[Étude] Les salariés seraient moins honnêtes l’après-midi

On se souvient tous de l’affaire Jérôme Kerviel et de son comportement « malhonnête », qui a fait perdre des milliards d’euros à son employeur, la Société Générale. Une étude a été menée par l’université d’Harvard pour savoir ce qui influe les prises de décisions des salariés. Finalement cette étude s’est redirigée en cours de route vers ce qui peut conduire les salariés qui doivent prendre des décisions morales, à adopter des comportements malhonnêtes. Les résultats affirment que les salariés pourraient être moins honnêtes l’après-midi et que l’heure à laquelle travaillent les salariés, va jouer un rôle sur leurs comportements.

Même les plus éthiques ne peuvent éviter le phénomène

Dans les entreprises, certains salariés ont des responsabilités et doivent prendre des décisions. Les décisions qu’ils vont prendre, peuvent avoir une dimension plus ou moins honnête. Selon l’étude menée par la prestigieuse université américaine, cette honnêteté peut être influencée par le moment de la journée à laquelle est prise la décision. En effet, le matin, les salariés seraient plus enclins à avoir un comportement moral et l’après-midi, ils seraient 20 à 50% plus enclins à adopter un comportement moins honnête voire frauduleux.

L’étude menée consistait à faire gagner de l’argent à des « cobayes » s’ils mentaient. L’expérience a été répétée à plusieurs moments de la journée pour finalement conclure que le matin est une période plus propice à la prise de décision morale.

Selon les experts, ce constat peut s’expliquer par la fatigue qui s’accumule tout au long de la journée. Plus épuisés, les salariés auraient une moins bonne résistance psychologique au mensonge.
La scientifique Maryam Kouchaki explique dans Le Figaro : « Même les personnes les plus éthiques ne peuvent éviter le phénomène », ces comportements seraient d’ailleurs « encore plus vérifiés auprès des personnes qui adoptent habituellement des comportements moraux». Elle affirme également que le stress au travail, de plus en plus important, accentuerait ce phénomène.

Les entreprises sont victimes de ces comportements

Les résultats de cette étude mettent en évidence l’augmentation des comportements malhonnêtes qui sévissent dans les entreprises. Maryam Kouchaki ajoute à ce propos qu’elle « ne recommanderait pas aux entreprises d’adopter des règles très strictes pour éviter les actes de corruption. Mais il y a des voies simples pour limiter les tentations comme par exemple celle de réserver les tâches moralement sensibles pour le matin ou après des pauses, lorsque les employés et responsables sont le moins fatigués ».

La France est loin d’être épargnée par ces comportements qui mènent à des fraudes, qui peuvent avoir des conséquences très graves comme l’on a pu le constater à la Société Générale. Bien au contraire, notre pays serait un des pires en la matière, 55% des entreprises françaises auraient subi au moins un cas de fraude interne selon une étude du cabinet Pricewaterhousecoopers, contre 29% en 2009. La tendance n’est donc pas à l’amélioration.

Pour pallier ce problème, faudrait-il faire travailler les salariés uniquement le matin pour diminuer les risques ? Les chances que les entreprises puissent mettre en place un tel système semblent faibles, et même s’il était mis en place, rien ne prouve que cette situation serait efficace.

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