Vous êtes salarié et vous souhaitez parallèlement vous lancer dans une nouvelle activité à votre compte ? Il est possible de créer sa propre société, tout en étant employé dans une autre entreprise. Cependant, la réussite d’un tel projet demande de l’organisation et le respect des dispositions légales qui l’encadrent. Comment créer son entreprise en tant que salarié ?
Les avantages de cumuler une activité salariée et votre propre entreprise
Cumuler une activité salariée et la création de sa propre entreprise présente de nombreux avantages. Tout d’abord, vous pouvez profiter régulièrement de revenus supplémentaires grâce aux bénéfices que génère votre nouvelle société. Il s’agit d’un moyen pratique pour atteindre rapidement l’indépendance financière. La création d’entreprise en tant que salarié vous permet également de tisser plusieurs relations avec des professionnels et d’enrichir ainsi votre carnet d’adresses.
De plus, en cumulant une activité salariée avec la création de votre entreprise, vous pourrez profiter d’une exonération des cotisations sociales. Ceci peut s’étendre sur un ou trois ans selon la forme juridique que vous aurez choisie. Par ailleurs, créer son entreprise en étant salarié vous permettra de conserver votre emploi et de limiter les risques liés à la mise en œuvre de votre nouvelle activité.
Comment créer votre propre société tout en conservant votre emploi salarié ?
Pour créer son entreprise tout en étant salarié, plusieurs solutions s’offrent à vous.
Faites la demande d’un congé de création d’entreprise
La législation du travail autorise tout salarié à demander auprès de son employeur un congé de création d’entreprise. Néanmoins, pour être valable, cette demande doit nécessairement remplir certaines conditions. Vous devez avoir au moins 24 mois d’ancienneté au sein de l’entreprise (sauf lorsque vous avez l’accord d’un employeur favorable).
Vous devez informer votre employeur de la durée du congé et de la date à laquelle vous souhaitez le prendre. Notez que la durée maximale pour un congé de création d’entreprise est d’un an, renouvelable une seule fois. La demande de congé doit être transmise au moins 2 mois avant la date de départ effectif en congé. De plus, le salarié est tenu d’informer son employeur de la nature de l’activité qu’il souhaite développer ou reprendre dans l’entreprise à créer.
Gardez à l’esprit le fait que lorsque vous prenez un congé de création d’entreprise, vous perdez votre rémunération sur toute la durée du congé. Toutefois, vous pourrez reprendre votre ancien poste à l’issue du congé, si le projet d’entreprise ne fonctionne pas.
Investissez en intrapreneuriat
Cette solution consiste à entreprendre dans la structure qui vous emploie. L’intrapreneuriat est très en vogue au sein des grands groupes, car il offre de nombreux avantages, tant pour l’employeur que pour le salarié qui entreprend. L’intrapreneuriat permet de garder son autonomie d’entrepreneur tout en laissant libre cours à son imagination en tant que salarié.
Faites appel à une société de portage salarial
Le portage salarial est une pratique très appréciée dans le rang des entrepreneurs. Lorsque vous envisagez de créer votre entreprise, tout en étant salarié, rejoindre une société de portage salarial est une solution bénéfique sur de nombreux plans. Elle vous offre un parfait équilibre entre les contraintes du salariat et l’indépendance de l’entrepreneuriat. Vous êtes, en effet, libre de décider des conditions de vos missions, des tarifs de vos prestations ou du prix de vos ventes. Vous avez même la liberté de choisir les missions sur lesquelles vous interviendrez.
Rejoignez une Coopérative d’Activités et d’Emploi (CAE)
Une CAE est un regroupement de plusieurs entrepreneurs qui mettent leurs compétences en commun pour offrir des services et simplifier la gestion des tâches comptables, administratives et juridiques. En appartenant à ce type de groupe, vous apportez votre part au chiffre d’affaires de la coopérative et vous recevez une part de bénéfice proportionnelle qui est reversée sous forme de salaire.
Néanmoins, toutes les activités ne sont pas pertinentes dans une CAE. Il faut faire très attention au moment de choisir le type d’activités à pratiquer pour que cette solution soit adaptée à votre situation.
Quel statut juridique choisir pour votre nouvelle entreprise ?
Pour créer une société alors que vous êtes employé dans une entreprise, vous avez le choix entre plusieurs statuts juridiques.
La micro-entreprise
Ce statut juridique permet de limiter les contraintes et les formalités dans le cadre de la création d’une nouvelle entreprise. Cette forme de société est ouverte à toute personne. En choisissant la micro-entreprise, vous aurez une parfaite liberté d’action. La comptabilité est également simplifiée avec cette forme juridique.
L’entreprise individuelle
Ce statut vous offre la possibilité de lancer votre activité personnelle sans être obligé de créer une personne morale. La notion de capital social n’existe pas pour ce type d’entreprise et vous pourrez donc la créer n’importe quand. L’entreprise individuelle est une forme juridique adaptée aux activités libérales, industrielles et commerciales. Vous n’êtes pas obligé de rédiger des statuts pour la société à créer.
La Société à Responsabilité Limitée (SARL)
En choisissant ce statut juridique pour votre entreprise, votre responsabilité est limitée à la valeur de vos apports. Vous avez également la possibilité de vous associer à d’autres personnes. Aucun seuil de chiffre d’affaires ne vous est imposé.
Les coûts associés à la création de votre société
La création d’une entreprise en tant que salarié implique des coûts variables selon certains critères. Il s’agit notamment de la forme juridique choisie pour l’entreprise et de la nature de l’activité exercée. Les principales formalités payantes dans le cadre de la création d’une entreprise sont : l’immatriculation et la publication dans un Journal d’Annonces Légales (JAL).
Les coûts associés à la création d’une micro-entreprise
L’immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) est gratuite pour cette forme juridique, tant pour les activités commerciales que pour les activités artisanales.
Les coûts associés à la création d’une SARL
Dans ce cas, les frais d’immatriculation s’élèvent à 37,45 euros pour les activités commerciales et à 45 euros pour les activités artisanales. La publication dans un JAL coûte en moyenne 144 euros. Par ailleurs, l’entreprise est soumise à l’impôt sur les sociétés, ce qui vous exonère du paiement des taxes sur les bénéfices réalisés.
Les coûts associés à la création d’une entreprise individuelle
L’immatriculation est la seule formalité payante dans ce cas et elle coûte 25,34 euros. L’entreprise est soumise à l’impôt sur le revenu. Vous serez dispensé du paiement des impôts durant les premières années.
Quels sont les défis que vous pouvez rencontrer en cumulant vos deux activités ?
En cumulant une activité salariée et une activité d’entrepreneur, vous devrez faire face à certains défis. Le tout premier consiste à respecter le temps et l’énergie que vous deviez consacrer autrefois à votre emploi. En effet, vous aurez tendance à prioriser le développement de votre nouvelle entreprise. Cela peut donc réduire considérablement votre rendement au travail et constituer un frein à votre carrière. Pour relever ce défi, il faut établir une meilleure organisation de votre temps pour atteindre les objectifs de vos deux activités.
L’un des grands défis consiste aussi à fixer les règles de votre nouvelle entreprise et à les faire respecter. Il s’agit d’une tâche souvent contraignante et difficile à mettre en œuvre pour de nombreux entrepreneurs. N’hésitez pas à prendre conseil auprès de personnes qualifiées pour vous assister.
Par ailleurs, les conditions de votre emploi représentent aussi un défi auquel vous ferez face. Pour cela, avant de vous lancer dans l’entrepreneuriat, il faut vous assurer, par exemple, que vous n’êtes pas soumis à une clause d’exclusivité ou de confidentialité. Lorsque c’est le cas, vous n’êtes pas autorisé à exercer une autre activité.