« Grosse donnée ». Traduit de l’anglais, l’expression Big Data ne paye pas de mine. Et pourtant, nous parlons de l’une des choses les plus volumineuses que connaît notre société actuelle : nos données informatiques. En effet, nous générons chaque jour des trillions d’octets de données. Et même si pris individuellement, elles sont bénéfiques à notre quotidien, de nouveaux problèmes se posent : sont-elles toutes essentielles ? Faut-il les stocker ? Si oui, comment ? Mais ce qui intéresse les industries, bien entendu, c’est comment peut-on rentabiliser ce flux ininterrompu ?
Toutes sortes de données sont enregistrées : vos informations et vos messages sur vos sites internet et réseaux sociaux, vos images et vidéos publiées en ligne, les enregistrements des transactions d’achats en ligne, les coordonnées GPS de téléphone mobile, les résultats des capteurs utilisés pour la collecte d’informations climatiques… L’ensemble de ces données forme le Big Data.
Volume – Vélocité – Variété
Les trois facteurs à prendre en compte ici sont :
- le volume des données : Imaginez combien de téraoctets de tweets sont créés chaque jour sur X (Ex Twitter) ? Combien de place prendrait l’ensemble des relevés bancaires des Français sur une année ? Un volume gigantesque à stocker sur des serveurs qui font la taille de bâtiment.
- la vélocité des supports : La vélocité est plus importante quand on se positionne sur « du temps réel » : regardez l’ensemble des transactions commerciales qui ont lieu à chaque instant. Les banques tentent de les scruter toutes de la même manière afin de prévenir les fraudes et/ou les erreurs. Massif !
- Et enfin la variété : Des images, des vidéos… À chaque instant, analysez ces informations (en fonction de leur localisation ou de la personne qui les produit) permet d’obtenir de nouvelles connaissances sur les habitudes et les envies de chacun.
L’objectif du big data
Le but du big data est simple : rendre votre entreprise plus agile et plus performante, en sachant ce qu’attendent les clients. Tirer partie du volume de données image et vidéo pour améliorer la satisfaction client, utiliser les centaines de flux vidéo des caméras de surveillance pour contrôler les points d’intérêt, connaître vos habitudes de navigation grâce à l’ensemble des cookies et mouchards présent dans votre ordinateur…
Tout ceci pour tirer le maximum de valeur marchande de vos informations. On peut être pour, on peut être contre, trouver que c’est à la limite de l’espionnage et des libertés individuelles, mais c’est un fait.
Des investissements dans tous les domaines
Au-delà des grands groupes de NTIC, le big data conquiert de plus en plus de domaines. Plus qu’on ne pouvait pas l’imaginer auparavant. Avec des prévisions de croissance de 15 à 20 % par an, à faire pâlir les autres segments du secteur numérique, le big data est un marché d’avenir. Les startups se multiplient pour favoriser l’alliance entre internet, donnée, et toutes sortes de domaines où elles peuvent être utiles, comme… l’agriculture.
Des perspectives d’avenir toujours plus étonnantes
Les potentialités sont infinies, et les promesses immenses. La finalité du Big Data est d’améliorer l’efficacité des prises de décision et rendre l’ensemble de la chaîne de valeur plus efficiente.
Déjà en 2012, Eric Horvitz, codirecteur de la recherche chez Microsoft, et Kira Radinsky, chercheuse à l’institut de recherche israélien Technion prédisent une épidémie de choléra à Cuba, maladie disparue depuis cinquante ans. Personne ne s’y intéresse et pourtant… L’épidémie a vraiment eu lieu, surprenant le gouvernement et la communauté médicale. Leur objectif était de prouver que l’on pouvait prédire certains événements très spécifiques, comme des épidémies, des crises de mortalité ou des émeutes en se basant sur le passé et les probabilités.
Certaines villes américaines, comme Los Angeles, utilisent déjà massivement le big data pour déjouer les crimes avant qu’ils ne surviennent en s’appuyant sur des statistiques criminelles, outil élaboré dans le cadre d’un projet rassemblant mathématiciens, anthropologues, criminologues et policiers à l’université de Californie de Los Angeles…
Le présent comme dans le film Minority Report ? On y est plus trop loin…