Si vous souhaitez créer votre entreprise en franchise, il faut prendre conscience que vous allez être engagé pendant plusieurs années avec votre franchiseur. La durée du contrat étant généralement d’au moins 3 à 5 ans, il vaut mieux bien choisir celui-ci et ne pas trop vous précipiter. Vous devez vous assurer que vous correspondez bien à la franchise sélectionnée que ce soit en termes de moyens ou d’affinités avec le secteur, que la solidité du franchiseur et que l’opportunité proposée sont réelles et que vous aurez un atome crochu avec de dernier.
Le bon secteur d’activité et les apports
Une fois que vous avez bien vérifié que vous êtes fait pour entreprendre et que la franchise vous correspond, vous pouvez vous mettre à rechercher le domaine d’activité dans lequel vous souhaitez évoluer. Un premier tri reste assez simple à faire puisqu’il s’agit d’exclure tous ceux dans lesquels vous ne voulez pas travailler. Il n’est pas forcément nécessaire de choisir un secteur dans lequel vous avez évolué puisque la majorité des franchisés en changent mais il vous faut bien prendre en compte que vous allez y exercer pendant plusieurs années alors autant qu’il vous motive un minimum.
Vous n’allez pas compter vos heures donc prendre une activité pour laquelle vous avez des appétences demeure essentiel. Dans tous les cas sachez que votre franchiseur va vous fournir une formation qui vous permettra d’acquérir les bases nécessaires à l’exercice de votre métier. Une fois ce premier tri effectué, il devrait vous rester quelques secteurs d’activités mais parfois un grand nombre d’enseignes. Vient alors le second critère personnel : les apports et votre capacité de financement.
Toutes les enseignes n’ont pas le même droit d’entrée et certaines se révèleront hors de portée pour votre budget alors que d’autres vous seront très accessibles. La dernière question que vous pouvez vous poser pour effectuer votre choix est relative à l’importance que vous portez à la notoriété de la marque du franchiseur et à votre croyance dans le concept proposé. Vous pourrez ainsi faire une sélection sur les enseignes que vous souhaitez contacter pour en savoir plus et qui devraient alors se limiter à 3 ou 4 maximum.
Ce qu’il faut vérifier sur l’enseigne en premier
La seconde étape de votre recherche doit consister à vous poser quelques questions sur chacune des enseignes restantes. Les premières questions sont en fait relatives à ce qui fait de la franchise un contrat particulier à savoir celles qui sont liées à la marque et à la transmission du savoir. Vous pouvez ainsi vous demander : est-ce que la marque possède une certaine notoriété et une bonne réputation ? Est-ce que le savoir-faire de l’entreprise est unique ? Est-il susceptible d’évoluer ? Une fois ces premières questions passées en revue, il est nécessaire de vous concentrer sur la pérennité de l’offre car certains secteurs apparaissent et disparaissent aussi vite qu’ils sont venus.
Il vous faut donc vous assurer même si les chiffres des franchises actuels sont bons qu’il ne s’agit pas d’une mode éphémère afin de ne pas vous lancer dans une activité qui viendrait à péricliter. La question du business model proposé et de la rentabilité viennent en général ensuite puisqu’il s’agit d’étudier d’abord les coûts directs et indirects et ce que l’entreprise vous demande de payer mais également la rentabilité des franchises.
Souvent, le franchiseur propose un compte d’exploitation prévisionnel qui vous permettra de vous faire une idée de la rentabilité sachant que cela ne reste que … du prévisionnel. Celle-ci reste un point essentiel malgré tout même que le chiffre d’affaires dépend avant tout de vous. Vous pouvez vérifier avec rigueur l’étude de marché en faisant votre propre investigation et en vous rendant sur place par exemple. Les conditions d’exclusivité sont également à prendre en considération à ce niveau.
Rencontrer le franchiseur…
Après avoir validé toutes ces premières informations et éventuellement fait un nouveau tri, il est temps d’aller sur le terrain et de rencontrer la tête de réseau. Cette étape est décisive car vous allez passer plusieurs années à interagir avec elle. Tout comme pour l’association en entrepreneuriat, la capacité à avoir un bon relationnel avec elle demeure primordiale. Vous allez passer un temps certain à échanger, à prendre des informations et à en donner alors autant vous assurer que la communication passe bien naturellement.
Il s’agit pour vous aussi d’observer la relation d’ouverture de celui-ci. Par exemple, si vous êtes du genre à être force de proposition et que vous souhaitez contribuer à ce que la marque s’améliore en faisant des suggestions, autant vérifier que votre franchiseur n’est pas du genre à imposer une ligne conductrice fixe. A défaut, il n’accordera pas la moindre importance à vos propositions et vous pourriez rapidement ressentir de la frustration.
… Et les franchisés
Il est clair que votre franchiseur demeure dans une relation de séduction, tout comme vous. Le meilleur moyen de vous informer reste de rencontrer ceux qui ont déjà un relationnel avec lui afin d’approfondir tous les éléments. Bien entendu, votre franchiseur essaiera de vous présenter à des franchisés satisfaits pour qui tout marche bien et qui représente généralement des réussites. Il s’agit alors de demander des rendez-vous à plusieurs franchisés pour avoir leurs retours. N’hésitez pas à dresser une liste de questions même ouvertes qui vous permettent d’en savoir plus sur les avantages mais surtout les inconvénients de la franchise.
Vous pouvez aller plus loin et profiter de cette visite pour obtenir quelques trucs et astuces ainsi qu’éventuellement demander de faire une journée en immersion (si cela ne les dérange pas) afin d’étudier exactement comment la franchise fonctionne et vous immerger dans une ambiance qui risque de devenir quotidienne. Vous pourrez ainsi sentir si vous pourrez vous adapter à l’environnement en question
Regarder la logistique
On y fait rarement attention mais il est souvent intéressant dans la franchise de s’intéresser aux méthodes d’approvisionnement du franchiseur. Tout d’abord parce que vous devez vérifier la capacité de votre franchiseur à vous livrer de la manière la plus rapide possible et quelle que soit la période de l’année. Il doit avoir anticipé les ruptures de livraison et pouvoir vous livrer car à défaut vous pourriez vite vous retrouver dans l’impasse. S’informer sur la manière dont se déroule le réassortiment n’est pas un luxe et vous devrez examiner que toutes les hypothèses de « crise » ont bien été envisagées. Il s’agit également de regarder si l’ensemble de l’approvisionnement est facilement accessible pour vous.
Vérifier le niveau d’assistance
Le franchiseur va vous former, certes, mais il peut-être très utile de regarder ce qu’il propose en termes de formation initiale mais également dans le temps. Le savoir-faire doit être transmis et il sera surement amené à évoluer donc autant vous intéresser aux différentes formations proposées. La plupart des franchiseurs expérimentés vont très loin dans l’aide initiale en proposant par exemple de vous aider dans la recherche de locaux, de financement, de personnel ou encore de constitution de dossier.
A noter que la formation doit en général être complète et concerner autant la gestion de votre centre de profit que l’aspect commercial et la fidélisation tout en vous donnant les process pour bien réaliser votre futur métier. Une fois la formation initiale analysée, n’hésitez pas à regarder ce qui est fait en termes d’animation du réseau : une personne est-elle dédiée à son animation ? Comment se passe les remontées d’information ? Y a-t-il un réseau intranet ? Y a-t-il des rencontres organisées entre les différents franchisés ou des canaux directs de communication entre eux ? Autant d’informations que vous pouvez glaner pour savoir si l’animation du réseau semble vous correspondre ainsi que la fréquence d’encadrement. Le niveau d’assistance représente souvent l’une des clés pour choisir sa franchise.
Vérifier le contenu du document d’information précontractuelle
Une fois toutes les étapes précédentes réalisées, rien ne vous empêche de jeter un coup d’œil approfondi au document d’information précontractuelle imposé par la loi Doubin, et son décret d’application n° 91 – 337 du 4 avril 1991. Fourni 20 jours au moins avant la signature du contrat, il est prévu pour éclairer votre consentement donc autant le lire attentivement. En dehors des informations de bases comme l’adresse du siège de l’entreprise, numéro d’immatriculation, date de création … qu’il vous faut tout de même parcourir (même rapidement) avant de conclure votre contrat, des informations comme celle sur « l’état général et local du marché des produits ou services » peuvent être très intéressantes à regarder.
Surtout, certaines annexes comme les comptes annuels des deux derniers exercices ou, pour les entreprises faisant appel public à l’épargne, les rapports des deux derniers exercices peuvent s’avérer de bonnes mines d’informations. Vous pouvez notamment aussi y trouver une liste des entreprises qui font partie des exploitants. Surtout n’hésitez pas à jeter un œil à des informations comme la durée du contrat, les conditions de renouvellement ainsi que tout ce qui est relatif à la résiliation ou à la cession.