Génération X, Y, Z… tout cela a-t-il vraiment un sens ?

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Une entreprise est composée de toutes les générations et elle intègre au fur et à mesure de son développement « la jeunesse ». Certains la regardent en portant un jugement mais surtout se focalisent sur la comparaison avec leur propre jeunesse même s’ils ont parfois à peine dix ans d’écart.

Souvent le regard négatif inhibe la jeunesse alors qu’elle est porteuse d’innovations et de créativité même si parfois la forme nous gêne et que leurs idées nous obligent à nous remettre en cause et à bouleverser nos habitudes.

L’entrepreneuriat est un univers à part entière soumis aux réalités démographiques, historiques et sociologiques du monde dans lequel il s’exprime. A ce titre, ce domaine n’échappe pas aux théories générationnelles notamment en matière de marketing et de management. Mais ces théories ont-elles un sens ? Attardons-nous à définir les générations actuelles et à observer la pertinence et les limites de cette catégorisation.

Le concept de génération

Le champ d’application du concept de génération a largement évolué au cours du XXème siècle pour s’appliquer à tous les champs d’analyse de la société de consommation. Pas une campagne de marketing ou de communication n’échappe à la déclinaison des générations X, Y et Z censées fonder le socle sociétal actuel. Observons ce qu’elles sont censées être. Premier indice des limites de l’exercice sociologique, les périodes générationnelles glissent d’une dizaine d’années d’un sociologue à l’autre. Nous avons donc décidé d’aller au plus communément admis !

La génération X : Elle regroupe les natifs de 1960 à 1980. Elle grandit dans un univers encore marqué par les conventions et s’exprime en rejet de ces dernières. C’est l’époque des Hippies, de mai 1968, de la libération sexuelle et de l’émancipation de la femme. Malgré cet avant-gardisme social et une formation solide, elle regarde avec circonscription l’explosion technologique des années 80 et l’avènement d’Internet.

La génération Y : Elle regroupe les natifs de 1980 à 1995. Elle grandit aux rythmes des innovations informatiques, de la numérisation et de la connexion. C’est la génération des « digital natives ». Elle semble avoir du mal à rentrer dans l’âge adulte. Marquée par la crise, elle cherche à comprendre plus qu’elle ne conteste.

La génération Z : Elle regroupe les natifs de 1995 à 2012. C’est la génération de l’omni-connexion et de la mondialisation. Elle entend surmonter les difficultés économiques rencontrées par la précédente en abattant les frontières. Elle consomme plus l’information qu’elle ne l’analyse ou la critique. Son aversion pour l’apprentissage classique et les bases du savoir la vulnérabilise. Néanmoins, sa capacité à se projeter loin, lui permet d’envisager l’avenir avec optimisme. On la nomme aussi génération Alpha car elle serait la première à entrer dans une nouvelle interface homme-machine.

Une logique très théorique

Le concept de génération fait l’objet de très nombreuses études sociologiques et publications. Il ne peut être rayé d‘un trait de plume. Il est évident que l’être humain se construit en rapport étroit avec le monde qui l’entoure, tantôt en adhésion, tantôt en rejet. Ces influences, cet esprit du temps, ne manquent pas de façonner consciemment ou inconsciemment les individus notamment dans leur période principale de construction, c’est-à-dire la jeunesse. En ce sens la catégorisation générationnelle ne manque ni de pertinence ni de logique. Cependant, il y a, comme souvent, loin de la théorie aux réalités.

Les limites de l’exercice

Premier constat, les générations se succèdent au rythme des évolutions du monde. L’accélération de ces dernières liées au boom technologique tend à rendre le concept de génération de plus en plus difficile à appréhender pour ne pas dire flou ! En outre, à l’ère de la mondialisation, il serait illusoire de penser que les générations présentes les mêmes repères temporels et les mêmes caractéristiques d’un bout à l’autre de la planète. Le découpage X, Y et Z s’applique spécifiquement au modèle économico–sociétal occidental (ce qui ne le limite pas à l’Occident).

Mais surtout, le concept de génération sous-estime probablement la capacité des individus à évoluer, à se remettre en question, en un mot à demeurer jeune ! Il ne peut donc s’appliquer in-extenso à toutes les catégories de la population, certaines étant plus enclines que d’autres ou plus poussées à vivre en phase avec l’évolution du monde. C’est notamment le cas d’entrepreneurs qui forgent chaque jour le futur en cultivant une capacité permanente à vivre en phase avec l’esprit de leur temps. La part d’expression générationnelle de chaque individu dépend finalement du subtil mélange d’inné et d’acquis qui forge ce qu’il est.

Le général Mac Arthur a parfaitement résumé cette capacité de l’individu à transcender l’enfermement générationnel. En 1945, dans un discours mémorable, il déclara « La jeunesse n’est pas une période de la vie, elle est un état d’esprit, un effet de la volonté, une intensité émotive, une victoire du courage sur la timidité, du goût de l’aventure sur l’amour du confort. » Une citation qui anime bon nombre d’entrepreneurs et d’individus dans la société !

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