De nombreux salariés et entrepreneurs ont ou ont eu chez eux, des animaux de compagnie. Il est parfois difficile de les laisser seuls pour aller travailler pendant toute une journée. Du point de vue de la loi, aucune interdiction formelle n’empêche quelqu’un d’amener son animal sur son lieu d’activité, excepté dans les secteurs de l’administration et de l’alimentation. Seul le règlement intérieur d’une société peut refuser ou préciser les conditions s’appliquant aux membres qui souhaitent avoir leur ami à quatre pattes.
Une pratique fréquente aux Etats-Unis
Cette pratique est fréquente aux États-Unis avec la « Take Your Dog To Work » et devient de plus en plus populaire dans d’autres pays. Plusieurs études démontrent qu’amener ses animaux au travail aurait des bienfaits sur l’entreprise et sur ses membres. Ainsi, une entreprise américaine sur 5 propose à ses salariés d’amener leurs chiens au travail. Du côté de l’Allemagne, c’est un sur 5 et en Suisse, 1 sur 3.
En France, la situation est assez différente puisque d’après une ancienne étude de l’institut Ifop, seulement 16 % des entreprises françaises accepteraient les animaux de compagnie dans leurs locaux alors que 44 % des salariés hexagonaux souhaiteraient les amener. Les Français ont cependant conscience qu’ils peuvent théoriquement amener leur animal au travail même si l’immense majorité ignore si leur convention collective autorise la présence d’un animal dans leur entreprise. Si certaines pointent les aspects négatifs de ce genre de procédé. L’immense majorité des Français (98%) pensent que les sociétés qui accueillent des animaux ont une image moderne tandis que 2 % affirment que leur présence peut au contraire nuire à l’image de leur firme.
Réduire le stress et favoriser les liens
Le travail peut être une source de stress quotidienne tant pour l’entrepreneur que pour ses salariés. Amener un animal de compagnie au bureau peut diminuer le niveau de stress ambiant. Selon plusieurs études, les animaux posséderaient la capacité de faire baisser le taux de cortisol et d’augmenter le taux d’ocytocine, respectivement hormone que produit le corps en situation de stress et hormone du bien-être. Le vétérinaire Philippe de Wailly, auteur de l’ouvrage Ces animaux qui nous guérissent mettait en lumière l’importance de la présence des animaux en déclarant « la simple contemplation d’un poisson rouge dans un aquarium a déjà un effet positif sur la tension artérielle, alors dans l’entreprise, un chien, lui, est un excellent remède contre l’hypertension et le stress ! ».
D’après une autre enquête Ipsos, plus d’un tiers des salariés interrogés considèrent que la présence d’un chien par exemple contribue à diminuer leur stress. Au-delà de la diminution du stress, l’animal favorise les liens au sein de l’entreprise. Il fédère par le biais de conservations multiples à son sujet. Tout le monde s’intéresse à la boule de poil et les interactions sont ainsi favorisées. La voir jouée, faire des bêtises sans gravité ou dormir redonnera le sourire à tous, favorisant l’esprit d’équipe, la cohésion et de bons rapports entre collègues.
Augmenter la motivation et la productivité
Avec la réduction du stress et le renforcement des liens au sein de l’entreprise, s’ajoutent également l’augmentation de la motivation et de la productivité de tous ces membres. D’après un baromètre réalisé par Banfield Pet Hospital (compagnie privée gérant des cliniques vétérinaires, ndlr) la présence des animaux sur le lieu de travail était considérée comme « très positive » pour 92 % des salariés et RH, stimulant leur moral tout en améliorant leur productivité ainsi que leur vie professionnelle et personnelle.
Selon une ancienne étude menée par la CommonWealth University, le chien, par exemple, ne serait pas un facteur de distraction au travail mais un facteur de concentration, du fait de la sérénité qu’il apporte. Certaines études considèrent même que le taux d’absentéisme des salariés baisse lorsqu’un animal de compagnie est présent. L’entreprise japonaise Ferray Corporation (société spécialisée dans les solutions internet, ndlr) a vu ces bienfaits après avoir décidé d’installer près d’une dizaine de chats dans ses bureaux en 2015 et a donc décidé de donner la possibilité à ses salariés de venir avec leur propre chat.
Les aspects négatifs à ne pas négliger
Si la présence d’un animal dans l’entreprise a de nombreux avantages, plusieurs pointent du doigt les aspects négatifs. Il se peut que sa présence ne soit pas tolérée par plusieurs membres de la société et qu’il les gêne grandement dans leur activité, à cause des bruits intempestifs. Certains peuvent souffrir de zoophobie, c’est-à-dire de la peur des animaux en général ou d’autres faire l’objet d’une allergie aux poils de chiens ou de chats. S’ajoutent aussi des problèmes d’hygiène et de sécurité. Des odeurs désagréables émanant d’une litière ou de l’animal lui-même peuvent envahir le lieu de travail.
Il ne faut pas non plus oublier que nos boules de poils peuvent risquer de provoquer des dégâts sur le lieu de travail en dégradant du matériel précieux, en endommageant des fils et composants électriques ou bien dans le pire des cas, devenir violentes et mordre des collègues. Il peut également y avoir des risques pour l’animal, notamment dans les métiers plus physiques comme peintre, garagiste ou ouvrier du bâtiment. Celui-ci pourrait se blesser ou bien ingurgiter des produits toxiques, dangereux pour sa santé. Ces différents aspects peuvent engendrer une certaine tension au sein de l’entreprise, propices aux disputes et peuvent à force devenir contre-productif. Le propriétaire se doit alors de fixer des règles pour le bien de sa firme et de son animal.
Un phénomène qui se propage
Dans l’Hexagone, le phénomène commence à se démocratiser et des entreprises sont de plus en plus d’accord pour ouvrir leurs portes aux animaux de compagnie de leurs salariés. La société SantéVet, spécialisée dans les assurances pour animaux, propose à ses employés d’amener leurs compagnons à poils et à plumes, notamment les chiens ou perroquets. Pour que tout soit en règle et qu’il n’y a pas d’incidents, une limitation du nombre d’animaux sur le lieu de travail est fixée à quatre par jour. La filiale française de Nestlé Purina (entreprise américaine et suisse qui commercialise de la nourriture pour animaux, ndlr) a même aménagé ses bureaux où elle accueille plus d’une vingtaine de chiens. Quant à l’entreprise de mise à disposition de locaux et de services de coworking, WeWork, elle ouvre les portes de ses espaces parisiens aux animaux à quatre pattes, notamment les chiens.