L’entrepreneur à la recherche de montants inférieurs à 500.000€ pour financer le développement de son entreprise se tourne le plus souvent vers des investisseurs privés. Et il a raison ! C’est le moyen le plus efficace de lever ses premiers capitaux.
Souvent ces particuliers sont recrutés dans le cercle des relations directes ou indirectes de l’entrepreneur, parfois par le biais de club ou d’associations plus structurées de Business Angels. Dès lors comment gérer un tour de table composé de nombreux investisseurs aux profils variés ?
1/ La passion va décroissante dans le temps
Souvent ceux que vous avez convaincus avec votre fougue le premier jour vont, happés par leurs propres contraintes, être beaucoup moins disponibles que vous ne l’aviez imaginé par la suite. Il faut le savoir et entretenir autant que possible une relation régulière avec votre cercle actionnarial (par exemple avec une lettre d’information aux actionnaires). Une seule assemblée générale annuelle ne suffit pas et vous serez d’ailleurs surpris du fort taux d’absentéisme ! C’est une condition indispensable pour obtenir un retour plus rapide de vos actionnaires quand vous les solliciterez à nouveau. Et cela ne manquera pas d’arriver que ce soit pour un nouveau tour de financement, une assemblée générale, la ratification d’un nouveau pacte d’actionnaires…
2/ La confiance n’exclue pas la contractualisation, au contraire
Même si vos investisseurs sont des amis (et peut être encore plus dans ce cas-là !), cela n’exclue pas de signer un pacte d’actionnaires (cf. tribune sur ce sujet). Il faut absolument fixer les règles du jeu à l’avance. Assurez-vous bien qu’un seul de vos actionnaires, malgré un investissement de quelques milliers d’euros ou dizaines de milliers d’euros, n’aura pas la capacité de bloquer vos futurs projets (entrée d’un nouvel actionnaire, cession de votre entreprise…). Si vos investisseurs sont nombreux et que la somme globale investie le mérite, il peut être judicieux de les réunir au sein d’un holding d’investissement commun.
3/ Renseignez-vous sur les règles fiscales en vigueur
Certes, la fiscalité doit toujours être secondaire, mais il existe aujourd’hui de nombreuses incitations pour attirer des investisseurs privés au capital d’une PME. Réduction d’impôt sur le revenu, sur la fortune ou exonération d’impôt sur les plus-values si l’investissement se fait par le biais d’un PEA. Seul souci, les règles pour être éligible à ces dispositifs changent fréquemment et imposent parfois des choix structurants au niveau de l’entreprise. Par exemple, pour que l’investisseur ait une réduction d’impôt à l’entrée, il doit souscrire à une augmentation de capital et ne peut pas se contenter d’acheter des actions à un actionnaire existant ou souscrire à une simple obligation convertible. Documentez-vous pour ne pas commettre d’impair.
4/ La Communication est clé
La gestion d’un tour de table composé de nombreux investisseurs privés nécessite une communication transparente et efficace. Il est essentiel de maintenir une communication régulière avec vos investisseurs pour les tenir informés des développements de l’entreprise. Cela peut inclure des mises à jour financières, opérationnelles et stratégiques. La communication ouverte renforce la confiance des investisseurs et les rassure quant à l’évolution de leur investissement. De plus, elle peut également aider à identifier de potentiels soutiens ou partenaires parmi les investisseurs.
5/ Diversifiez vos sources de financement
Lorsque vous travaillez avec de nombreux investisseurs privés, il est important de diversifier vos sources de financement. Ne dépendez pas uniquement d’un seul tour de table pour votre entreprise. Cherchez à étendre vos relations avec d’autres investisseurs potentiels, y compris des investisseurs institutionnels, des fonds de capital-risque, ou d’autres moyens de financement. Cette diversification vous permettra de réduire les risques associés à une dépendance excessive envers un groupe restreint d’investisseurs et de renforcer votre position financière.
6/ Soyez prêt à gérer les conflits
Lorsque vous avez un grand nombre d’investisseurs privés, il peut y avoir des divergences d’opinions et des conflits potentiels. Il est essentiel de mettre en place un processus de gestion des conflits efficace. Cela peut inclure des mécanismes de résolution des litiges prévus dans le pacte d’actionnaires que vous avez signé. Assurez-vous que les investisseurs sont conscients des processus de résolution des conflits et qu’ils comprennent comment les utiliser en cas de besoin. La gestion proactive des conflits peut prévenir les problèmes majeurs et maintenir une relation harmonieuse avec vos investisseurs.
7/ Restez à l’affût des opportunités de sortie
Lorsque vous avez un groupe important d’investisseurs privés, il est essentiel de rester attentif aux opportunités de sortie. La sortie peut inclure la vente de l’entreprise, une introduction en bourse, ou d’autres stratégies de liquidation. Assurez-vous que vos investisseurs s’alignent sur les objectifs de sortie et que vous communiquez régulièrement sur les développements potentiels. La gestion efficace de l’opération de sortie peut garantir une distribution équitable des bénéfices aux investisseurs et renforcer leur confiance dans vos décisions stratégiques.