Pourtant pas dans les ambitions de Gaëlle Delahaye de prime abord, après avoir développé un certain goût pour la communication, elle décide de sauter le pas et crée son entreprise : Color my Factory.
La genèse du projet
Le besoin de Gaëlle Delahaye de fonder son entreprise se manifeste progressivement. La fondatrice travaille à l’époque pour un festival de musique classique dans lequel elle s’occupe de toute la communication visuelle, ce pour une petite structure. Elle développe une fibre pour la communication, et apprend seule le métier, ce qui lui plaît. Passionnée, il lui vient alors l’idée de créer sa propre structure et de monter son projet.
Elle créée ainsi courageusement son entreprise, seule, sans chercher d’associé. Il en est de même à l’heure actuelle bien qu’elle souhaiterait travailler avec des collaborateurs afin enrichir d’autant plus ses idées.
La dirigeante prend conscience du fait que le modèle de l’entrepreneuriat c’est, avant tout, d’être créatif, d’avoir des idées mais aussi de les mettre en place. Elle se rend compte, par ailleurs, que cela lui plaît. Elle s’attache toutefois à exercer au sein d’un domaine spécifique, un domaine qui la passionne davantage.
La particularité d‘un double concept
L’entreprise est un atelier de communication visuelle. Gaëlle Delahaye propose donc des prestations en communication allant du graphisme au web. Ces prestations passent ainsi par l’élaboration de chartes graphiques ainsi que la réalisation de sites web. Attaché historiquement au secteur musical, Color my Factory conseille de nombreux acteurs de la musique. Il est également question d’accompagnement de projets émanant de divers domaines comme la formation, l’immobilier, le coaching, la décoration d’intérieur, …
En marge de cette activité, elle développe le projet nommé « Raconte-moi ton métier ». C’est un projet éditorial dans lequel il est proposé, par le biais du livre, d’expliquer aux enfants le métier de leurs parents.
L’idée du concept lui est propre. Cette idée tire sa provenance de plusieurs sources. En discutant avec son entourage professionnel ou amical, Gaëlle Delahaye comprend la difficulté qu’il existe chez les enfants notamment, « de savoir ce que font réellement les gens, dans quel secteur ils travaillent, ce que sont leurs métiers ». Elle fait un deuxième constat : un constat sur la société en général. « L’image du travail n’est pas véhiculée de manière très positive ». Il en découle un objectif simple : « inculquer aux petits, leur suggérer, en tout cas, que travailler peut être intéressant pour peu qu’on le fasse avec envie et que cela ne soit pas perçu comme une contrainte ». Avec ses compétences, la créatrice met ainsi en œuvre des outils permettant, d’une part, d’expliquer les secteurs d’activité existant et, d’autre part, de proposer une image positive du secteur du travail.
Développement du projet et stratégie utilisée
Dans sa démarche entrepreneuriale, Gaëlle Delahaye a recours au conseil : ayant participé à un incubateur d’entreprises, elle bénéficie de conseils de professionnels, elle suit également un certain nombre de formations d’ateliers annexes. « Il faut vraiment s’entourer de gens qui ont créé eux-mêmes leur entreprise, il faut aller sur tous les sites professionnels et sur les sites qui encadrent les entrepreneurs comme la chambre de commerce. Il faut rencontrer des entrepreneurs et surtout, aller au contact des gens, solliciter les services pour leur poser des questions directement plutôt que de les contacter seulement en cas de problème », estime la dirigeante.
La stratégie liée au projet s’articule suivant plusieurs points. Comme il ne demande pas un apport considérable, la fondatrice se sert de son activité de graphisme et de web pour nourrir son autre projet « Raconte-moi ton métier ». Sans entamer de recherche de fonds.
La stratégie du livre repose sur le fait de proposer le projet uniquement aux entreprises, aux services de communication interne ou externe, et de ne pas le proposer au grand public. L’intérêt est d’aller rechercher le secteur qui, par l’ouvrage, intéresse, et de prendre contact avec lui directement. La communication, c’est essentiellement du réseautage et de la présence sur internet, éléments primordiaux à la notoriété d’une marque et de son entreprise.
A l’avenir, Gaëlle Delahaye souhaite développer son entreprise à l’échelle nationale et pouvoir ensuite embaucher des personnes.
« Raconte-moi ton métier » pourrait s’apparenter une diversification et donc une prise de risque. La dirigeante affirme au contraire que « cela reste dans le domaine de la communication visuelle, c’est juste un outil en plus qui peut être proposé pour communiquer. Il s’agit certes, d’un produit particulier mais on reste quand même dans le même esprit ».
3 questions à Gaëlle Delahaye, créatrice et dirigeante de Color my Factory
• Quel est le meilleur conseil que vous pourriez donner à quelqu’un qui souhaite créer son entreprise ?
« Tout est possible quand on se donne les moyens, il est difficile de sauter le pas mais il y a beaucoup d’opportunités, beaucoup de choses à faire. Mon conseil c’est croire en son projet et savoir bien s’entourer ».
• Votre premier livre traite de l’assurance, pourquoi avoir choisi ce secteur ?
« Les métiers qui m’intéressent sont ceux difficiles à expliquer et répandus. Il y déjà beaucoup de livres sur les pompiers, un métier facile à expliquer car il est très visuel mais on trouve peu d’ouvrages sur les métiers de service. La fédération française des sociétés d’assurances recense 150 000 assureurs, autant d’enfants qui ont du mal à appréhender le métier de leurs parents. Nos livres proposent de vulgariser un secteur d’activité complexe et donne des clés pour comprendre l’environnement de travail d’une entreprise ».
• Quelle a été la difficulté majeure dans la création de votre entreprise et comment l’avez-vous surmontée ?
« La difficulté c’est d’être seul dans son projet. Même entouré, on reste seul à prendre les décisions et a impulser une ligne directrice au projet qu’on souhaite avoir. Pour pallier cela il faut s’entourer un maximum, rencontrer d’autres entrepreneurs. Finalement, la démarche de création en entrepreneuriat, est la même pour tout le monde, c’est juste les sujets qui changent ».