Plus d’une fois, nous avons entendu s’exclamer des collègues ou des amis ou notre famille et pourquoi pas nous-même : « si je n’avais pas besoin de gagner de l’argent, je n’irais pas au travail ou bien si je pouvais télétravailler, la vie serait belle. ». Or, depuis le début de 2020 la pandémie a contraint certains à télétravailler, d’autres à se retrouver au chômage partiel ou non et d’autres à continuer à se rendre au travail. Brusquement, toutes les cartes ont été rebattues. Le bonheur au travail pour les collaborateurs, mythe ou réalité
Si l’on en revient au rituel des jeunes qui débutent en entreprise, il y avait une aventure, celle de sortir du cercle habituel et de prouver ses compétences et donc l’intégration au sein d’une entreprise représentait une valeur. Dans la réalité, quelle que soit la personne, elle tisse des liens sociaux et permet d’ouvrir de nouveaux horizons.
Le travail et le bonheur ?
Selon une étude OpinionWay pour Microsoft France1 le travail contribue au bonheur. Cette étude exhaustive a été menée par l’institut OpinionWay pour Microsoft France en deux phases : une étude qualitative auprès de 177 actifs du 5 au 8 novembre 2020, réalisée en amont et une étude quantitative, réalisée auprès d’un échantillon de 2025 personnes, représentatif de la population française active âgée de 18 ans et plus.
Selon cette étude OpinionWay pour Microsoft France1 le travail contribue au bonheur pour plus de 7 Français actifs sur 10 (72%) et le lien social est un ingrédient clé du bonheur au travail pour 4 actifs sur 10 (40%).
Le principal élément qui rend les 18-24 ans heureux dans leur travail est qu’ils se sentent bien avec leurs collègues et qu’ils apprécient l’ambiance de travail (44%).
Qui plus est parmi ceux pour lesquels cela a été possible, plus de 7 actifs sur 10 ont apprécié de se rendre dans les locaux de leur entreprise pendant le confinement (73%) et redonnent ainsi à l’entreprise ses lettres de noblesse, sa raison d’être.
Mais la présence des outils numériques indispensable
70% des actifs estiment que disposer d’outils numériques faciliterait le travail au quotidien quand 68% expriment le souhait que ces outils se développent davantage dans leur secteur d’activité.
Pour le philosophe et romancier Charles Pépin qui a contribué à l’analyse de cette étude souligne :
« Cette étude confirme de manière claire que notre bonheur est moins en nous qu’entre nous : rien ne nous rend plus heureux qu’une qualité de liens, et même une qualité de liens quotidiens. Nos liens ne se surajoutent pas à notre identité première pour nous rendre heureux ; ils sont la matière première de notre bonheur. Et l’étude montre que les Français abordent majoritairement le télétravail et les innovations technologiques de manière plutôt créative et ouverte, comme une façon de faire vivre autrement ces liens, voire de les réinventer. Je note avec un sourire particulier le résultat de l’étude concernant les Français en couple qui ont été heureux de télé-travailler côte à côte, de découvrir un autre visage de leur conjoint et de repenser la séparation vie privée vie professionnelle ».
Pour de nombreux Français, le lien social est aujourd’hui une condition du bonheur au travail. Travail à distance, éloignement, gestes barrières, fermetures des lieux publics… la crise sanitaire a conduit les Français à se questionner sur ce qui les rendait heureux au travail mais aussi à se rendre compte des apports du travail qu’ils ont parfois tant maudit. La qualité des relations, qu’elles soient professionnelles ou personnelles, a un impact sur la performance des Français au travail mais également sur leur bonheur.
Le travail, porteur de sens
Si le lien social et la place occupée dans la société sont des éléments importants pour les actifs français, la quête de sens au travail devient un critère fondamental, en particulier chez les plus jeunes. Ces derniers ont besoin d’adhérer à un espace professionnel qui partage leurs valeurs et leurs aspirations personnelles. Mais cela nous l’avions déjà constaté grâce au Palmarès Best Workplaces France qui met en exergue le bonheur au travail.
Même si cette quête de sens rencontre la difficulté majeure du recrutement dans une période de pandémie et ses conséquences de confinement et de fermetures d’entreprises, elle est de plus en plus, pour les 18-24 ans, un enjeu majeur. Alors que pour les Millennials, l’activité professionnelle doit avoir du sens, pour d’autres, c’est plutôt l’opportunité d’exercer un « métier-passion » qui contribue au bonheur au travail. La reconnaissance, tant économique que sociale de l’activité exercée, joue un rôle prépondérant dans le bonheur au travail des actifs français.
Les dirigeants et chefs d’entreprise, qu’en est-il ?
Les artisans, commerçants et chefs d’entreprise citent davantage le fait de pouvoir exercer leur passion comme l’un des principaux éléments qui les rend heureux dans le travail (35% contre 20% de l’ensemble des actifs). 88% des artisans, commerçants et chefs d’entreprise déclarent que le travail contribue à leur. Conscients que l’avenir de leur commerce repose sur leur capacité à s’adapter au numérique, les artisans, commerçants et chefs d’entreprise sont particulièrement demandeurs d’outils numériques adaptés à leurs métiers (76%).
Cependant, ne fermons pas les yeux
Le rôle du travail dans le “bonheur au travail ” des salariés peut toutefois être nuancé. Ainsi, l’étude souligne que pour 26 % des salariés, le travail contribue peu à leur bien-être, et que 26 % d’autres actifs ne “trouvent pas vraiment, voire pas du tout”, de bonheur au travail. Celui-ci ne les épanouissant pas, mais leur permettant avant tout de “survivre” financièrement, et de “prendre soin” de leur famille.
À noter que 56 % des salariés français ne travaillent pas pour le “plaisir” qu’il procure, mais d’abord pour “le sens” qu’ils peuvent y trouver. Une tendance plus marquée (62 %) chez les 18-24 ans.