Les entreprises se consacrent à une interminable course à la croissance. Mais ce qu’elles ont tendance à oublier, est qu’une hyper-croissance non préparée peut conduire à la catastrophe. Imaginez une start-up qui, du jour au lendemain, se retrouve avec tellement de commandes, qu’elle ne peut pas toutes les assurer. Côté fidélisation, on a déjà vu mieux…
Rien de plus frustrant pour un dirigeant que se retrouver face à une montagne de commandes et ne pas pouvoir les assurer. Les raisons de cette situation qui pourraient bien vous faire planter votre boîte sont multiples : gestion, manque de trésorerie, défaut de recrutement, mauvaise organisation, et bien d’autres. Ce fut le cas pour la société Take Eat Easy qui, après avoir connu une croissance de 30 % par mois, a été contrainte de déposer le bilan l’année dernière. Imaginez que vous êtes en voiture et que vous accélérez d’un coup. Certes, vous devriez plus vite atteindre votre but, mais le risque d’avoir un accident s’avère nettement plus élevé.
Suivre ses indicateurs de performance
Gérer au mieux une hyper-croissance passe par le suivi de ses Indicateurs Clés de Performance (ICP) ou « Key Performance Indicator » (KPI). Devant être régulièrement ajustés selon les objectifs fixés, ces indicateurs permettent d’intégrer certaines prévisions de développement ainsi que leur impact financier. Pour éviter d’aboutir à la cessation de paiement, surveillez de près votre BFR (Besoin en Fonds de Roulement), qui augmente avec la croissance.
Recruter du personnel…
En cas de suractivité, recruter fait souvent partie des options à prendre. Lors d’une hyper-croissance, vous ne pourrez pas tout assurer, il vous faudra savoir déléguer. Au lieu de laisser sombrer le navire alors que le carnet de commandes n’a jamais été aussi rempli, ou plutôt que vouloir directement lever des fonds, pensez au recrutement !
… à bon escient
Il ne faut pas oublier que recruter des employés engage des frais. En cas de baisse soudaine d’activité, cela pourrait avoir des conséquences négatives sur le bilan de votre entreprise. Pour profiter d’une certaine marge de manœuvre de ce point de vue-là, l’idéal reste d’externaliser une partie de sa production. Autrement, si vous n’avez pas d’autres choix que d’embaucher massivement, cette dernière se doit d’être variabilisée au maximum. Pour ce faire, vous devrez mettre en place des salaires incluant une partie fixe assez faible, et une variable suffisamment élevée (systèmes de primes ou autres) pour motiver les troupes et préserver son activité.
Redéfinir les délais : un double enjeu
L’une des choses fondamentales pour votre entreprise, en situation d’hyper-croissance, est de tenir compte de l’encaissement des créances et du paiement des dettes. Dans ce cas de figure, l’enjeu consiste à la fois à revoir aussi bien les délais avec vos fournisseurs qu’avec vos clients. Pour les premiers, il s’agit bien entendu de les payer le plus tard possible. Concernant vos clients, ceux-ci doivent, à l’inverse, dans la mesure du possible et sans en abuser, vous régler au plus tôt. Une manière stratégique de régulariser son activité au début d’une phase d’hyper-croissance.
Obtenir le soutien de sa banque
Pour le bon fonctionnement de votre entreprise, votre banque est censée comprendre vos besoins, notamment lorsqu’on parle d’hyper-croissance. Cette phase, qui nécessite des besoins spécifiques, ne doit en rien être négligée. Pour cette raison, il faut impérativement vous mettre d’accord avec votre banquier afin de trouver des solutions viables, et éviter de se retrouver face à des situations critiques. À titre d’exemple, des autorisations de découverts peuvent être envisagées. Sachez que certaines banques n’acceptent toutefois pas ce type d’arrangements. En ce sens, il vaut parfois mieux en changer.