Céder son entreprise signifie comme pour un bien immobilier que l’on revend, récolter les fruits de son investissement qui parfois représente de nombreuses années de la vie de l’entrepreneur. Si celui-ci a su faire fructifier son entreprise au moment de la cession, il est souvent confronté à une équation dont il ne maîtrise par toutes les subtilités.
Dans votre vie de dirigeant, il peut vous arriver de vouloir céder votre entreprise. Que ce soit parce que l’on vous a fait une belle proposition ou bien parce que vous avez envie de passer à autre chose, vous devez maîtriser certaines étapes. Comment les banques accompagnent-elles les dirigeants qui souhaitent céder ou transmettre leur boîte ? Eclairage.
Céder son entreprise : un moment particulier pour le dirigeant.
Parce qu’un projet de cession semble tout aussi important qu’un projet de création, il est primordial de savoir où vous mettez les pieds. Qu’il s’agisse de céder une filiale pour se concentrer sur son cœur de métier ou de vendre sa société et réinvestir dans une nouvelle aventure entrepreneuriale, le moment où un entrepreneur lègue sa boîte demeure toujours un événement particulier. Avant tout projet de cession d’entreprise, un dirigeant doit se poser les bonnes questions. D’un côté pratique, vous devrez généralement prévoir de nombreuses étapes avant d’entamer le processus de cession, comme le sort que vous réservez à votre immobilier (bureaux) et l’avenir auquel vous vous destinez en tant que dirigeant après la cession (arrêt d’une activité, ou non).
Quoi qu’il en soit, parmi les interrogations basiques et essentielles que le chef d’entreprise se pose, on retrouve les suivantes : quelle est la valeur de mon entreprise ? Qui pourrait reprendre efficacement ma boîte et dans quelles conditions ? Quelles sont les démarches à suivre (juridiques, administratives …) ? Comment optimiser le nouveau patrimoine perçu après la revente ? Afin d’apporter une réponse circonstanciée à chacune de ces interrogations, il est essentiel de s’adjoindre les services de conseillers externes, dont les banques font partie.
Évaluation et diagnostic.
Dans le cadre d’un projet de cession, certaines banques agissent comme un partenaire qui vous accompagne tout au long du processus. L’évaluation de l’entreprise à céder (par l’intermédiaire d’un diagnostic précis) constitue la première étape indispensable. Dans un premier temps, les conseillers bancaires passent un temps important à échanger avec le dirigeant qui désire céder son affaire. L’objectif est double : il s’agit à la fois d’aboutir à une valorisation cohérente de la boite, c’est-à-dire de définir précisément le prix auquel vous désirez la céder, et d’identifier les atouts et les faiblesses qui favoriseront ou entraveront la cession de l’entreprise. Définir ces deux éléments passe bien souvent par la réalisation de nombreux audits, qui aboutiront notamment à l’analyse du positionnement de l’entreprise sur son marché actuel.
Recherche de cibles potentielles.
Une fois le diagnostic effectué, les experts bancaires peuvent ensuite proposer au chef d’entreprise de diffuser l’information sur la mise en vente ou la recherche de cibles dans l’ensemble du réseau bancaire et auprès de ses partenaires. L’accompagnement du cédant passe notamment par la recherche de cibles adéquates.
Pour les établissements bancaires, l’enjeu réside dans le fait de faciliter la relation en aidant à la fois les acquéreurs et les cédants à la hauteur de leurs espérances. Le défi passe parfois par la recherche de solutions en interne (salariés, membres de la famille, etc.), notamment afin d’assurer une continuité dans les savoir-faire de l’entreprise. Concrètement, une fois les critères de recherche définis précisément entre le cédant et la banque, les conseillers rédigent avec vous les documents de présentation de l’entreprise à céder, puis ils se mettent activement en recherche du profil de repreneur adéquat. Pour cela, la banque analyse les candidatures et vérifie la capacité des repreneurs à assurer la suite des événements tout en prêtant attention au fait qu’ils partagent la vision du cédant et qu’ils pourront poursuivre la stratégie déjà engagée par ce dernier.
Les conseillers assurent ensuite une mise en relation en toute confidentialité. Certains établissements bancaires ont développé des bases de données numériques qui répertorient la liste des entreprises à céder, afin de faciliter la mise en contact entre cédants et repreneurs.
Négociation et signature.
Il s’agit quasiment de l’étape la plus importante du processus : la négociation et la signature ! Là aussi, la banque peut vous servir d’accompagnateur efficace. À commencer par la phase de négociation, que vous ne maîtrisez pas forcément, surtout si vous en êtes à votre première boîte. Le conseiller peut vous prêter assistance pour négocier et vous permettre d’assurer les contreparties que vous demandez face à un repreneur qui ne voudrait pas investir un montant suffisamment intéressant. Le conseiller peut également vous aider à fédérer l’ensemble des acteurs autour du projet, du repreneur au cédant, en passant par les salariés et prestataires.
Se faire conseiller après la cession.
Ça y est, vous venez de vendre votre entreprise et vous vous retrouvez à la tête d’un patrimoine. Là encore, il est nécessaire de prendre conseil, d’abord car la gestion d’un patrimoine personnel est très différente de la gestion de celui propre à une entité juridique professionnelle. Bien souvent, lorsque vous étiez dirigeant, l’entreprise prenait en charge de nombreux frais, alors que vous devez désormais tout assumer seul ! Afin de se faire conseiller sur le volet financier, les notaires et les conseillers en Gestion Privée apparaissent comme les interlocuteurs privilégiés de l’entrepreneur cédant. Concrètement, ils vous proposeront des pistes pour gérer votre nouvelle situation fiscale, en fonction de votre train de vie et de votre situation familiale.