Quand on crée son entreprise, on peut décider de se lancer seul ou de s’associer avec une ou plusieurs personnes. Quelles que soient les raisons qui peuvent pousser des entrepreneurs à s’associer, ils ont un avantage de taille par rapport à ceux qui sont seuls : ensemble ils ressentent moins l’état de solitude propre au chef d’entreprise puisqu’ils peuvent partager les préoccupations qui les animent.
L’association est cependant un élément risqué car c’est une décision qui les engagera pour le meilleur mais aussi pour le pire. Une association qui se passe mal peut mettre un terme à l’aventure et engendre des séquelles importantes, tant sur un point financier que relationnel ou émotionnel. Bien heureusement ce n’est pas le cas de tous. Alors, si vous choisissez cette option, voici quelques conseils à suivre pour vous permettre d’obtenir le résultat mathématique suivant : 1+1=3
1/ Définissez ensemble votre vision commune
Si vous décidez de vous associer, c’est que vous partagez a minima une vision convergente de votre projet. Il faut se méfier de ce qui pourrait vous paraître évident car ce n’est pas parce que vous avez l’impression d’être sur la même longueur d’onde que c’est le cas. Au démarrage d’une association chacun a sa propre vision du projet, sa propre manière de l’appréhender, ses propres motivations. Il est donc primordial de connaître et de respecter la vision de chacun des associés et d’en dégager de manière cohésive une vision commune. C’est au prisme de cette vision commune que les décisions pourront être prises sans risquer de créer de tensions entre les associés. Certaines questions doivent être éludées comme le fait de vouloir revendre ou non la société à terme en cas d’acheteur potentiel ou les perspectives de développement de l’entreprise à long terme.
2/ Définissez vos valeurs communes dans ce projet
Commencez par établir la liste de vos valeurs individuelles. Partagez-les ensemble et respectez celles de vos associés. Toutes celles qui auront été identifiées resteront importantes tout au long de votre association.
Choisissez ensuite les 5 valeurs communes parmi cette liste qui répondent à la vision que vous aurez définie en première étape. Bien sûr, certaines valeurs conviendront peut-être mieux à l’un qu’à l’autre, et la seule règle à respecter est que cette liste soit acceptable pour tous car aucune décision ne devra jamais enfreindre ces valeurs. Enfreindre les valeurs revient à ne plus être en accord avec soi-même ou avec ses associés.
3/ Fixez-vous des objectifs cohésifs et individuels
Se fixer des objectifs communs peut sembler évident lorsque l’on crée une entreprise à plusieurs. Pourtant, il est utile de s’interroger en amont sur certains points qui risqueraient de rejaillir et auxquels vous n’auriez pas porté d’intérêt au démarrage.
Quels objectifs visons-nous d’ici 5 ans ? Que cela implique- t-il comme objectifs d’ici 2 ans ? D’ici 1 an ? Et d’ici 6 mois ? Rappelez-vous qu’un objectif doit être SMART, c’est-à-dire répondre aux 5 critères suivants : Spécifique (Il doit être énoncé à la 1ère personne du singulier et du pluriel), Mesurable (Il doit être concret afin de pouvoir en mesurer l’avancée), Atteignable, Réaliste, Cadré dans le temps. Et il doit être formulé de manière positive.
Regardez la formulation de ces 2 objectifs et demandez-vous lequel est le plus stimulant :
1/ nous voulons développer notre activité dans le conseil aux entreprises
2/ nous voulons intervenir dans 5 TPE sur des missions de consultation auprès des dirigeants d’ici les 6 prochains mois.
Une fois l’objectif commun formalisé, fixez-vous des objectifs individuels.
Quel objectif ai-je envie d’atteindre personnellement ? Quelle compétence ai-je envie de muscler ou d’acquérir ? Sur quoi ai-je envie de me challenger ?
Ce travail va vous permettre de construire votre plan d’action pour atteindre vos objectifs communs et d’identifier qui veut faire quoi et comment au prisme de la vision de l’entreprise, des valeurs de l’équipe et des objectifs individuels de chacun.
4/ Communiquez intelligemment
Faites des points réguliers. L’objectif de ces points est de vous permettre de vous exprimer chacun à votre tour avec pour seule règle de ne pas porter de jugement sur ce que l’autre dit. Repérez les points sur lesquels vous êtes satisfait et ceux sur lesquels vous souhaitez ajuster. Fixez-vous de nouveaux sous-objectifs et révisez votre plan d’actions en conséquence.
N’hésitez pas à créer des rituels comme des réunions (que vous ne remettrez pas à la semaine suivante). Dans l’urgence, on a tendance à ne plus communiquer avec ses associés et à se contenter d’exécuter les tâches. Le temps de disponibilité, cela se crée.
5/ Entourez-vous bien
Tout d’abord, faites-vous conseiller par un avocat pour établir votre pacte d’actionnaires, qui à l’instar d’un contrat de mariage, vous permettra de vous projeter dans l’évolution de l’entreprise et d’anticiper les éventuels problèmes qui pourraient surgir sur un plan juridique et/ou fiscal. Ce contrat n’est pas obligatoire, mais il pourrait bien vous éviter des déconvenues avec parfois des conséquences radicales.
Ensuite, si vous sentez que les relations commencent à se dégrader et que vous ne parvenez pas à un consensus, faites-vous accompagner par une personne externe à votre association pour vous aider à prendre le recul nécessaire avant que la situation ne dégénère. Il existe pour cela des coachs spécialisés dans l’accompagnement de la cohésion et du développement entre associés.
Il est coutume de dire qu’il vaut mieux prévenir que guérir. C’est pour cela qu’il est recommandé là aussi de choisir son coach au moment où l’association se crée. Il vous permettra alors de transformer efficacement votre vision commune et vos motivations individuelles en actions réussies et pérennes et d’éviter ainsi les divergences qui pourraient rapidement apparaître.
Et vous pourrez ensuite faire appel à lui de manière ponctuelle afin qu’il vous accompagne au fil de votre développement.