S’associer pour réussir son projet d’entreprise, c’est très tentant. Encore faut-il trouver le bon partenaire. Le fait même de choisir celui ou celle qui va codiriger l’entreprise, en partager les réussites et forcément les problèmes doit faire l’objet d’une véritable réflexion. S’associer n’est pas anodin et détermine l’avenir d’une entreprise. Chaque année, de nombreuses PME-TPE mettent fin à cette expérience en raison d’un conflit avec leur associé. Alors qui choisir ?
Âmes d’entrepreneurs
Le choix de l’associé se fait souvent en fonction de la situation. Les jeunes créateurs d’entreprise ont tendance à choisir leur associé sur des critères d’affinité relationnelle et d’attrait pour un même projet. Mais certaines idées portent davantage à privilégier un associé sur les compétences qui permettront d’aboutir à la création de l’entreprise. Si votre associé est censé partager la charge de travail et participer aux décisions stratégiques, un ami ou ancien collègue ne suffira pas. Il doit avoir un vrai profil d’entrepreneur. Votre partenaire doit se montrer motivé, ambitieux, et impliqué à vos côtés pour construire un projet commun. C’est quelqu’un qui ne doit pas se décourager au premier accroc et qui ne doit pas être dans une logique de salarié s’il l’a été avant : quand des difficultés apparaissent, il ne doit pas lâcher prise et vous laisser prendre toutes les décisions.
Une compatibilité nécessaire
Votre associé doit être capable de vous tirer encore plus vers le haut. Il s’agit du principal bénéfice attendu d’une association entre deux individus : il faut trouver une complémentarité de compétences. Par exemple si vous êtes doué en informatique, il serait plus intéressant de vous allier d’un excellent commercial pour démarcher les clients. Vous augmenterez vos chances de réussite en joignant deux qualités relativement opposées. Et si vous avez le même parcours il faut, quoiqu’il arrive, vous répartir les rôles, partager les tâches de manière bien distincte pour éviter de se marcher sur les pieds.
Avoir les mêmes méthodes de travail
L’échec d’une association repose principalement sur le fait que les associés démarrent sans se connaître professionnellement. Ils se rendent compte avec le temps que leurs modes de travail ne sont pas compatibles. Il est nécessaire d’avoir la même conception des fonctionnements en ce qui concerne la gestion de l’entreprise par exemple. La communication est primordiale pour éviter les conflits. Si vous fonctionnez à l’instinct alors que votre associé s’appuie plutôt sur du réel (des indicateurs, des résultats…) trouvez le moyen de faire chacun un pas vers l’autre en mettant en avant les avantages de vos deux visions. Retenez le meilleur de chacun pour en faire bénéficier l’entreprise.
Le partage d’une vision commune
Pourquoi avez-vous créé cette entreprise ? Quelle stratégie de développement avez-vous adopté ? Où vous voyez-vous dans cinq ou dix ans ? Votre association n’a que peu de chances de fonctionner si vous ne partagez pas la même vision des choses, le même but à atteindre les mêmes attentes. Si vous voulez avancer lentement par autofinancement alors que votre associé veut accélérer et lever des fonds vous allez être en situation de conflit. Vos projets doivent être similaires, vos ambitions doivent être communes. Pour s’assurer d’être en phase, prenez une heure ou deux ensemble et posez par écrit le projet d’entreprise précis de demain et son évolution dans votre imaginaire dans plusieurs années. Enfin, assurez-vous d’une adéquation des personnalités : une lutte entre deux ego ou deux caractères forts peut être fatale à l’entreprise.
Comment trouver un associé ?
Si vous avez un projet mais pas d’idée de la personne avec qui vous associer vous pouvez faire appel à votre réseau (famille, amis, proches, collègues, anciens ou actuels ou même partenaires professionnels en tout genre). Parlez-leur de votre envie de créer une entreprise et donner quelques indications sur le projet. N’en dites pas trop pour ne pas vous faire copier l’idée, on ne sait jamais. Et au gré des conversations vous finirez par trouver un intéressé et vous n’aurez plus qu’à fixer les règles et les objectifs avec lui. Si vous ne recrutez pas la perle rare dans votre entourage, vous pouvez également consulter les offres d’association qui circulent sur Internet.
Quelques précautions à prendre
Il faut que vous définissiez si votre associé sera majoritaire ou co-gérant. Mais dans tous les cas, un pacte d’actionnaires (pour les SA) ou un pacte d’associés (pour les SARL) est très utile. Ce document est souvent rédigé suivant les conseils d’un avocat d’affaires. Il est nécessaire puisqu’il permet de préciser tous les points qui vont faciliter la collaboration entre vous et votre associé. Il inclut par exemple le partage des pouvoirs, les moyens de contrôle des associés non-dirigeants, les modalités de règlement des litiges, les conditions de cession des parts… Ainsi que d’autres options comme la clause de préemption pour les autres associés, la clause permettant de préserver l’équilibre des pouvoirs…
Menez l’enquête
Si vous avez trouvé votre associé potentiel, il faut tout de même vérifier que c’est la personne idéale.
Même si cela peut paraître brutal, il est nécessaire de se renseigner sur le passé de votre futur associé, tant en termes financiers que juridiques. Il s’agit notamment de savoir s’il ne fait pas l’objet d’une procédure pouvant aboutir à la vente de son patrimoine. S’il est marié sous le régime de la communauté, il est également essentiel que son conjoint renonce à la qualité d’associé à laquelle il peut prétendre. Comme dans le cas d’une embauche de salariés, certaines précautions sont donc à prendre.
N’oubliez pas de prévoir des rendez-vous formels rien qu’entre vous et votre/vos associé(s) qu’ils soient en présentiel ou non et ne négligez pas votre relation : ne restez jamais sur des non-dits, gardez à l’esprit que rien n’est définitif et votre association sera une réussite.