Bien au-delà d’une simple crise passagère, le monde est entré dans un processus de profondes mutations. Cette nouvelle donne repose sur la notion de performance globale, dans laquelle la dimension sociale va s’imposer progressivement dans la stratégie des entreprises et de leur croissance à long terme en tant qu’élément différenciant.
Une transformation nécessaire des entreprises
Pour faire face à la concurrence venue des pays émergents due en partie à la faiblesse du coût de la main d’œuvre, les entreprises françaises ont tout intérêt à faire du développement du potentiel humain et de l’innovation, une priorité stratégique aussi vitale que la compétitivité et la rentabilité financière peuvent l’être.
Pour cela, elles doivent passer d’une logique orientée sur le profit des actionnaires vers celle de la prise en compte des intérêts de toutes les parties prenantes (actionnaires, salariés, fournisseurs, clients, environnement). Il ne s’agit pas de réfuter l’idée de profit car la première responsabilité sociale des entreprises est d’en faire, mais de prendre conscience des conséquences d’une politique qui se concentrerait uniquement sur le résultat final (fractionnement des tâches, individualisme, manque d’autonomie, reporting).
Un changement de mentalité des salariés
Pour s’en convaincre, il suffit d’analyser les effets indésirables de l’ancienne politique (orientée uniquement sur le profit) sur la santé et le bien-être des salariés : augmentation de la consommation des psychotropes, mal-être, suicides, départ à la retraite vécu comme une délivrance, absentéisme, manque de motivation.
Si autrefois, il suffisait de proposer une bonne rémunération et des avantages pour attirer des candidats, il faut constater que les mentalités ont bien évolué et que les salariés cherchent à se sentir bien également sur leur lieu de travail. Aujourd’hui, les salariés ne veulent plus souffrir au travail, ils aspirent à une amélioration de leur qualité de vie alliant l’épanouissement professionnel au développement de leurs compétences. De la même manière, ils sont à la recherche d’une utilité à leurs actions et à mettre du sens à leur action.
Des politiques liées au bien-être efficace
Des études Anglos- saxonnes quantifient d’ailleurs le retour sur investissement des politiques de bien-être au travail : réduction de l’absentéisme de 9,3%, diminution du stress de 14%, chute du turn-over de 25%. En d’autres termes, ces politiques représentent un véritable levier d’autonomie et de performance des collaborateurs.
Mais pour être efficace, une modification de la conception du travail actuel vers des modes de concertations et de transparences semble nécessaire. La mise en œuvre d’une telle démarche implique une réelle cohérence de la part de l’entreprise qui va bien au-delà du bien-être de ses salariés. Tel un cercle vertueux, elle favorise l’innovation technologique en créant des produits et des services visant la qualité de vie des consommateurs et des clients. La boucle est bouclée.
Les entreprises qui ont d’ores et déjà enclenché cette vision, seront certainement les leaders de demain.