident du travail lié au froid.

Adapter les horaires de travail et les tâches

L’une des stratégies les plus efficaces pour éviter les risques liés au froid est d’adapter les horaires de travail et d’organiser les tâches de manière à minimiser l’exposition des salariés aux conditions climatiques extrêmes. Cela nécessite parfois une réorganisation des plannings et des processus de production, mais cela peut faire la différence pour préserver la santé des travailleurs.

Réduire la durée d’exposition est donc une solution et une gestion rigoureuse des plannings permet de prévoir des créneaux horaires où la température est moins basse (généralement l’après-midi, lorsque le soleil a réchauffé un peu l’atmosphère). De plus, en cas de grand froid intense, certaines entreprises choisissent de décaler l’heure de début des travaux pour éviter de faire travailler les employés dès les premières heures de la journée.

En outre, certaines tâches particulièrement exigeantes peuvent être déléguées à des équipes par rotation. Cela permet de réduire le temps d’exposition au froid pour chaque salarié. Les tâches les plus pénibles ou celles qui nécessitent une exposition prolongée au froid peuvent être réalisées en intérieur, pendant que les tâches extérieures peuvent être confiées à des équipes spécifiques ou programmées à des moments où la température est plus clémente.

Prévoir un plan d’action pour les urgences

Malgré toutes les précautions prises, il est essentiel de disposer d’un plan d’action en cas d’urgence. L’intervention rapide en cas d’accident est vitale pour éviter les complications liées au froid extrême. Il est donc utile de mettre en place des procédures d’urgence en cas d’hypothermie ou d’engelures.  Le personnel doit être formé pour savoir comment réagir en cas d’hypothermie, de gelures ou d’autres troubles liés au froid. Il est essentiel que chaque site de travail ait des trousses de premiers secours bien fournies et qu’un système de communication rapide avec les secours soit mis en place. Les employés doivent être conscients des procédures d’urgence, qui incluent la mise à l’abri de la victime, l’application de couvertures chauffantes et, bien sûr, l’appel immédiat aux secours si nécessaire.

Enfin, un suivi régulier des conditions de travail en hiver, ainsi que des évaluations des risques, doit être réalisé pour identifier de manière proactive les zones d’amélioration. Les retours d’expérience des salariés doivent être pris en compte pour ajuster et perfectionner les mesures de sécurité.

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