Gilles Gallo, PDG fondateur de l’entreprise ID Cook est passé de vendeur de briquets solaires sur les marchés à industriel de concentrateurs solaires…en 5 ans et avec plus d’un million d’euros de levées de fond
Il est des entreprises qu’on a connues toute petites et qui, chaque jour, vous surprennent un peu plus, c’est le cas de celle de Gilles Gallo. En 2005, dès les premiers beaux jours du mois de mai, il s’installe sur les marchés toulonnais pour vendre ses petits briquets solaires. Un an plus tard il rassemble 60 K€ auprès d’amis et du fonds de micro-investissement Garrigue pour concevoir ses propres produits : barbecue et four solaires.
Des défis de matériaux
En 2008, les plans des premiers produits sont enfin réalisés. Son objectif réside dans l’éco-conception des produits et dans le nomadisme : ses fours doivent être montables et démontables facilement. Mais Gilles Gallo doit faire face à des problèmes de matériaux : la matière miroir qui renvoie les infrarouges du soleil et crée la chaleur dans le four solaire est difficilement trouvable à des coûts raisonnables pour lui. Et c’est précisément à ce moment que, par le plus grand des hasards, il reçoit un échantillon de matériau d’une usine française qui correspond exactement à ses besoins ! Puis son développement prend une nouvelle dimension lorsque, la même année, il réussit à lever 150 K€ auprès de 12 business angels séduits par son projet.
La sortie des premières gammes
En 2009 naissent les premières gammes COOK up et Sun Cook, fabriqués en France. Gilles Gallo réalise alors une nouvelle levée de fonds importante. 500 K€ sont investis par DDIDF (le réseau de business angels du développement durable d’Île-de- France,) XMP BA et Noria. Ces fonds lui servent à accélérer le développement de l’entreprise et à booster encore la R&D. Des embauches sont alors réalisées : un DAF et un responsable commercial sont recrutés. Les cibles pour la distribution sont des réseaux tels que les chaînes de boutiques Nature et Découvertes ou Botanic ainsi que tous les distributeurs de barbecues. 500 pièces sont vendues à fin 2009 : un petit début, mais tout de même encourageant.
Une nouvelle levée de fonds est réalisée en mai 2010 auprès de business angels déjà convaincus. Gilles Gallo rachète alors l’usine SELER Industry en septembre. Cette usine, outre qu’elle fait partie des fournisseurs d’ID COOK, est aussi active sur le marché des concentrateurs solaires photovoltaïques, un marché à très fort potentiel. La société ID COOK commence ainsi son évolution vers un nouveau métier : la fabrication et la vente de ces concentrateurs solaires… sans toutefois oublier la production et commercialisation des fours et barbecues.
Les suites de repositionnement
Suite à ce repositionnement, l’entreprise de Gilles Gallo vient de changer de nom et de structure : la holding s’appelle désormais SUNITED group et détient les sociétés ID cook et Seler industry. Une nouvelle levée de fonds de 250 K€ est venue ponctuer cette restructuration. Un nouveau rachat est aujourd’hui en cours, dans le domaine du solaire nomade. Pour la fin d’année, SUNITED group programme déjà sa plus grosse levée de fonds qui devrait s’élever à 5 M€ ! Les objectifs de ce nouveau tour de table sont d’assurer le développement d’ID COOK et surtout de Seler industry dans le monde entier, avec l’accent mis sur , l’Italie, l’Allemagne et les états-Unis. Après les dilutions successives, le fondateur envisage aujourd’hui le développement de l’entreprise avec optimisme : « Mieux vaut une petite part d’un gros gâteau qu’une grosse part d’un petit four de cocktail ! ».
Passer au bio : un choix stratégique
C’est une décision raisonnée et stratégique de chef d’entreprise qui a amené Christophe Hervy, éleveur en Charente, à délaisser l’élevage classique pour passer au biologique. Ses confrères le moquaient, faisant référence à José Bové et voyant presque dans son choix une trahison.
Aujourd’hui, ce chef d’entreprise arrive quasiment à la fin de son parcours de transformation d’élevage conventionnel en élevage bio. Cela lui aura pris au total 2 ans pendant lesquels il a continué à vendre son lait au tarif normal en y ajoutant 10 % d’aide accordée par sa coopérative pour encourager son choix.
Christophe Hervy a créé son entreprise de toutes pièces. Il a démarré à 22 ans en achetant son troupeau. Il s’était alors fixé comme objectif une production de 10 000 kg de lait par an et par vache. Une fois ce but atteint, il a commencé à réfléchir avec d’autres agriculteurs et éleveurs voisins à une meilleure valorisation de leurs terres et leurs pâtures. Ensemble ils éditent un livret utilisé par le lycée agricole de la région et commencent à modifier leurs modes de production.
Les nouvelles méthodes
Lorsqu’il raconte à ses amis ses nouvelles méthodes adoptées, ceux-ci s’étonnent et lui font remarquer qu’il procède comme un producteur bio. Christophe Hervy a le déclic et il décide de poursuivre le processus d’évolution de son mode d’élevage pour aller jusqu’à la production de lait bio.
Premier constat : ses charges diminuent sensiblement car il n’achète plus de produits phytosanitaires. Et même si les vaches produisent actuellement 700 kg de lait par an, la rentabilité est déjà bien meilleure. Une fois certifié Bio, il pourra enfin vendre son lait beaucoup plus cher.
Aujourd’hui sa Coopérative aurait besoin de commercialiser 18 millions de litres de lait bio alors que seulement 1 million de litres sont produit dans la région. Le potentiel est énorme ! Pour notre producteur, la bonne stratégie est donc d’écouter son marché et de s’adapter à la demande.
Christophe Hervy vit l’évolution de son entreprise avec fierté, va continuer à la développer et commence déjà à réfléchir à de nouveaux projets de business en ligne avec ses valeurs de protection de l’homme et de son environnement.
Portrait réalisé par ELISABETH LECUYER | CONSULTANTE