Améliorer la qualité de vie au travail, pour Great Place To Work®, qui propose chaque année, un palmarès qui font de la qualité au travail un enjeu, « c’est travailler sur 3 relations clés : celle du collaborateur avec sa direction ou son management : l’ingrédient le plus important est ici la confiance, qui se décline autour de l’équité, du respect et de la crédibilité, celle du collaborateur avec son travail, qui se traduit par son niveau de fierté, celle du collaborateur avec ses collègues, autrement dit la convivialité. »
Qui aurait imaginé, il y a quelques décennies, que le bonheur au travail devienne une préoccupation managériale ? Pourtant, il n’est pas déraisonnable de penser que le bonheur est source d’une productivité accrue. Partie des Etats-Unis, la recherche du bien-être en entreprise commence à s’étendre en Europe. Symbole de cette tendance, l’arrivée au sein des équipes dirigeantes d’un Chief Happiness Officer (CHO), un responsable du bonheur, surprend et interroge. Quel est le but recherché et les ressorts pour y parvenir ? Décryptage d’une tendance qui pourrait être l’amorce d’un changement profond dans notre société de la relation avec le travail.
Le bonheur au travail, c’est quoi ?
Les salariés les plus épanouis et heureux au travail sont ceux qui estiment être employés à leur niveau de compétences et à des tâches variées, avoir des objectifs clairs et réalisables, posséder l’estime de leur hiérarchie, évoluer dans un environnement convivial et évidemment être payés convenablement. Il n’en demeure pas moins que la notion de bonheur reste intrinsèque à chaque individu et peut aussi, selon les secteurs, intégrer des variables différentes comme la sécurité physique, l’autonomie et l’absence de contrôle. La notion de bonheur demeure pour le moins subjective.
La mission des CHO
Toutes les entreprises notamment celles qui basent leur développement sur le talent de leurs collaborateurs ont intérêt à offrir un environnement global de travail le plus harmonieux possible. Le talent et la créativité ont besoin pour s’exprimer d’épanouissement et de motivation. Ces prérequis ne se décrètent pas et les entrepreneurs cherchent donc de plus en plus à réunir les conditions favorables à leur éclosion. C’est dans ce cadre qu’apparaissent les CHO. L’arrivée d’un responsable du bonheur institutionnalise en quelque sorte cette volonté de faire de l’entreprise un terrain fertile au bonheur.
Les recettes des CHO
Le Chief Happiness Officer va tout mettre en œuvre pour créer une ambiance conviviale et lever les blocages inutiles. Cela peut passer par la mise en place d’une communication interne réactive, par la redéfinition du périmètre d’action de chaque employé, un recentrage des méthodes de management pour plus de responsabilisation mais aussi par une remise à plat des horaires de travail et leur individualisation ou la création d’une capacité de télétravail. L’autonomie et la responsabilisation des individus sont en effet des clefs essentielles au bonheur.
Un feu de paille ou une tendance profonde ?
La recherche du bonheur n’est pas nouvelle. Le préambule de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1789 affirmait déjà que les actes législatifs devaient toujours concourir au bonheur de tous. Il est nouveau que cette préoccupation émerge au sein du travail et cela peut surprendre voire paradoxalement inquiéter. La subjectivité du bonheur peut en effet légitimement amener les salariés d’une entreprise à craindre que la direction n’ait pas tout à fait la même appréhension de ce dernier qu’eux-mêmes ! Néanmoins, l’esprit de convivialité des startups à succès, comme Blablacar, a démontré la pertinence d’une organisation compatible avec l’épanouissement des employés. Parti de l’économie digitale, ce constat s’impose progressivement aux secteurs traditionnels.
Il paraît de plus en plus admis et évident que la bataille économique est une course de fond qui sera gagnée par les entreprises qui savent pondérer performance et bien être pour durer. A ce titre, la notion de bonheur en entreprise devrait croître et devenir une préoccupation de plus en plus partagée. Un bel avenir pour les CHO !