Nous avons tous reçu une éducation mais celle-ci nous impose sa loi quand elle nous demande d’être parfait. Stress, anxiété, épuisement professionnel, ces maux souvent liés à la vie professionnelle peuvent toucher tout à chacun, de l’entrepreneur au manager en passant par le salarié. Il n’y a rien de pire pour la performance des employés que ces maux du travail. Souvent liés à des causes extérieures/intérieures à l’entreprise, ils peuvent aussi être connectés aux messages contraignants, à des injonctions mentales qui nous viennent de l’enfance et qui nous poussent à adopter tel ou tel comportement. Afin que vos salariés ne connaissent pas ces situations et puissent exprimer toute la mesure de leur talent, il est important d’identifier « ces petites voix », de les comprendre et de les gérer le mieux possible.
De par notre personnalité ou notre éducation, chacun adopte des drivers, également prénommés « petites voix » ou messages contraignants, des types de comportements façonnés dès l’enfance. Ils vont alors influencer notre façon de penser et de se comporter, notamment dans la vie professionnelle. Si nous maîtrisons ces illusions efficacement, elles nous aident à avancer dans divers projets. Dans le cas contraire, elles se transforment en contraintes inconscientes provoquant stress, mauvaises actions et découragement. Comment aider vos salariés à surmonter leurs messages contraignants ?
En quoi consistent les messages contraignants ?
Le concept des drivers a été inventé au cours des années 70 et 80 par Taïbi Kahler, psychologue et analyste transactionnel américain, via le modèle PCM (Process Communication Mode, outil de compréhension du fonctionnement des différentes parties de personnalité présentes chez l’humain, ndlr). Il a pu l’élaborer en partenariat avec la NASA, qui souhaitait préparer ses équipes d’astronautes à mieux travailler ensemble.
Le psychologue a ainsi identifié cinq messages mentaux : « sois parfait », « fais plaisir », « sois fort », « fais des efforts » et « dépêche-toi ». Il a ensuite démontré que si ces comportements sont utiles pour bien vivre sa vie personnelle et professionnelle, ils risquent de déboucher sur des comportements anxiogènes, si nous ne les canalisons pas . À l’aide d’un questionnaire qui repose sur une trentaine de questions, intitulé « test des petites voix », facilement accessibles sur Internet, vous pourrez découvrir les deux principaux messages contraignants de vos salariés. Si elles dépassent un score de 20 points, ces injonctions inconscientes peuvent vite devenir problématiques pour vos collaborateurs et l’entreprise.
Les avantageux et les inconvénients des « petites voix »
« Sois parfait »
Ce type de salarié est un bosseur, capable de réaliser de grandes choses. Il ne laissera rien au hasard, il saura planifier, envisager les moindres aspects, les tenants et aboutissants d’une tâche. Sérieux, responsable et autonome, il aura le sens de la mission. Efficace, il fera preuve d’esprit d’équipe avec ses collègues en relisant leur rapport et en les aidant sur leurs projets. Néanmoins poussé à son paroxysme, il pourra s’avérer trop perfectionniste et exigeant envers lui-même et les autres, favorisant son isolement. Il jugera son travail sur ce qui ne va pas, aura peur de faire la moindre erreur. De plus, il se concentrera sur le moindre détail, avec à la clé, un retard considérable sur ses autres dossiers.
« Fais plaisir »
Ce salarié répondra facilement aux sollicitations de son responsable et de ses collègues, sera doté d’une grande flexibilité et d’une personnalité altruiste, prêt à anticiper les besoins de son équipe. D’une nature agréable et attentionnée, il deviendra un élément indispensable pour la bonne ambiance de l’entreprise. Cependant au plus haut degré, il ne saura pas dire « non » et évitera le conflit par peur de déplaire et d’être rejeté. Submergé par les demandes des autres, il sera incapable de réaliser ses propres tâches, entraînant un sentiment d’insatisfaction et de frustration.
« Sois fort »
Cette personne sera capable de ne pas répercuter son stress sur les autres et de faire face aux situations de crise. Il aura l’ambition de s’attaquer à plusieurs projets en même temps pour se prouver qu’il peut les mener à bien. Pourtant au niveau supérieur, il se montrera méprisant, évitera de montrer ses faiblesses ou ses blessures en dépensant une énergie extrême pour les dissimuler. C’est le candidat idéal au burn out.
« Dépêche-toi »
Cet employé réalisera un travail efficace, en temps et en heure. Très performant, même dans l’urgence, il fera avancer les projets et obtiendra des résultats rapidement. Tandis qu’au maximum, il se révélera pressant envers ses collaborateurs pour qu’il s’adapte à son rythme, provoquera du stress dans l’équipe et à force de faire les choses trop vite, fera de nombreuses erreurs.
« Fais des efforts »
Ce salarié est un travailleur acharné et scrupuleux, déployant une source d’énergie incroyable pour faire aboutir des projets, même dans un contexte difficile. Mais à un point culminant, il pourra facilement provoquer des problèmes et perturber l’entreprise, en rejetant la responsabilité de ses échecs sur les autres. Vite découragé et dispersé sans encouragement, il bâclera ses tâches et il se fatiguera facilement pour un résultat décevant.
Les remèdes aux drivers
Après avoir identifié et pris conscience des messages contraignants de vos salariés, il sera nécessaire de les accompagner pour qu’ils prennent conscience de leurs atouts, mais aussi de leurs faiblesses. Cela va ainsi permettre d’améliorer la performance de tous, d’éviter les sources de stress et de poser les bases d’un environnement serein.
Pour le salarié « fais plaisir », il est important de valoriser sa gentillesse, de le prendre au sérieux, avec respect, tout en lui faisant comprendre qu’il a le droit d’exprimer ses propres attentes et valeurs. Poussez-le à refuser ce qui ne lui convient pas et à privilégier son travail en priorité.
Pour le « sois parfait », montrez qu’il n’est pas possible de tout maîtriser seul, mettez en avant les bénéfices de son travail tout en lui précisant que tout le monde a le droit de faire des erreurs et que rien n’est parfait.
Pour la personne de type « sois fort », demandez-lui d’exprimer ses craintes et ses émotions, de s’accorder le bénéfice de faire confiance aux autres. Faites en sorte qu’il délègue et qu’il passe plus de temps à travailler en équipe.
Pour le salarié « dépêche-toi », pensez à lui confier des projets avec une marge de temps suffisante, et valorisez son temps de réflexion plutôt que son temps d’action. Allez à l’essentiel en lui précisant qu’il peut tout à fait être efficace sans se mettre la pression et qu’il a le droit de faire des pauses.
Quant à la personne « fais des efforts », soyez direct sur les objectifs qu’il doit entreprendre tout en lui demandant de prendre du plaisir dans ce qu’il fait. Soulignez qu’il n’a pas besoin de mettre autant d’énergie jusqu’au point de se rendre malade, précisez que ce qui fait aura tout autant de la valeur s’il le fait simplement et facilement.