Le montant du capital social correspond à ce que des associés risquent de perdre si leur entreprise capote. Peut-on faire confiance à des professionnels qui limitent leur engagement à un euro symbolique ?
Dans quelques cas, la réponse est affirmative. Mais souvent un capital social élevé facilite le fonctionnement des sociétés.
Le capital, c’est la mise départ des associés ou actionnaires lors de la création d’une société. Le montant du capital est affecté durablement à l’exploitation et au développement de l’entreprise. Son montant peut être ajusté au cours de la vie de l’entreprise, par le biais de nouveaux apports. Lors de l’amorçage de l’activité, le capital social disponible sert à financer les premiers investissements et le début d’exploitation de la société, en attendant l’encaissement des premières ventes.
On parle de « financer le besoin en fonds de roulement de l’entreprise » ou plus simplement de pourvoir aux besoins de trésorerie. Le montant du capital social est également un élément d’appréciation de la surface financière de la société. La qualité des associés et l’importance plus ou moins grande de leur participation dans une entreprise peut contribuer à rassurer les partenaires de la société sur le sérieux d’un projet.
Fixer le capital social à 1 euro ?
Partons d’exemples : les clients sont indifférents au capital de leur marchand de journaux. Si celui-ci disparaît, ils iront ailleurs. Pour le boulanger, c’est pareil. Les enjeux sont différents pour le voyagiste auprès duquel les familles achètent des vacances : du temps s’écoulera entre la réservation et le départ en vacances, les sommes en jeu sont significatives et les vacanciers doivent être rassurés sur la sécurité des moyens de transports qui leurs seront proposés. Pour inspirer confiance, le voyagiste fera la démonstration de sa solidité en affichant un capital élevé. Le signal est clair : « nous avons des finances suffisantes pour garantir à nos clients de voyager dans les meilleures conditions, aujourd’hui et dans les prochains mois ». Même s’il est parfaitement légal de créer une SARL ou une SAS avec un capital de un euro, cette pratique est à déconseiller. En effet, dans ce cas, les liquidités disponibles durablement pour financer les frais de début d’activité sont faibles. Et quel partenaire voudra s’engager au côté d’associés qui n’ont pas souhaité risquer plus qu’un euro dans leur projet d’entreprise ? En général, les banques plafonnent leurs concours aux entreprises à 50% du capital de celles-ci.
Un montant dépendant de la nature de l’activité et de ses financements
Les porteurs de projets vont préciser ce montant lors de la finalisation du business plan. C’est le plan de trésorerie prévisionnel qui présentera les besoins de liquidités nécessaires pour faire fonctionner l’entreprise lors des premières années. Sur foi de ce prévisionnel, les associés pourront déterminer le montant des fonds dont la société devra disposer en capital. Ensuite, de ce montant découle la capacité d’emprunts, qui viendront éventuellement compléter les apports en capital pour financer l’entreprise.