Vous avez une idée géniale, un projet prometteur mais ce qui vous fait défaut ce sont des fonds. Il vous faut en trouver. Vous avez écumé toutes les possibilités mais vous avez l’habitude de traiter avec votre banquier pour vos affaires personnelles. Vous avez entendu de nombreuses histoires par des entrepreneurs qui vus décrivent leur banquier comme la personne la plus difficile à conquérir. Alors, vous décidez de l’affronter.
La phase de démarrage d’une entreprise est souvent caractérisée par une demande de financement auprès de la banque. Mais comment rassurer le banquier sur la pérennité de son activité naissante ? Voici quelques conseils.
Montez un dossier en béton….
Vous aurez besoin de rassurer votre banquier sur deux points cruciaux : la viabilité de votre projet et vos capacités de remboursement dans le cas où vous sollicitez un prêt. Afin que le banquier vous accorde une confiance pleine et entière sur ces deux éléments, tout dépendra principalement du dossier que vous lui présenterez. Une des règles principales consiste à bien préparer son premier rendez-vous. Il vous faudra fournir les éléments de votre Business Plan de façon synthétique et claire, en quelques pages. Pensez à y insérer de nombreuses données chiffrées, des tableaux qui récapitulent les éléments financiers et les charges que vous prévoyez pour votre activité (salaires, coûts de production, etc.) Si vous vous lancez sur un marché à fort potentiel novateur, décrivez l’innovation que constitue votre produit ou service et son impact sur l’environnement économique.
L’étude de marché doit être suffisamment solide pour répondre aux questions suivantes : existe-t-il un vrai besoin ? Quel est-il ? Le projet est-il suffisamment novateur et compétitif sur son marché ? Quels sont vos avantages vis-à-vis de la concurrence ? Chiffres et statistiques demeurent vos meilleurs atouts, car ils permettent de rassurer vos interlocuteurs bancaires. Enfin, pensez à souligner que vous êtes déjà un bon gestionnaire et que vous anticipez les éventuelles difficultés, comme les besoins de trésorerie.
… Et maîtrisez-le sur le bout des doigts !
Après avoir présenté à votre interlocuteur bancaire un dossier bien balisé, il vous faudra le rassurer en montrant que vous le maîtrisez par cœur, surtout si vous en avez délégué la rédaction à l’un de vos collaborateurs ou à un prestataire extérieur. Il reste indispensable de connaître tous les détails de votre Business Plan, de l’activité de votre boîte à la cible concernée, en passant par le marché et l’univers de concurrence. Cela vous permettra de répondre « du tac au tac » aux questions que pourraient vous poser le conseiller.
Disposez d’une expérience qui vous rend crédible.
Soit vous disposez d’une expérience significative sur le secteur d’activité que vous avez choisi pour vous lancer, auquel cas il vous sera très facile de susciter la confiance de votre banquier dès le démarrage, soit cette expérience demeure encore insuffisante. Dans ce cas, pas de panique, il vous faut simplement en avoir conscience au moment où vous constituez votre entreprise. Entourez-vous rapidement de compétences complémentaires (associés, salariés, prestataires, experts-comptables…) ! Cela aura une double conséquence. Votre conseiller bancaire sera d’abord rassuré sur la mise en œuvre de votre business au quotidien et ce dernier pourra également voir que vous avez conscience de vos forces et faiblesses, et que vous mettez tout en œuvre pour combler ces dernières ! Pour vous entourer, pensez aux organismes spécialisés dans l’accompagnement des créateurs comme le Réseau Entreprendre ou Initiative France.
Travaillez votre force de conviction et faites preuve de transparence.
L’équation est simple : plus vous êtes convaincu et passionné par votre projet, plus vous le maîtriserez sur le bout des doigts et meilleure sera votre capacité à rassurer votre conseiller bancaire. Conviction et transparence constituent vos meilleurs atouts. Votre envie de réussir et votre motivation se placent au premier chef des éléments qui peuvent venir compenser la faiblesse éventuelle d’un dossier de création d’entreprise. Cela contribuera à rassurer le conseiller sur vos qualités intrinsèques pour mener à bien votre business.
Second conseil indispensable : il faut rester honnête. Rien ne sert de broder autour de votre projet, surtout quand il est question d’argent. Mieux vaut rester transparent sur vos besoins de financement et sur les difficultés que vous rencontrez. Le but, c’est que votre interlocuteur soit au courant de votre situation personnelle et professionnelle dans son ensemble. Si vous tentez de lui cacher certains aspects qui, selon vous, pourraient nuire à l’avancée de votre business, il y a de fortes chances qu’il le découvre tôt ou tard. Et dans ce cas, inutile de vous dire que vous perdrez définitivement la confiance de votre banquier…
Capitalisez sur votre personne.
Un des éléments qui pourra rassurer immédiatement votre banquier (et auquel il prêtera forcément attention !), c’est l’adéquation entre le projet et son créateur. Il faut que vos parcours professionnels et personnels coïncident avec harmonie. N’hésitez pas à vous mettre en avant (sans paraître pédant, bien sûr) en usant de votre charisme et en valorisant la richesse de votre parcours, vos années d’expérience, vos qualités managériales ou votre savoir-faire, notamment si ce dernier possède un caractère particulier.
Pour y parvenir, il est possible que vous deviez effectuer un travail d’analyse sur vous-même en amont de l’entretien avec le banquier. Cela vous permettra d’évaluer vos forces et faiblesses et de percevoir les axes d’amélioration. Côté financier, si vous pouvez justifier d’un apport personnel, même limité, le banquier n’en sera que plus rassuré sur votre engagement dans le projet que vous entendez mener à bien. Par ailleurs, posséder de l’ambition peut faire partie des qualités nécessaires dans le but de rassurer son banquier. Attention néanmoins à rester réaliste. Il faut trouver le juste milieu entre une ambition légitime et nécessaire lorsqu’on démarre et un réalisme et une humilité indispensable à tout jeune créateur.
Pensez à vous renseigner en amont sur le fonctionnement de la banque.
Avant de rencontrer votre banquier et de tenter de le rassurer en amont du projet, il est fortement conseillé de se tenir au courant de l’actualité économique et bancaire. Bien sûr, il faudra être au courant des informations générales concernant le secteur, mais n’oubliez pas pour autant de vous renseigner sur l’actualité des agences en particulier. Pensez à connaître les campagnes publicitaires des différentes agences et les formules qu’elles proposent aux commerçants, artisans ou professions libérales. Il existe de nombreuses informations sur les sites internet des réseaux bancaires. Bien souvent, vous y trouverez une page d’information dédiée aux créateurs. Cela vous donnera une idée de la manière dont telle ou telle agence inclut la création d’entreprise dans sa stratégie. En arrivant ainsi armé le jour de l’entretien, cela contribuera à le rassurer sur vos motivations et votre capacité à actualiser régulièrement vos connaissances.
Enfin, si vous désirez solliciter un prêt bancaire, il est important d’en connaître le fonctionnement. Sachez qu’un porteur de projet qui ne possède pas ou peu de fonds propres a peu de chances d’en obtenir un et que l’obtention d’autres sources de financement comme les prêts d’honneur peut faciliter la sollicitation d’un prêt traditionnel. Autant de petites astuces qui, si vous montrez que vous les maîtrisez, rassureront votre banquier au sujet de votre implication dans le projet de création d’entreprise !