Dans la vie personnelle comme dans la vie professionnelle , il y a des inconditionnels(les) du retard et parmi eux(elles) vous en avez une ou un dans vos équipes. Vous êtes confronté au fait que vos collaborateurs attendent de vous qui vous preniez une position ferme . En effet, ils trouvent la situation injuste et qu’il s’agit en fait d’un passe-droits que vous acquiescez par votre silence. Vous lui avez suggéré de s’acheter une montre, de mettre son réveil un peu plus tôt, de prendre un train plus tôt… Mais ses retards persistent ? Vous ne savez plus comment faire ? Comment gérer les retards ?
Finalement vous en êtes arrivé à observer scrupuleusement les retards de votre cher et tendre salarié retardataire et à vérifier ses horaires d’arrivée et de départ. Oui car jusque-là comme il avait compensé en partie son retard en fin de journée, vous aviez pu les tolérer. Mais hélas ce n’est plus le cas. Or, c’est surtout vous ou un autre salarié qui le remplace quand il est absent vous faisant perdre un temps précieux sur vos propres tâches. Voici quelques conseils
Que dit la loi ?
L’affichage des horaires est obligatoire dans les locaux de l’entreprise. Dans le cas contraire, l’horaire de travail doit avoir été communiqué individuellement (par contrat ou avenant) au salarié. Vous ne pouvez pas reprocher à un salarié des horaires qui ne lui auraient pas été clairement stipulés.
Donc, la première étape avant d’arriver à cette situation fâcheuse est d’être toujours prévoyant avant d’embaucher tout salarié :
Affichez les horaires ou inscrivez-les dans le contrat de travail ou rédigez un avenant qui mentionnera les horaires.
Au cours de l’entretien d’embauche, ne vous laissez jamais à aller à cette générosité dans les paroles « Les horaires sont souples du moment que vous faites votre travail ». Vous ouvrez tout grand la porte aux dérives !Mais que faire alors ?
Dialoguez avec lui pour gérer ses retards
Non pas dans l’état de colère. Amenez-le à prendre conscience des conséquences de ces retards sur la bonne marche de l’entreprise. Imposez-lui verbalement des horaires et puis si vous ne l’avez pas fait jusque-là, profitez-en pour afficher les horaires de travail. Prévenez-le qu’au prochain retard, il vous mettra dans l’obligation de lui envoyer un avertissement.
Il est toujours en retard : envoyez-lui une lettre d’avertissement
Par cette lettre, rappelez-lui ses horaires tout en lui demandant de prendre toutes les mesures possibles pour les respecter. Et n’oubliez pas de lui rappeler votre entretien précédent.
Donnez-lui un avertissement
Malgré ce rappel à l’ordre, votre employé n’a toujours pas compris ! Un avertissement s’impose. Envoyez-lui une lettre recommandée avec accusé de réception, un avertissement dans les règles de l’art. Dans cette lettre, n’oubliez surtout pas de rédiger l’avertissement, les motifs de la sanction ainsi que les durées et dates de chaque retard.
Faites-lui récupérer les retards ou réduisez son salaire
Vous avez affaire à un rebelle ? Aux grands maux les grands remèdes, capitalisez tous les retards et faites-les lui récupérer. S’il ne peut ou ne veut pas récupérer ses heures, rappelez-lui que le temps c’est de l’argent et vu qu’il n’est pas au bureau durant ses heures de travail vous n’avez pas à le payer et que vous serez conduit à lui défalquer les heures non effectuées. Après la lecture de sa fiche de paie, il se réveillera tous les matins à l’heure pour aller au boulot ou vous quittera. Dans votre prochaine embauche vous serez attentif !
Attention ! L’entreprise ne peut sanctionner le salarié après un seul retard et prononcer un licenciement. La mise en garde est une étape obligatoire. Le code du travail est explicite. Le salarié risque le licenciement pour faute grave si ce retard influe sur le bon fonctionnement de l’entreprise. S’il ne modifie pas son comportement, la procédure de sanction doit suivre le timing suivant :
- Un avertissement (sanction mineure orale ou écrite),
- Puis un blâme (observation écrite inscrite au dossier du salarié).
- Puis une mise à pied si les sanctions n’ont pas d’effet, c’est-à-dire une interdiction au salarié de se rendre sur son lieu de travail. Dans tous les cas, la sanction doit être notifiée par lettre recommandée avec accusé de réception.
Licenciement pour faute grave
Si le salarié n’améliore pas son comportement, un licenciement faute grave peut être prononcé. L’employeur s’appuie alors sur les sanctions signifiées par courrier (avertissement, blâme, mise à pied). La cour de cassation a jugé recevable le licenciement pour faute grave pour un salarié dont les nombreux retards injustifiés ont désorganisé le fonctionnement de l’entreprise.
Document : Lettre d’avertissement pour retardLettre recommandée avec ARObjet : avertissement lié aux retards M. …Le …, nous avons constaté une nouvelle fois votre retard.Nous vous rappelons que de nombreuses observations verbales vous ont été adressées auparavant par M. …, votre supérieur hiérarchique (possible de préciser les dates).Ces observations n’ayant pas été prises en compte, nous vous adressons un avertissement.Nous ne pouvons tolérer un tel comportement qui perturbe et désorganise le bon fonctionnement de notre établissement.Nous vous demandons de bien vouloir veiller à ce que de tels faits ne se reproduisent pas et nous vous notifions, par la présente, un avertissement.
Nous vous prions d’agréer, Madame ou Monsieur, nos salutations distinguées.