Votre entreprise détient une valeur qui lui est propre. Suffisante ou surprenante, elle n’est pas inconvertible et rien ne vous empêche de vouloir en augmenter sa valeur. Bien au contraire, anticiper peut parfois présenter des avantages considérables. De quels moyens disposez-vous pour la valorisation de son entreprise ?
Qu’est-ce que la valorisation d’une entreprise ?
La valorisation d’une entreprise découle du calcul de sa valeur financière. Pour ce faire, il faut tenir compte des données comptables passées et du potentiel de développement de la société. Ce calcul n’est toutefois pas simple. De nombreux éléments doivent être pris en considération. La valorisation de votre entreprise s’établit donc principalement sur la base de vos états financiers.
Valoriser pour mieux anticiper …
Certes vous n’êtes pas forcément prêt à vendre mais rien ne vous empêche d’anticiper. « Mieux vaut prévenir que guérir » … Un acheteur potentiel peut, à tout moment, venir frapper à votre porte. Vous vous devez donc de vous préparer à une éventuelle cession de votre entreprise. Cela vous confère ainsi la garantie d’en tirer le meilleur profit. Les banques sont d’ailleurs nettement plus favorables au financement d’une entreprise rentable.
Pour procéder à l’évaluation de votre entreprise, vous devez en recenser tous les points forts ainsi que l’ensemble des points faibles. Cette évaluation détermine la valeur de votre entreprise. En cas de négociation, c’est sur cette évaluation que seront basées les négociations entre vous et votre acheteur ou repreneur. Notez tout de même que l’évaluation sert de base de référence pour fixer le prix. Ce prix n’est pas défini préalablement par l’évaluation. Il résulte de votre appréciation, de celle de votre acheteur, mais surtout, de vos talents de négociateur. Il est en effet possible de vendre votre affaire à un prix supérieur au prix découlant de l’évaluation, tout comme il est possible de se retrouver dans l’obligation de la vendre à un prix inférieur. Pour éviter que cette deuxième option ne se présente, un mot : anticipation !
Comment réaliser une valorisation ?
En qualité de dirigeant, vous devez être à même de relever les éléments positifs mais également les éléments négatifs de votre entreprise.
Avant de poser tout fondement sur lequel la phase de négociation sera basée, relevez les atouts propres à votre activité. Les éléments qui lui sont favorables ainsi que de futurs projets envisageables en font partie intégrante.
En ce qui concerne les points négatifs, analysez-les. Vous devez être parfaitement au courant des points faibles de votre activité, et ce, bien plus que votre successeur potentiel. Prenez le temps d’étudier cela, point par point, et envisagez des modifications lorsqu’elles s’avèrent nécessaires. Identifiez ces faiblesses permet parfois de les corriger. Tout cela demande en moyenne un à deux ans, d’où l’importance de s’y prendre tôt. Si certains éléments ne peuvent être corrigés bien que nécessaires, cela risque de rendre votre entreprise impropre à sa transmission. Revoyez votre décision de céder, si tel était le cas. Ceci est peut-être dû au fait que vous n’avez pas anticipé suffisamment tôt.
Les éléments spécifiques à l’évaluation de la valeur de l’entreprise
Les éléments ayant une incidence sur la valeur de l’entreprise peuvent être internes ou externes.
Bien souvent assimilé au moteur de l’entreprise, le capital humain joue un rôle important dans l’évaluation de la valeur de votre entreprise. Le climat social de l’entreprise est déterminant dans les transactions. Pour favoriser une bonne productivité, les compétences, la formation, le sentiment d’appartenance, ainsi que la motivation sont autant de facteurs essentiels.
Détenir une bonne équipe de gestion rassure les investisseurs en termes de pérennité de l’entreprise.
La qualité des clients n’est pas non plus à négliger, bien au contraire. Le choix des clients détient sa part d’importance. Il détermine la quantité de produits ou services vendus.
La structure financière doit être équilibrée pour pouvoir se montrer source de bénéfices. Un des facteurs clés de réussite est en effet l’indépendance financière.
Prévoyez sur le long terme et avancez des processus d’amélioration continue. Elaborer un plan stratégique permet le maintien d’un fort taux de productivité. L’amélioration des marges induit des flux monétaires plus élevés, ce qui a une incidence positive sur l’activité de l’entreprise.
On remarque aussi une certaine capacité à anticiper la demande. En cas de forte demande mais aussi de forte exigence de la part des clients, savoir anticiper les besoins constitue un atout de taille. Les mots d’ordre peuvent se résumer à la différenciation et l’avantage concurrentiel. Démarquez-vous ! Pour ce faire, entretenez une relation de proximité avec votre cible.
Les différentes méthodes d’évaluation
On note 3 principales méthodes d’évaluation rentrées en vigueur.
Les méthodes dites « patrimoniales »
Elles s’attachent à l’évaluation des actifs de l’entreprise à laquelle est soustraite la valeur de ses dettes pour obtenir l’actif net (on parle aussi de situation nette). Toutefois, cette méthode est à nuancer car elle n’amène pas toujours à une valeur économique juste. Concrètement, si la valeur économique de votre entreprise est en perte, il est possible que sa situation nette démontre une tendance optimiste. A l’inverse, si la valeur économique démontre des bénéfices avec une rentabilité élevée, cette même évaluation peut se montrer pessimiste. Idem si des projets prometteurs sont en cours.
Ces méthodes sont utiles en cas de liquidation de l’entreprise ou pour évaluer la valeur de replacement. Si vous souhaitez arrêter votre activité et vendre vos composants de l’actif au détail, vous pouvez ainsi plus facilement calculer vos prix de revient. Ces méthodes constituent une bonne référence dans l’encadrement du prix, mais sont statiques et n’intègrent pas la notion de rentabilité.
Les méthodes « comparatives » (barèmes)
Comme leur nom l’indique, visent à faire une comparaison. Elles comparent votre entreprise avec des entreprises concurrentes. Les entreprises choisies pour la comparaison présentent un profil similaire à celui de votre entreprise. Leur valeur de transaction est connue. Pour ce qui est des cessions de commerce détenant une côte officielle, ces méthodes sont adaptées spécifiquement. Les barèmes rassemblent des statistiques en rapport avec une approche de marché de la valeur de l’entreprise, pour certains métiers d’artisanat ou certains commerces. Un des barèmes les plus connus, le Mémento pratique Evaluation. Ces méthodes de comparaison ne sont pas tant différentes des résultats des autres méthodes, suivant l’application liée au marché des transactions. Simples d’utilisation, ces méthodes ne sont pas très précises et nécessitent, en général, le recours à d’autres analyses.
Les méthodes « de rendement ».
Ces méthodes consistent à estimer la capacité future de l’entreprise à dégager des bénéfices, ainsi qu’à en déduire sa valeur en tenant compte du risque de non réalisation de ces bénéfices. Ces méthodes sont utilisables pour un cédant en se basant sur l’historique qu’il a et la possibilité de se projeter dans le futur. Elles peuvent également être utilisées par le repreneur qui se base sur la rentabilité future attendue de l’entreprise. La corrélation de ces deux parties permet ainsi l’évaluation de l’entreprise avec sa rentabilité prévisionnelle. Ce type de méthode est fondé d’un point de vue économique mais ne facilite guère la discussion entre repreneur et cédant en raison de choix multiples ou de taux ressenti comme arbitraire.
Plus précisément, vous pouvez commencer d’abord par augmenter la trésorerie. Pour cela, il vous faut diminuer voter BFR (Besoin en Fonds de Roulement) égal à vos ressources stables moins vos emplois stables. Une autre astuce est de ne pas distribuer de dividendes pendant les dernières années. Dans la mesure du possible, limiter de nouveaux investissements. Votre bilan doit être établi dans une optique de cession et pas juste fiscale. Valorisez les stocks de façon moins prudente et réintégrez progressivement les réserves comptables. Une autre solution reste de faciliter le financement du rachat en sortant préalablement l’immobilier de l’entreprise.
Vous pouvez également augmenter la rentabilité présentée aux acheteurs lors de la vente de votre entreprise lorsqu’elle présente des résultats relativement bons, et lorsqu’il existe des perspectives de croissance.
Relativement complexe par nature, ce travail demande du temps. Il est pourtant indispensable à la bonne gestion et au bon fonctionnement de votre entreprise.
Le recours à un tiers
Il vous est possible de faire appel à un tiers pour l’évaluation de votre entreprise. Ce professionnel se doit d’être neutre vis-à-vis des interlocuteurs dont il est question. La variation des méthodes existantes induit différentes visions de l’entreprise. Il est donc plus sûr pour vous d’avoir recours à un professionnel compétent. Il en ressort toutefois une certaine part de subjectivité car la valeur de votre entreprise est indirectement rattachée à votre personnalité et votre équipe de travail.