La franchise apparaît comme la solution idéale pour se lancer dans le grand bain de l’entrepreneuriat. Au vu du taux de réussite, elle semble attrayante mais il ne faut pas se leurrer et prendre en considération aussi bien les avantages que les inconvénients autant pour le franchiseur que le franchisé. Zoom sur ces deux aspects, les avantages et inconvénients de la franchise, qui pourront vous aider à faire votre choix…
Les plus pour le franchisé
L’image de marque avant tout
La franchise a comme premier avantage de vous proposer une marque qui s’avère le plus souvent connue et reconnue. Elle peut attirer naturellement de la clientèle notamment car celle-ci connaît le concept de l’entreprise, l’a déjà testé et l’apprécie. Vous bénéficiez ainsi du capital sympathie de la marque et de son attrait naturel sur une clientèle de base. Il est cependant possible que l’enseigne soit nouvelle et que cela ne soit pas encore le cas. A noter tout de même que plus la notoriété de la marque génère souvent un droit d’entrée élevé.
La prise en charge nationale de la communication
Si vous n’êtes pas un expert de la communication ou du marketing, le franchiseur prend en charge très largement la communication. S’il peut laisser une certaine sphère d’autonomie au franchisé, c’est bien la marque qui va s’en charger au niveau national. Qu’on parle de logo, de charte graphique ou d’architecture de locaux, … Tout vous est, en général, fourni sur un plateau d’argent.
Un gain de temps précieux pour les entrepreneurs pour qui la communication relève d’un plan secondaire et qui préfère exploiter et s’assurer de l’activité plutôt que de se charger de cet élément surtout au début de l’aventure. Le réseau possède souvent l’obligation contractuelle de réaliser de manière régulière des opérations de communication d’envergure nationale pour asseoir la notoriété de la marque (mais demande parfois un pourcentage pour cela). A noter que le franchisé peut se charger de la communication sur sa zone de chalandise même si, en général, le franchiseur lui fournit les éléments graphiques.
L’acquisition d’un savoir-faire éprouvé
Il se révèle le plus gros attrait de la franchise. En effet, il diminue fortement le risque d’échec même s’il n’est pas nul, rappelons-le. La transmission de l’expertise du franchiseur, la formation initiale et continue représentent les avantages par excellence de la franchise. Vous n’avez donc pas à justifier d’une maîtrise professionnelle du domaine ou secteur puisque celle-ci vous existe au travers de l’accompagnement avant, pendant et après l’ouverture de votre commerce. Vous bénéficiez d’un savoir-faire régulièrement mis à jour ainsi que de recettes qui marchent ailleurs, une obligation légale et souvent contractuelle de vous aider dans votre gestion au quotidien est souvent présente.
Attention tout de même car des concepts qui marchent dans un endroit peuvent très bien ne pas fonctionner dans un autre. C’est la raison pour laquelle vous devrez vous assurer bien au-delà des chiffres donnés par le franchiseur que le concept s’adapte bien à la zone géographique dans laquelle vous comptez vous lancer. Les compétences s’étendent surtout à la gestion commerciale qui vous fait gagner du temps et réduit fortement le risque financier.
Être indépendant mais pas seul
Vous êtes juridiquement indépendant et, à ce titre, vous pouvez vous considérer comme un vrai entrepreneur ou chef d’entreprise. Vous bénéficiez de toute l’autonomie nécessaire pour gérer votre activité mais vous n’êtes pas seul. Si votre franchise est bien structurée, elle vous fait profiter de l’ensemble du réseau, des retours d’expérience ainsi que de contacts privilégiés avec les autres franchisés. Vous pouvez ainsi échanger avec vos pairs que ce soit sur les bonnes pratiques comme les mauvaises.
Vous pouvez tirer parti également des synergies économiques comme le groupement d’achat (à vérifier pour chaque franchise) ainsi que de l’ensemble des innovations du franchiseur et des autres franchisés. Les économies d’échelle peuvent s’avérer d’ailleurs non négligeables dans la performance d’un concept. L’isolement du chef d’entreprise est donc beaucoup moins ressenti notamment au travers des différents événements organisés par le franchiseur. Notamment les conventions annuelles, les réunions régionales ou départementales, les rendez-vous avec les animateurs ou encore des séances de formation.
Le levier d’investissement
Il est clair qu’un concept qui a déjà fonctionné par ailleurs vous permet de lever plus facilement de l’argent auprès de votre banque qu’un concept nouveau. Les chiffres que vous montrez à votre banquier sont non seulement fiables mais ont un précédent qui peut permettre de le rassurer. Vous n’êtes pas sur des projections liées à des intuitions, des tendances mais bien sur un concept qui a été éprouvé concrètement, ce qui peut vous permettre de réunir les fonds plus facilement qu’en partant ex-nihilo. Le meilleur taux de succès devrait également rassurer les institutions financières et vous n’avez pas à prouver que le concept peut marcher.
Des inconvénients à ne pas oublier
Des sommes à payer
La franchise n’a pas que des avantages, bien entendu. Déjà vous devez souvent payer un droit d’entrée ou « redevances forfaitaires initiales ». Une fois celles-ci acquittées, il est très souvent prévu que vous deviez reverser des royalties (pourcentage indexé au chiffre d’affaires) pour la licence de marque, l’assistance, la formation, la recherche et l’innovation ou encore la communication. Une partie de vos bénéfices passent donc dans le paiement du fonctionnement de la franchise même si le groupement d’achats parfois demeure avantageux pour vous. A noter que l’investissement de départ demeure souvent plus conséquent pour la franchise.
Une indépendance relative
Si vous êtes responsable de votre point de vente, par exemple, vous êtes dans l’obligation d’appliquer la stratégie commerciale du franchiseur. Or, les innovations ou encore les changements de comportement des consommateurs peuvent faire en sorte que le savoir-faire initial devienne désuet et que la stratégie devienne inadaptée. Vous devrez alors respecter le concept mais également les obligations en termes de standards de qualité par exemple. Vous devez vous conformer à l’évolution du concept et des idées, quand bien même vous n’approuvez pas forcément la direction. En fait, vous n’êtes pas donc libre de tout choisir et vous devez parfois suivre à contrecœur des décisions qui ne sont pas les vôtres. Votre capacité à pivoter est également réduite puisque vous n’êtes pas maître du concept. De la même manière, la possibilité de mettre en œuvre des initiatives de communication reste encadrée et peut sembler contraignante.
Des fournisseurs souvent imposés
A chaque avantage son inconvénient mais le franchiseur peut vous imposer de faire appel notamment à des fournisseurs référencés sur lesquels vous pouvez n’avoir aucune maîtrise sur les achats et donc devoir passer par une centrale pour les réaliser. Ceci peut poser des problèmes parfois en termes de réactivité ou, par exemple, si la qualité ne vous convient pas. Si vous pouvez, bien entendu, en faire part à votre franchiseur, vous n’en avez pas la maîtrise.
Un développement réduit
Votre franchise s’applique généralement sur une zone géographique délimitée et si la plupart des franchiseurs admettent que si vous avez réussi votre première franchise vous puissiez en développer une autre, cela ne reste nullement une obligation pour eux. Vous pouvez ainsi devoir attendre la validation de votre franchiseur pour vous étendre ou ouvrir une deuxième franchise. Ceci est notamment vrai quand vous sentez que vous montez en puissance sur une première franchise sans toutefois avoir atteint les chiffres vous permettant d’en ouvrir une deuxième et que vous devez attendre la validation de votre franchiseur pour la lancer.
La franchise, un certain enfermement
On en parle peu souvent mais commencer en Franchise implique d’y rester pour des raisons tout bonnement matérielles même en cas de désaccord. Si vous souhaitez par exemple la quitter avant l’arrivée à terme du contrat, vous devrez probablement changer tous vos visuels, votre architecture,… Bref tout ce qui peut faire penser que vous êtes encore relié à la marque. Le signataire initial des baux est également à regarder. En effet, il se peut que vous soyez totalement dépendant de votre franchiseur et que vous ne puissiez réellement le quitter sans devoir vous déplacer de zone géographique ou d’emplacement. Les durées des baux ne sont par exemple pas alignées avec la durée de votre contrat de franchise, Vous ne pourrez pas reprendre le bail.