Après les tragiques des Attentats de Paris du 13 novembre, les entreprises ne peuvent occulter les conséquences psychologiques de tels évènements sur leurs employés. Dans ce contexte, mobiliser les énergies autour des tâches quotidiennes peut sembler difficile, voire dérisoire. Pour autant, c’est aux dirigeants de trouver la bonne attitude pour accompagner au mieux les salariés. Quelles sont donc les choses à mettre à place pour que la vie dans l’entreprise reprenne son cours ?
Encourager la prise de parole
Pour les spécialistes, comme le président du cabinet Stimulus David Mahé, il ne faut surtout pas sous-estimer l’impact du drame sur la situation dans l’entreprise. La pire réaction pour les entrepreneurs serait de refuser d’en parler et d’exiger un retour immédiat à la normale. L’entreprise se doit de montrer de la considération pour les individus, et donc de les encourager à partager leur ressenti. Une réunion du collectif de travail doit permettre à tous ceux qui le souhaitent de s’exprimer dans un cadre confortable. La libération de la parole est ici cruciale : c’est une première étape nécessaire pour l’ensemble du personnel.
Apporter un soutien psychologique
En cas d’évènements de ce type, les experts estiment que 35 à 50 % des personnes directement touchées développent un syndrome de stress post-traumatique, et 5 à 10 % de celles exposées indirectement. Un vrai choc psychologique peut toucher les employés : la politique managériale doit bien sûr en tenir compte pour ne laisser aucun salarié dans une telle situation. Des RTT ou des jours de congés payés peuvent être proposés, mais l’écoute auprès des équipes reste l’élément le plus important. Il est utile également de se mettre en relation avec le médecin du travail qui sera amené à suivre les collaborateurs les plus atteints psychologiquement.
Adapter l’organisation
Quels que soient les impératifs de l’entreprise, les dirigeants ont une responsabilité auprès de leurs employés : celle de respecter leurs émotions et de mettre de côté pour un temps le souci de productivité. Empathie et sentiment de sécurité doivent être au cœur de la démarche des managers, quitte à faire passer au second plan les tâches à accomplir. Il ne faut pas hésiter à bousculer les plannings ou la formation des équipes, pour permettre aux salariés les plus touchés de souffler. Le travail ne doit pas être une source d’angoisse supplémentaire. On peut envisager de repousser la sortie d’un produit de plusieurs jours, de retarder des réunions ou d’annuler certains évènements prévus notamment.
Ne pas être trop intrusif
Malgré tout, les chefs d’entreprise ne doivent pas être trop insistants ou réagir excessivement sous le coup de l’émotion. Respecter la sphère privée et la sensibilité de chacun est nécessaire. On pourra éviter ainsi les réunions trop solennelles et privilégier des échanges en tête-à-tête dans un espace de discussion rassurant comme autour de la machine à café. Il ne faut pas hésiter à donner du temps aux salariés qui le demandent et à les décharger d’une partie de leurs tâches. Un exemple de comportement à suivre est celui des dirigeants de Microsoft. Ceux-ci ont permis au personnel de réaliser une minute de silence en hommage aux victimes, favorisé cette semaine le télétravail et suspendu toute campagne publicitaire durant les journées de deuil national.