Contrairement aux acteurs traditionnels, le marché de l’art « online » ne connaît pas la crise. En plein essor grâce aux nouvelles technologies et aux nouveaux modes de consommation, l’art en ligne pousse ses concurrents à intégrer les plateformes digitales à leur business model. Le phénomène de l’ubérisation aurait-il encore frappé ?
Face aux « pure players », les acteurs traditionnels de l’art n’ont eu d’autre choix que de s’adapter. Alors que les autres canaux se heurtent à un ralentissement des ventes, celui de l’art sur internet enregistre une hausse de 15 % soit 3,75 milliards de dollars en 2016, selon le rapport de l’assureur Hiscox. À l’échelle du marché global, l’art en ligne représente 8,4 % pour cette même année. Certes, il reste difficile de convaincre ceux qui n’ont pas l’habitude des sites marchands d’œuvres d’art. Mais pour ceux déjà adeptes, la proportion d’achats effectués en ligne ne cesse d’augmenter. Si l’on en croit l’assureur, le poids du marché devrait dépasser les 9 milliards de dollars d’ici 2022.
Un marché en voie d’ubérisation ?
« Les clients qui ont déjà fait leurs achats en ligne ont l’intention de recommencer. Ce marché se stabilise. 80 % des œuvres achetées en ligne sont à moins de 5 000 euros », explique Nicolas Kaddèche, Responsable art et clientèle privé chez Hiscox. Sans doute l’une des raisons pour lesquelles les acteurs traditionnels ont repensé leur stratégie pour intégrer les plateformes digitales à leur business model et proposer, eux aussi, des achats « online ». Au-delà des maisons de vente, les galeries pignon sur rue accélèrent leur transformation numérique, d’après l’assureur. Sans compter que, dans un marché où les « faux » s’accumulent, le poids de l’image de marque demeure un atout de taille pour la vente. 77 % des acheteurs d’art en ligne déclarent toutefois que le fait de ne pas pouvoir inspecter l’œuvre avant l’acte d’achat se place comme un frein et 58 % avancent la crainte d’acheter un faux (selon l’étude « Online Art Trade Report » menée par Hiscox, ndlr). On recense néanmoins 71 % d’entre eux qui affirment qu’ils seraient rassurés s’ils pouvaient assurer leur bien dès son acquisition.
Des galeries d’art virtuelles
Désormais, les passionnés ou amateurs d’art n’ont plus besoin de se déplacer pour dénicher une œuvre. Depuis leur ordinateur, ils peuvent en effet naviguer dans ce qu’on appelle des « galeries virtuelles » et faire, tranquillement, leur choix, sans la pression d’un vendeur. Pour ce faire, un catalogue en libre accès conduit « les collectionneurs et les investisseurs du monde entier, en toute discrétion et à tout moment, au plus proche des tableaux les plus convoités », résume le fondateur d’ARTVIATIC, Antoine Van de Beuque. Et grâce aux nouvelles technologies telles que la réalité augmentée, les galeries virtuelles, rendues chaque jour un peu plus réelles, ne devraient qu’être de plus en plus plébiscitées. C’est à se demander si les réseaux sociaux ne deviendront pas un futur canal de choix pour le secteur. Parmi les galeries et marchands d’art, 91 % affirment d’ailleurs avoir recours aux réseaux d’un point de vue promotionnel. Et pour 57 % des collectionneurs, Instagram serait celui le plus utilisé pour l’art, toujours selon l’étude « Online Art Trade Report ».
Artsper, leader européen de la vente en ligne d’art contemporain
Parmi les nouveaux acteurs du marché de la vente d’œuvres d’art online, Artsper tire son épingle du jeu. Leader européen de la vente en ligne d’art contemporain, la plateforme fondée en 2013 par Hugo Mulliez et François-Xavier Trancart donne accès à un vaste catalogue d’œuvres. En partenariat avec plus de 1 200 galeries d’art, réparties à travers l’Europe, ce sont plus de 70 000 œuvres (triées par artiste, galerie, médium, prix, format…) qui sont proposées à la vente en ligne. Ces dernières sont créés sur des supports variés tels que la peinture, la photographie, l’édition, le dessin et même la sculpture. Et avec plus de 10 000 artistes, dont certains mondialement reconnus tels que Banksy, Andy Warhol ou encore JonOne, les suggestions sont personnalisées grâce à un algorithme intelligent. Le petit plus ? Les œuvres proviennent toutes, selon le site, de galeries européennes reconnues pour leur « travail et leur engagement auprès de leurs artistes ». Ainsi, elles ont fait l’objet d’une double expertise (celle d’Artsper mais aussi celle des galeries d’art). Autre avantage pour la vente : contrairement aux galeries en ligne, les prix sont toujours affichés par souci de transparence (ils oscillent entre 100 et 100 000 euros ndlr).