Depuis 1997 et la création des Zones Franches Urbaines, la redynamisation du tissu économique en banlieue est considérée comme un enjeu majeur à l’échelle nationale. Malgré de nombreux dispositifs, l’entrepreneuriat a encore du mal à se développer dans les quartiers. Quels sont donc les moyens pour permettre aux banlieues de faire émerger les entreprises de demain ?
L’ouverture de l’Agence nationale du développement économique
Le 20 octobre dernier, François Hollande a inauguré à La Courneuve une nouvelle structure destinée à favoriser les créations d’entreprises en banlieue. L’Agence nationale du développement économique, baptisée ici « France Entrepreneur », aura pour objectif d’augmenter de manière significative la place de l’entrepreneuriat dans les quartiers sensibles. Le dispositif envisage une multiplication par quatre des créations de sociétés en banlieue dans les années à venir, pour passer des 5 % actuels à 20 %. Pour atteindre cet objectif ambitieux, cette structure bénéficiera de l’appui de différents organismes professionnels tels que les chambres de commerce, afin de mieux accompagner les entrepreneurs. A aussi été annoncée la volonté de voir à l’horizon 2017 au moins 10000 nouveaux entrepreneurs être aidés pour réaliser leur premier recrutement. Cette initiative a en outre pour but de soutenir les TPE en banlieue et de défendre l’innovation. Cependant, aucun montant n’a encore été évoqué pour les aides qui seront apportées par cette Agence nationale.
Les dispositifs déjà en place
Cette nouvelle structure à destination des banlieues, qui devrait être pilotée à terme par le ministère de la Ville, est ainsi censée donner un coup de fouet aux créations d’entreprises dans un certain nombre de quartiers définis comme prioritaires. Elle s’inscrit dans le cadre d’une politique globale entamée depuis plus de vingt ans afin d’encourager la création d’emplois dans les banlieues, et les désenclaver par rapport au reste du territoire. De nombreuses initiatives ont été menées au fil des ans, sans connaître un grand succès malgré l’ampleur des moyens mis en œuvre. Les ZFU visaient notamment à faciliter l’implantation d’entreprises dans les quartiers grâce à l’exonération des charges. La superposition des dispositifs a nui cependant à leur efficacité, et des réformes semblent nécessaires dans ce domaine. Face à la situation d’échec connue par le développement économique des banlieues, des initiatives créées en dehors de l’action de l’Etat se font jour.
Des programmes pour la création d’entreprises en banlieue
Il est possible de distinguer plusieurs projets innovants qui ont connu le succès dans ce secteur. Depuis 1998, Philippe Oddou se sert de son association « Sport dans la ville » pour promouvoir l’éducation des jeunes en banlieue. Il a complété ce dispositif par le programme « Entrepreneurs dans la ville », qui cherche à soutenir les jeunes entrepreneurs des quartiers sensibles. Chaque année, des bourses sont accordées aux porteurs de projets les plus prometteurs, pour leur permettre de créer leur société. Mené par Serge Malik, le projet YUMP (Young Urban Movement Project) favorise lui aussi l’entrepreneuriat des jeunes en banlieue, en proposant des formations continues et un accompagnement professionnel pour les personnes souhaitant créer leur micro-entreprise. Avec ses formations intensives et gratuites dans le secteur du numérique, le programme Simplon entend enfin faire des banlieues de véritables incubateurs de start-up dans les années à venir.