En France, il existe des centaines d’incubateurs, accélérateurs et pépinières de start-up. Implantées sur tout le territoire, ces entreprises ont pour vocation d’accompagner les start-up dans leur projet, leur organisation… Mais comment faire la différence entre ces différents organismes et savoir lequel est le plus adapté à vos besoins ? Retour sur ces aides à la création d’entreprise.
Couveuse, incubateur, accélérateur ou pépinière ?
Plusieurs noms apparaissent lorsqu’on se lance à la recherche de soutien pour créer son entreprise. Il existe des organismes adaptés aux besoins et à l’avancement de chacune d’entre elles. Couveuse, incubateur, accélérateur et pépinière reviennent le plus souvent mais selon les besoins de la société, il s’avère parfois difficile de se décider. D’autant plus que la différence entre ces quatre concepts ne saute pas forcément aux yeux. Dans l’ordre, la couveuse constitue la première étape : cette structure permet aux porteurs de projet de tester leur idée avant de créer juridiquement leur entreprise. Idéales pour confronter son idée à la réalité du marché, les couveuses accueillent chaque projet pendant douze mois et prodiguent des conseils et du coaching individualisé ou des formations collectives de gestion.
Dans le cadre d’une entreprise déjà pourvue d’une existence légale d’un point de vue juridique, cette étape se révèle toutefois inutile. Si le besoin se situe à un niveau plus pratique, mieux vaut se tourner vers un incubateur. Ce type de structure fournit des locaux, des conseils, des aides à la recherche de financement…, à des entreprises pour permettre au projet de mûrir et d’en faire une structure performante. L’accélérateur de start-up, quant à lui, booste le projet : destiné aux entreprises « avec un fort potentiel disruptif », c’est-à-dire innovant, cet organisme propose des sessions de formation pour apprendre à pitcher, convaincre un auditoire et à lever des fonds afin de se développer rapidement. Si le projet a simplement besoin d’accompagnement, de soutien ou d’hébergement, intégrer une pépinière d’entreprises se présente comme une bonne idée. Ces structures fournissent des locaux ainsi qu’un soutien technique et juridique.
L’organisation d’un incubateur public
Une fois le projet validé et la société officiellement créée, l’incubateur peut se révéler d’une grande aide. Ces organismes fournissent de premiers locaux ainsi que des conseils, des aides à la recherche de financement voire des relations en rapport avec votre projet. Généralement, les services d’accompagnement proposés se ressemblent, mais les incubateurs dépendent d’autres structures publiques ou privées et prennent en charge différents types de projets.
Instaurés par le gouvernement dans la loi de l’innovation de 1999, ces organismes peuvent s’avérer publics. On en dénombre 28 sur le territoire français, dont deux sont spécialisés dans les domaines de la santé, Paris Biotech Santé et Eurasanté, un dans celui du numérique, La Belle de Mai, et les autres sont multisectoriels. Pris en charge par le ministère de l’Enseignement supérieur, les incubateurs accueillent des créations d’entreprise innovantes liées à un laboratoire de recherche publique. Ce type de service est également présent au niveau européen à travers les centres européens d’entreprise et de formation, CEII, dont 37 sont implantés en France.
Les incubateurs privés : réservés à l’élite ?
Certains incubateurs appartiennent à des organismes dits privés. Une partie dépend des grandes écoles telles que HEC ou Les Mines. A titre d’exemple, l’école Polytechnique ouvre son incubateur X-Tech à ses étudiants présents comme passés, sortis de toutes écoles, ainsi qu’aux professionnels afin de diversifier les profils et de créer une synergie entre les porteurs de projets. Cette institution recrute ses talents en fonction de la pertinence de leur idées et se concentre sur leur potentiel disruptif et technologique. L’accès à beaucoup d’établissements comme ceux-ci demeure toutefois souvent réservé aux élèves inscrits dans ces écoles, ce qui ferme la porte aux étudiants venus d’ailleurs.
D’autres incubateurs sont liés à de grands groupes industriels, qui mettent en place des incubateurs de start-up afin de développer l’innovation de leur secteur. Ce procédé leur permet d’acquérir un bon réseau et un budget de départ, mais des contrats d’exclusivité peuvent rapidement les rendre dépendantes des grands groupes. Il existe, par exemple, des incubateurs fondés par des investisseurs. Ceux-ci choisissent d’ailleurs parfois d’aider les start-up à acquérir leur capital d’amorçage, c’est-à-dire les premiers fonds nécessaires pour monter leur entreprise. Des incubateurs privés enrichissants mais qu’il convient de choisir correctement en fonction de son concept.
Des critères de sélection fondamentaux
Avant de sélectionner la structure qui accueillera un projet et l’aidera à se développer, il est primordial de définir ses besoins car n’importe quel incubateur ne pourra pas forcément les prendre en charge. La particularité de ce type de structure réside dans sa spécialisation. Certaines sont généralistes et vous permettront d’élargir vos horizons en côtoyant d’autres projets.
D’autres ciblent un secteur précis. Il faut garder à l’esprit qu’une structure de ce type doit fournir un suivi général, via des conférences ou des groupes de travail, et personnalisé. Un incubateur doit aussi fournir une aide sur le plan pratique : choix d’un expert-comptable, d’un conseiller juridique, ainsi qu’au niveau du développement : un conseiller doit être dévolu à chacun de ces aspects. Recueillir l’opinion d’autres entreprises concernant tel ou tel incubateur peut constituer un bon point de départ. Il est d’ailleurs tout à fait possible de visiter les lieux ! Il convient cependant de rester vigilant quant à la qualité des services prodigués et à l’attention apportée au projet.
Un incubateur : oui, mais à quel prix ?
Les services d’un incubateur varient de 150 à 500 euros, selon la prestation et l’accompagnement délivrés. La localisation de l’organisme rentre aussi en ligne de compte : en Ile de France, les incubateurs pullulent et un projet s’y égare facilement. Jean-Louis Amat, délégué général d’Ardennes Développement, indique : « A Paris, vous êtes un projet au milieu de cent autres. En province, vous êtes un projet à côté de dix autres. » Le site QuickBooks a publié un classement des six meilleurs incubateurs de start-up, et si les six premiers se trouvent à Paris, (#1 Station F (Halle Freyssinet) : le premier incubateur d’entreprise à Paris, #2 Day One, #3 TheFamily, #4 Paris&Co, #5 104factory, #6 Numa (ex : Le Camping)
La liste propose notamment BIC (business innovation center) Montpellier, qui s’élèverait, d’après le classement Ubi Index des incubateurs, au quatrième rang mondial. Quoi qu’il en soit, avant de choisir son incubateur, il demeure primordial de cerner ses besoins.
Quelques conseils pour trouver un incubateur
- La French Tech
Elle fédère les acteurs de l’innovation en France dans le but de soutenir les startups dans leur développement. - Paris région entreprise
L’agence de développement Paris région entreprise propose une carte interactive « Paris région map » qui recense les acteurs et lieux dédiés à l’innovation en Île-de-France. - My startup in Paris
Créé par la mairie de Paris, le site comporte une carte interactive présentant l’ensemble des incubateurs et accélérateurs parisiens. - Le réseau Retis
Centre de ressources, le réseau apporte formation, conseil, ingénierie et visibilité à ses membres : technopoles, CEEI, incubateurs publics, pôles de compétitivité et incubateurs d’établissements d’enseignement supérieur. - Le site mon-incubateur.com propose une liste importante d’incubateurs et d’accélérateurs partout en France.