La volonté d’Emmanuel Macron de faire la France une « start-up nation » est en passe de devenir réalité. Dans une étude du cabinet de conseil EY, la France gagne ses lettres de noblesse auprès des investisseurs étrangers. Elle retrouve de l’attractivité face aux années précédentes grâce à une meilleure image ainsi qu’aux difficultés rencontrées par les Britanniques avec le Brexit. Avec une augmentation de 31 % de projets d’implantation et d’extension par les entreprises étrangères par rapport à l’année 2016, la France séduit de nouveau.
L’industrie : un secteur qui attire les investisseurs étrangers
Depuis 2016, la France retrouve une certaine popularité auprès des investisseurs étrangers. Définie comme la cinquième puissance mondiale, le pays bénéficie d’un retour sur la scène économique internationale. Les réformes mises en place par François Hollande puis Emmanuel Macron arrivent à convaincre de nombreuses entreprises étrangères de s’installer sur le territoire hexagonal. Les indicateurs économiques connaissent une légère croissance sur ces deux dernières années, ce qui permet à la France d’avoir une conjoncture économique en phase d’expansion.
Au sein de l’étude réalisée par le cabinet de conseil EY, la France arrive à la première place en ce qui concerne l’attractivité industrielle. Le pays reconnu comme un expert dans certains domaines comme l’aéronautique, l’automobile ou encore le luxe séduit les investisseurs. Les entreprises étrangères souhaitent miser sur un savoir-faire et une qualité. Sur ce secteur, il s’agit particulièrement de projets d’extension des entreprises étrangères. Déjà présentes sur le territoire, elles veulent se développer auprès des petits bassins d’emplois et des anciens bassins industriels. L’investissement se fait en dehors des grandes métropoles où de nombreuses industries s’implantent. Si la France arrive à convaincre les investisseurs, c’est grâce à des secteurs leaders qui savent se démarquer comme l’aéronautique avec Airbus ou encore l’automobile avec PSA. Ils connaissent une croissance significative ces dernières années avec une multiplication des commandes de la part d’entreprises étrangères. Dernièrement, la compagnie aérienne Turkish Airlines, a signé un protocole d’accord avec Airbus pour une commande de trente Airbus A350-900. Le regain de croissance de la France s’explique par ces entreprises mondialement reconnues qui par leur savoir-faire et leurs technologies séduisent bons nombres d’acteurs du monde entier.
Un regain de l’attractivité grâce au Brexit
Selon le baromètre de l’attractivité de la France en 2017 par EY, la France convainc massivement les entreprises étrangères. Bon nombre d’éléments engendrent cette attractivité, mais l’un des principaux facteurs reste tout de même la sortie de l’Union européenne du Royaume-Uni. Le Brexit voté le 23 juin 2016, est toujours en phase de négociation, mais les entreprises se préparent afin de revoir leur stratégie concernant l’Union européenne. Au sein de l’enquête d’EY, 500 dirigeants interrogés définissent Paris comme la capitale la plus attractive d’Europe. Pour la première fois, l’Hexagone passe en tête devant Londres. Auparavant, un siège social sur deux des entreprises étrangères s’implantait à Londres, en 2017, il s’agit seulement d’un siège social sur cinq. Les entreprises américaines, par exemple, choisissaient cette capitale pour son coût du travail et sa fiscalité avantageuse ainsi que sa place au sein de l’Union européenne. Désormais, en passe de sortir de cette dernière, les entreprises qui souhaitent garder un pied sur le sol européen, se dirigent vers la France. En 2016, la France a accueilli 16 sièges sociaux d’entreprises étrangères, pour en posséder plus du triple en 2017 avec 59 sièges sociaux.
La France profite du Brexit grâce à la volonté des entreprises de rester sur le territoire européen. Mais des entreprises britanniques souhaitent, elles aussi, s’implanter en France, afin de garder un lien direct avec les pays européens. Elles n’envisagent pas de délocaliser ou de fermer des sites mais seulement de s’implanter sur le territoire hexagonal pour garder un lien avec l’Union européenne. L’engouement devient donc international puisque les entreprises du monde entier envisagent la France. Sans le Brexit, elles auraient naturellement voulu se diriger vers le Royaume-Uni.
Une volonté d’améliorer l’image du pays
L’attractivité de la France auprès des investisseurs étrangers s’explique non seulement par la survenue du Brexit mais également par une l’amélioration de l’image du pays auprès de la communauté internationale. Il s’agit d’un souhait évoqué à plusieurs reprises par le président Emmanuel Macron. Le gouvernement tente de séduire les grands groupes étrangers en mettant en avant la France. Le lundi 22 janvier, Emmanuel Macron a invité 140 dirigeants étrangers à Versailles pour leur présenter notre savoir-faire ainsi que les avantages à investir au sein du pays. Cet évènement intitulé « Choose France » détermine la volonté du gouvernement à pousser les grands groupes à s’implanter sur le territoire. Très avenant avec les dirigeants, le Président tente de dynamiser l’image du pays.
Couplé à cette phase de séduction, le gouvernement souhaite faciliter l’investissement au sein du pays. Les dernières réformes mises en place comme la modification du code du travail, la baisse progressive du taux d’impôts sur les sociétés, la fin de l’ISF ou encore le maintien du crédit d’impôt pour la compétitivité aident d’autant plus les investisseurs étrangers à se projeter sur le sol français. Avec des réformes simplifiant la vie des sociétés, le gouvernement tente d’attirer les grandes entreprises du monde entier. L’étude menée par EY affirme un redressement du pays, ce qui devrait améliorer d’autant plus la conjoncture économique.
La France vit un regain de son attractivité grâce à divers éléments. Le Brexit joue un rôle important, mais les réformes permettent aussi aux entreprises étrangères de se projeter sur le territoire grâce à une simplification du droit du travail ainsi qu’à une baisse de la fiscalité. Par ailleurs, la France possède tout de même des inconvénients qui ne séduisent pas les investisseurs. Le coût du travail reste encore assez élevé contrairement au Royaume-Uni ou même à l’Allemagne, un problème qui suscite un peu de réserve.