Quand vous organisez un brainstorming, vous projetez une nouvelle aventure. Les méninges en ébullition, vous cherchez les bonnes idées en équipe. Or, le brainstorming est un état d’esprit pour pouvoir aller de l’avant. Or il arrive souvent que ce fameux brainstorming, source de créativité et de nouvelle opportunités se transforment en blamestorming si on obtient pas les résultats escomptés. Si votre objectif est de rechercher un coupable et de vous dédouaner alors cet article est fait pour vous.
Le mot est un anglicisme qui définit la période durant laquelle vous cherchez à identifier le bouc-émissaire de vos malheurs. Si la source de votre échec était si évidente, vous n’auriez pas à organiser une réunion et vous convierez immédiatement le responsable dans votre bureau. Là c’est différent. Vous êtes tous responsables mais il est bon de trouver un coupable. La cohésion de groupe a déjà pris un sacré coup dans l’aile depuis vos derniers déboires professionnels. Pour l’achever complètement, blamestormez. Pour vous aider à assumer cette décision, voici une petite liste de raisons. Si l’envie vous prend d’abuser de mauvaise foi, à vous d’en rajouter de nouvelles !
Vous n’êtes pas responsable !
Pour passer maître dans l’art du blamestorming, vous devez comprendre l’une des bases fondamentales. Vous ne pourrez vous juger « juste » qu’en déplaçant la raison de cet échec (et toutes les erreurs antérieures) sur les autres. Le blamestorming se fonde sur un système de vases communicants. Il permet de se défendre, de manière certainement injuste, mais se défendre quand même !
Ça fait du bien au moral ! (du moins le vôtre)
Après autant de travail accumulé et l’échec monumental de votre projet, vous êtes au bout du rouleau. Votre famille a bien tenté de vous épauler mais difficile d’être compris par ceux qui ne sont pas vos pairs. Et vous évitez de les intégrer à cette faillite professionnelle malgré tous les coûts personnels que cela comporte. Vous êtes donc sous pression, prêt à exploser.
Organiser une réunion de blâme collectif, vous fera le plus grand bien. Tant de frustrations accumulées, tant d’heures de travail consacrées, tant d’efforts et de nuits investis… pour un échec retentissant. Il vous faut un défouloir et un coupable. Établissez une échelle de comparaison entre vous et votre équipe. Dédouanez-vous et déculpabilisez-vous. Pas certain que cela renforce le moral de vos salariés…. Le vôtre oui.
Ça effrite les derniers pans de l’esprit d’équipe mais renforce le sarcasme !
Le blamestorming constitue, à l’image du brainstorming, un moment où l’ensemble de votre équipe est réunie. Il y a les réussites collectives et les échecs. Ce n’est pas forcément un moment de grâce mais il faut le vivre ensemble. Après les deux premiers points qui vous ont permis de vous émanciper de votre colère intérieure, laissez le soin à votre équipe de faire le reste. Chaque membre garde également enfermé en lui de la colère due au stress, aux non-encouragements, à l’énervement avec les autres salariés. Envoyez la balle et laissez la rebondir. Les uns et les autres vont pouvoir se contredire et se renvoyer la faute les uns aux autres. Le sarcasme sera certainement la voie libératoire pour vos salariés pour à leur tour se dédouaner et laisser au bouc-émissaire le soin de se révéler.
Le coupable est toujours quelque part !
Vous avez déjà joué au Cluedo ou à tous jeux de société qui s’en rapprochent ? L’idée consiste à découvrir parmi les joueurs, le responsable du crime commis dans une vieille bâtisse anglaise. Transformez votre étape de blamestorming en grand jeu Cluedo. Cela sera plus fun ! Soupçonnez d’abord les personnes de votre équipe qui n’ont pas fait leur boulot avant d’accuser directement. Certains vont se défendre et user d’alibis. Ils vous proposeront une reconstitution de ce qui s’est passé selon eux. Comme dans un jeu du genre, ouvrez l’œil. Le coupable est toujours quelque part. A vous de le trouver !
Bas les masques !
Durant cette période, après avoir échauffé les nerfs, prenez un peu de recul. Analysez la manière dont les personnes réagissent. Vous en apprendrez davantage sur chacun des membres de votre équipe, plus que dans aucun moment de quiétude. Vous pourrez faire certaines catégorisations et distinguer les profils types.
Certains, les factuels, arrivent avec la liste des choses que les autres n’ont pas faites. Tout est soigneusement répertorié, heure et date consciencieusement mentionnées. D’autres, plus réservés, vont se mettre sur la touche et attendre que les critiques fusent et leur passent au-dessus. Dans votre équipe, les piaillards se distinguent en criant plus fort que les autres. Ils peuvent remporter certaines palmes en gagnant du temps et des nerfs. Et puis, il y a ceux qui refont le monde et mettent Paris en bouteille, les plus faibles qui vont éclater en sanglots et les arrogants qui ne comprennent pas comment ils peuvent travailler avec une telle équipe de bras cassés.
Oui ! C’est dans ces cas là que l’érosion fait émerger les vraies personnalités. A vous de vous en rappeler pour l’avenir.
La peur est motrice d’avenir !
La culpabilité détient un fort pouvoir sur vos salariés. En leur mettant la pression et faisant reposer sur eux la faute de la ruine du projet, vous les engagez sur l’avenir à ne plus jamais faire pareil. Le pire est une notion incitatrice.
Vous pouvez passer à autre chose !
Vos nerfs relâchés, vous avez passé l’étape de la psychothérapie individuelle. D’un commun accord avec l’équipe, vous avez fait reposer la faute sur une seule personne qui est déterminée comme LE bouc-émissaire de l’échec que vous venez de vivre. Vous ne vous sentez plus coupable et, léger comme l’air, vous pouvez enfin tourner la page et passer à autre chose.