Déjà 15 ans que l’événement « j’aime ma boîte » convie dirigeants et salariés à s’exprimer sur leurs liens avec l’entreprise et à créer des moments conviviaux. Sophie de Menthon, à l’origine de ce concept, a eu pour ambition de transformer les relations en entreprise, mais surtout d’écarter le mal de vivre en entreprise qui est souvent focalisée sur les relations des salariés avec les managers et les dirigeants et a un impact considérable sur la performance et le dynamisme de toute société dans un contexte économique difficile.
Les salariés passent la plus grande partie de leur journée au travail, soit plus d’un tiers de leur temps et ce n’est guère négligeable puisqu’une autre partie de leur journée sera consacrée au sommeil et il reste seulement un petit tiers consacré à la vie personnelle. Une évidence, mais qui montre combien le temps passé en entreprise a de l’importance et qu’il ne faut pas sous-estimer son rôle.
Mais quels sont les objectifs ambitieux d’une telle journée ?
Ils ne sont pas, comme vous le diront certains, une journée pour masquer les difficultés, mais la volonté de permettre aux salariés de nouer des liens qui permettront d’ancrer un mieux-vivre. Ainsi, la journée « j’aime ma boîte » se donne pour objectifs de faire évoluer l’image de l’entreprise en France, vers plus de convivialité et de partage ainsi que de reconnaître sa société avant tout comme un lieu de vie, d’échange, de création et de convivialité. Elle veut également instaurer une relation extraprofessionnelle entre les salariés pour qu’ils apprennent à mieux se connaître tout en renforçant l’esprit d’appartenance et l’esprit d’équipe. Un programme ambitieux certes, mais qui doit trouver une place pour donner du bien-être aux salariés.
Le sondage OpinionWay pour « J’aime ma boîte » a été réalisé du 26 au 27 septembre 2018 et met certes en exergue l’attachement des salariés à leur boîte, mais montre que le climat social a une réelle résonance puisque l’affirmation « J’aime ma boîte » atteint son niveau le plus bas depuis le lancement de l’opération en 2003. En octobre 2018, ils sont 62 % à dire « J’aime ma boîte, » (contre 69 % en 2017). Ce recul est loin d’être anodin, mais se révèle être le reflet du moral des salariés et doit être pris comme une alerte.
Mais quelles sont les raisons de l’attachement des salariés à leur entreprise ?
Les salariés sont attachés à leur boîte, mais non pour les raisons qui sont souvent mises en avant comme « l’entreprise refuge », « l’attention à leur bien-être », « les efforts environnementaux ». Ils sont seulement un tiers ( de 32 % à 38 %) des personnes interrogées à déclarer que ces trois raisons sont un facteur d’attachement. Les années précédentes, l’intérêt du travail et l’importance des collègues étaient mis à l’honneur.
L’événement « j’aime ma boîte », facteur de lien social
« Fêter son entreprise » est un facteur de lien social pour 45 % des interviewés et apparaît comme un moment clef, car les personnes interrogées sont 40 % à penser qu’il faut fêter les entreprises partout en France. L’Île-de-France, 3ème destination mondiale pour les sièges sociaux des grands groupes internationaux se révèlent être un lieu privilégié de l’attachement envers sa société. 69 % des interviewés résidant en Île-de-France disent qu’ils aiment leur boîte, soit 7 points au-dessus de la moyenne nationale. Le dynamisme de la région Île-de-France et la forte densité des entreprises sont certainement les facteurs qui enclenchent cet attachement alors qu’en province, l’embauche s’avère une difficulté majeure.
Les femmes, porteuses du lien social
Les femmes sont plus enclines à affirmer « J’aime ma boîte » (66 % des femmes interrogées répondent Oui) que les hommes qui ne l’affirment qu’à 59 %. Les femmes manifestent un lien affectif plus fort à l’entreprise. Ce sont majoritairement elles qui créent du lien social dans les entreprises (dates d’anniversaires, cadeaux, pots, etc.).
La taille de l’entreprise, facteur de lien social
Cependant, le constat lié au développement des start-up montre que « plus sa boîte est petite, plus on l’aime ». Les salariés travaillant dans une TPE sont 75 % à plébisciter leur boîte, quand seulement 51 % des salariés des grandes entreprises de plus de 5000 personnes le font. Le secteur a peu d’impact, même si les services se révèlent davantage créateurs d’attachement : 65 % des personnes interrogées disent aimer leur boîte. Le constat est que l’industrie est la plus mal aimée avec 17 % des personnes interrogées qui disent ne pas aimer leur boîte.
La perception de la nécessité de fêter l’entreprise.
Les femmes sont toujours leaders sur le fait de faire la fête dans leur entreprise et donc ce constat permet de comprendre qu’elles ont un lien à leur environnement professionnel. Cependant, le fait de fêter l’entreprise est considéré comme un facteur de lien social dans les petites entreprises (43 %) alors que dans les grandes entreprises, 32 % considèrent qu’elle joue le rôle créateur de lien social.